Ma première fois
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En relisant un récit récent, je m'aperçois que nous avons tous quelque chose d'intéressant, drôle, émouvant pour raconter notre première fois en CAP.
Première fois 15 min sans s'arrêter après des années lycées sans pouvoir mettre un pied derrière l'autre...
Premier dossard pris sur un pari fou ou un coup de tête
Premier gros frisson à l'arrivée d'une course
Déclic pour une nouvelle vie qui commence... nous sommes finalement beaucoup dans ce cas.
Relisez ce récit, il dit tout.
http://www.kikourou.net/recits/recit-18380-marathon_de_paris-2016-par-berenice.html
Mon récit sera plus conventionnel:
Après une jeunesse ponctuée d'un certain nombre de footing dans les bois et de cross avec le collège où je finissais à l'agonie, mais toujours devant au moins quelqu'un, ce qui me plaisait bien...
Après des années à aller en courant au collège puis au lycée, arrivant tout trempé pour rattraper le temps et la cloche, ce qui me donnait une aptitude particulière sur le 1432 m qui était la distance entre chez moi et l'école.
Après des années à regarder passer les coureurs sur route ou pire encore en montagne en me disant: c'est des maso, et en plus ils payent pour ça...
Puis j'ai eu le déclic de me lancer le défi de faire le semi-marathon qui passait annuellement sous mes fenêtres. Un défi entre copains et une question d'égo (déjà), pour savoir si j'étais capable de faire mieux que untel ou untel...
Après une préparation plutôt réduite sur un mois, je mettais les bouchées doubles sur les 15 derniers jours, avec la certitude sur mes quelques entraînements où j'estimais empiriquement ma vitesse, que j'avais le potentiel pour faire 1h50 sur le semi... déjà j'annonçais mon ambition à la machine à café...
grosse erreur.
La vérité sera un peu moins belle:
Inscription, premières épingles à nourrice, aïe pique le ventre, non pas là...
1er T shirt qui sert à rien
chaussures ressorties de nulle part pour courir à l'ancienne (pas me laisser dicter par le marketing et acheter des chaussures exprès quand même...)
1ère attente au milieu d'une foule compacte et assez étrangère.
1er coup de pistolet, un coup pour rien, j'étais à des centaines de mètres de la ligne de départ avec ma place en queue de peloton.
1er début de course rapide pour me sortir de la nasse.
1ère chevauchée fantastique, la crinière au vent pour regagner les 2 min 30 perdues à passer la ligne puis slalomer au milieu de coureurs qui n'avaient pas surement pas annoncé leur temps à la machine à café la veille.
Puis au milieu de course petit à petit, première impression que le moteur commence à toussoter...
Puis 5 derniers kilomètres pour la première fois complètement à l'agonie à me faire doubler par des wagons de coureurs et coureuses.
Un dernier kilomètre tout en hargne où je passe sous mes fenêtres avec plein de pensées et des encouragements de mes proches...
1ère arrivée soulagé et très fatigué,
1ère déception du temps passé, qui ternie un peu la satisfaction de l'avoir fait.
1ers applaudissements fiers de ma famille en remontant l'escalier jusqu'à chez moi. 1ers frissons.
Le lendemain, j'évitais certains regard à la machine à café. Mais je savais que je l'avais fait. Les gens me félicitaient surtout sur ça, et se foutaient éperdument de l’écart entre mon temps et le temps annoncé... pas moi.
Au final, un peu de temps à me décider à faire à nouveau une course de ce type... mais le virus était là, avec la ferme ambition de faire mieux la prochaine fois... ce que je réussis sans trop de problème avec un peu plus d'entrainement.
Quelques années plus tard, je terminais mon 1er marathon en pleurs sans vraiment comprendre pourquoi... puis j'ai su.
Ma première fois, elle est encore dans un coin de ma tête quand ça devient difficile sur une course et qu'il va falloir pousser le mental pour réconcilier les jambes entre elles.
