Kikourou.net

bonjour,

pouvez vous me conseiller; je cours régulièrement 3 à 4 fois par semaine sur une bonne dizaine de kilomètres.
j'ai une petite expérience en trail, sur des distance inférieures à 40km.

je veux passer prochainement aux distances d'environs 80 km, combien de courses longues puis je faire par an, ou par mois?
quel est le temps de repos à respecter entre un trail de 80km, et un marathon, par exemple?

cordialement

Et bien, je ne sais quel est ton âge, ni ton expérience, mais si tu veux durer et préserver ton "intégrité physique", tu trouveras quelques réponses dans l'excellent livre de Guillaume Millet

Ultra-Trail, plaisir, performance et santé.
http://www.volodalen.com/images/i55podi ... -trail.pdf

Puisque ton expérience ne t'as pas encore amené au-delà 40 km, va au-delà de cette distance, 80 km comme tu le suggères et vois comment cela se passe : 1. au niveau de la préparation (préparer du long demande plus de temps et lorsque l'on travaille à plein temps ou que l'on fait un boulot physique ce n'est pas évident, sans compter la vie de famille) ; 2. au niveau de son exécution (il se peut que tu découvres que tu n'aimes pas ça ou au contraire, que tu adores ces longs moments de course en solitude) ; et 3. au niveau de la récupération (on est pas tous égaux pour enchaîner les courses longues).

J'ai une amie qui fait régulièrement des 3ème places féminines sur des courses longues ; elle adore cela et court depuis pas mal de temps. Elle a enchaîné en début d'année et sur 15 jours l'ultra trail des Côtes d'Armor et l'Endurance Trail des Corsaires, certes avec à chaque fois une place sur le podium, mais avec une épine calcanéenne qui lui a totalement flinguée sa préparation pour l'ultra-marin 2016. 15 jours de récupération, en plein hiver, hors congés, étaient vraisemblablement trop peu pour pouvoir enchaîner sans trop de bobos ...

Au final, il n'y a pas de "vraies" règles établies, sauf celles de la prudence (en gros la tête) et celles que te dictent ton organisme (en gros les jambes). Vaz'y progressivement surtout si cela te tente.

y'en a certains aussi qui enchainent les trails longs , et qui ne s'entrainent quasi pas entre 2... en gros les courses leurs servent d'entrainement...
faut également savoir ce que tu veux, performer sur 1 course ou etre moyen sur plusieurs...
perso, debut de saison ( hiver) je travaille la vitesse, j'allonge les sorties pour une prépa longue et un premier ultra en mai ou juin, et j'essaie d'enchainer pour en faire un autre en aout ou septembre...
apres, la chasse et la nuit qui tombe plus tot m’empêchent de sortir comme je veux...
donc j'arrive en gros à placer (si pas de pépin physique ou autre), 2 ultras (maxi) par an et quelques courses de préparation ( 3-4 de 40-50 km) et autant de distances inférieures...et quand j'arrive à faire ca sur une année, je suis déja bien content.

valdes a écrit:Puisque ton expérience ne t'as pas encore amené au-delà 40 km, va au-delà de cette distance, 80 km comme tu le suggères et vois comment cela se passe : 1. au niveau de la préparation (préparer du long demande plus de temps et lorsque l'on travaille à plein temps ou que l'on fait un boulot physique ce n'est pas évident, sans compter la vie de famille) ; 2. au niveau de son exécution (il se peut que tu découvres que tu n'aimes pas ça ou au contraire, que tu adores ces longs moments de course en solitude) ; et 3. au niveau de la récupération (on est pas tous égaux pour enchaîner les courses longues).

D'accord à 110% avec Valdes, ne surtout pas s'inquiéter à l'avance de pouvoir caler plusieurs gros ultras avant même d'en avoir terminé un, et de préférence pas trop amoché.
Te fixer un premier "80" pour cette 2ème partie de saison me paraît raisonnable à court terme.
Je confirme aussi qu'il est parfaitement possible de faire plusieurs gros ultras sur une saison. Mais cela demande du travail ... (ou alors disposer d'aptitudes innées très au-dessus de la moyenne).
Avec 3 à 4 sorties par semaine de 10 Km environ (soit un volume de 30 à 40 Km par semaine si je compte bien ), il me semble que c'est quand même un peu "juste" pour attaquer de gros ultras, montagnards en particulier. Comme dit plus haut, nous ne sommes évidemment pas égaux devant l'effort, la récupération ou la progression. Bref, s'écouter avant tout, et augmenter progressivement la charge à son rythme, sans blessure ni fatigue excessives.

Le problème, c'est qu'à chaque ultra, c'est 2 semaines d'affutage avant et une grosse semaine minimum de récup' après (pour le commun des coureurs), donc presqu'un mois sans véritables séances de qualité. Sûrement pas très optimal en terme de prépa sur un long cycle.

Mais n'y a-t-il pas aussi une grosse différence entre celui qui vise d'arriver 5 minutes avant le dernier et celui qui vise une place sur le podium ?

Biloutte a écrit:Mais n'y a-t-il pas aussi une grosse différence entre celui qui vise d'arriver 5 minutes avant le dernier et celui qui vise une place sur le podium ?

Réponse de normand(e).

NON si ton niveau est bien d'arriver 5' avant le dernier ou la dernière. C'est même peut-être plus difficile puisque tu vas passer plus de temps à ton vrai niveau sur l'épreuve. Au lieu de mettre 3h00 sur une épreuve bien technique difficile, tu vas en mettre le double. Alors OUI c'est encore plus dur que pour le ou la premier(e).

OUI, c'est différent si le gars ou la fille qui arrive 5'00 avant le dernier ou la dernière, aurait théoriquement pu arriver dans les 20 premier(e)s ... Dans ce cas, il ou elle était volontairement en sous-sous-régime. Mais, soyons clair, si beaucoup le disent (qu'ils ne se sont pas rentrés dedans volontairement), si certains y arrivent (à volontairement contre-performer en compétition), peu le pratiquent dans la réalité. Pour une grande majorité qui avoue post-course avoir volontairement non-performé, c'est tout simplement une stratégie de "défense de son honneur" par rapport à un résultat moins bon qu'espéré (= réaction d'orgueil).

On a fait un moins bon chrono que prévu alors on dit aux potes "ah oui mais je suis venu(e) comme ça, hein, genre en touriste, je m'suis pas donné(e) à fond, j'suis en prépa, c'est ma sortie longue (etc) ... -> foutaise. La vérité - et il n'y a pas de honte à le dire - on a pas fait une bonne course. Point. Ce n'est pas la fin du monde.

Il existe cependant des coureurs qui appliquent volontairement la stratégie du "sous-régime". Mais en général, ceux-là ne disent rien à l'arrivée ; ou alors ils ou elles restent en compagnie des dernier(e)s et les soutiennent même en cas de défaillance (= humilité naturelle) ; ou encore courent en binôme et se tapent la discute pendant tout le long (genre le café du coin) ; ou encore courent déguisés, prennent des photos comme un touriste japonnais sur le marathon de Paris, etc. etc.

Pour ce dernier groupe de coureurs, alors OUI, il doit être possible d'enchaîner plus de courses longues dans l'année, puisque pour eux, c'est quasi de la randonnée ... Mais ce n'est pas l'immense majorité du peloton et certainement pas le cas de l'auteur du post.

Il y a tout de même plus de personnes de deuxième partie de classement qui enchaînent quelques courses longues que de coureurs terminant dans les 10 premiers (hormis quelques exceptions, cf. Christophe Le Saux).