Ma première fois... c'était ma première fois.
et toi, ta première fois, c'était quoi?
Première fois 15 min sans s'arrêter après des années lycées sans pouvoir mettre un pied derrière l'autre...
Premier dossard pris sur un pari fou ou un coup de tête
Premier gros frisson à l'arrivée d'une course
Déclic pour une nouvelle vie qui commence... nous sommes finalement beaucoup dans ce cas.
Relisez ce récit, il dit tout.
http://www.kikourou.net/recits/recit-18380-marathon_de_paris-2016-par-berenice.html
Mon récit sera plus conventionnel:
Après une jeunesse ponctuée d'un certain nombre de footing dans les bois et de cross avec le collège où je finissais à l'agonie, mais toujours devant au moins quelqu'un, ce qui me plaisait bien...
Après des années à aller en courant au collège puis au lycée, arrivant tout trempé pour rattraper le temps et la cloche, ce qui me donnait une aptitude particulière sur le 1432 m qui était la distance entre chez moi et l'école.
Après des années à regarder passer les coureurs sur route ou pire encore en montagne en me disant: c'est des maso, et en plus ils payent pour ça...
Puis j'ai eu le déclic de me lancer le défi de faire le semi-marathon qui passait annuellement sous mes fenêtres. Un défi entre copains et une question d'égo (déjà), pour savoir si j'étais capable de faire mieux que untel ou untel...
Après une préparation plutôt réduite sur un mois, je mettais les bouchées doubles sur les 15 derniers jours, avec la certitude sur mes quelques entraînements où j'estimais empiriquement ma vitesse, que j'avais le potentiel pour faire 1h50 sur le semi... déjà j'annonçais mon ambition à la machine à café...
grosse erreur.
La vérité sera un peu moins belle:
Inscription, premières épingles à nourrice, aïe pique le ventre, non pas là...
1er T shirt qui sert à rien
chaussures ressorties de nulle part pour courir à l'ancienne (pas me laisser dicter par le marketing et acheter des chaussures exprès quand même...)
1ère attente au milieu d'une foule compacte et assez étrangère.
1er coup de pistolet, un coup pour rien, j'étais à des centaines de mètres de la ligne de départ avec ma place en queue de peloton.
1er début de course rapide pour me sortir de la nasse.
1ère chevauchée fantastique, la crinière au vent pour regagner les 2 min 30 perdues à passer la ligne puis slalomer au milieu de coureurs qui n'avaient pas surement pas annoncé leur temps à la machine à café la veille.
Puis au milieu de course petit à petit, première impression que le moteur commence à toussoter...
Puis 5 derniers kilomètres pour la première fois complètement à l'agonie à me faire doubler par des wagons de coureurs et coureuses.
Un dernier kilomètre tout en hargne où je passe sous mes fenêtres avec plein de pensées et des encouragements de mes proches...
1ère arrivée soulagé et très fatigué,
1ère déception du temps passé, qui ternie un peu la satisfaction de l'avoir fait.
1ers applaudissements fiers de ma famille en remontant l'escalier jusqu'à chez moi. 1ers frissons.
Le lendemain, j'évitais certains regard à la machine à café. Mais je savais que je l'avais fait. Les gens me félicitaient surtout sur ça, et se foutaient éperdument de l’écart entre mon temps et le temps annoncé... pas moi.
Au final, un peu de temps à me décider à faire à nouveau une course de ce type... mais le virus était là, avec la ferme ambition de faire mieux la prochaine fois... ce que je réussis sans trop de problème avec un peu plus d'entrainement.
Quelques années plus tard, je terminais mon 1er marathon en pleurs sans vraiment comprendre pourquoi... puis j'ai su.
Ma première fois, elle est encore dans un coin de ma tête quand ça devient difficile sur une course et qu'il va falloir pousser le mental pour réconcilier les jambes entre elles.
Ma première fois... c'était ma première fois.
et toi, ta première fois, c'était quoi?