Kikourou.net

Bonjour,
Ca y est, mon premier abandon à l'Alesia trail ce we. Au 45ieme km alors qu'il m'en restait 6, mais je ne pouvais vraiment plus... Maintenant je voudrais comprendre et avoir l'avis de quelques uns sur ma mésaventure.
Je vous fais grâce de mon passé sportif, je suis comme la plupart d'entre vous, coureur, on va dire "avisé" sans aucune prétention de ma part, mais je veux dire par là que je ne suis pas novice. J'ai fait toutes les distances jusqu'à 92km maxi (Maxi race 2012).
Alors donc hier je pars pour mon 51km avec 1800m D+, rien d'exceptionnel me direz vous, et bien préparé et surtout confiant de faire une bonne perf (à mon niveau, je visais 5:30).
1er km, 1ère descente et là, très fortes douleurs aux cuisses et plus particulièrement "antérieur droit" et de façon très symétrique, aux 2 cuisses et même endroit. Je gère la douleur au mieux et arrive à poursuivre jusqu'au 35ième km et là des crampes comme je n'ai jamais eu! Au mollets, aux cuisses, au adducteurs. Je précise qu'il faisait très chaud et que je ne suis pas certain après analyse, d'avoir assez bu mais bon... si bien que j'arrive péniblement au 45ième km avec 2 poteaux en bois à la place des jambes et plus aucun plaisir à courir. Donc "allo chérie" tu viendrais pas me chercher? Ce qu'elle a fait avec beaucoup de gentillesse!
Mais à part ça je suis inquiet car je ne comprends pas et c'est vraiment la première fois que cela m'arrive. Je pencherai pour une carence en Magnésium, qu'en pensez-vous?
Dernière précision: J'avais des chaussettes de compression (que je mets depuis fort longtemps) et un cuissard de compression également que je mettais pour le deuxième fois, la première étant pour la maxi-race de cette année fin mai et m'avait convenu...
Merci d'avance de vos conseils.

L'abandon fait partie (malheureusement) de noter vie de coureur. j'envie ceux qui n'ont pas connu l'abandon mais en même temps je me dis que se mettre dans un sale état pour finir "à tout prix" n'en vaut pas la peine et peut priver, dans le temps justement, d'une durabilité dans ce sport. On le fait avant tout pour pouvoir courir même très tard.
J'ai moi même "bâché" ce WE sur le trail du St Jacques sans me poser trop de question mais une fois passée la ligne avec la navette et encore plus après, les remords et les questions sont bien présents.
Une fois que tout ceci est dit, il convient d'analyser pourquoi abandonner surtout si près.
Tu dis avoir souffert de crampes inhabituelles. Est-ce que dans ta semaine précédant lacourse tu as eu des douleurs particulières ? As-tu pris le départ surentraîné, plus fatigué qu'habituellement ?Est-ce que tu as fait une chute en course qui aurait déclenché ces crampes ?
Pour le magnésium, je ne peux pas te dire car c'est selon les organismes, l'alimentation et l'hydratation avant et en course mais est-il possible que tu aies fait une déhydratation également ? Une hypo n'est pas à négliger non plus. Bref, tous ces paramètres sont à analyser pour que l'abandon ne reste qu'un épiphénomène et non une fatalité !

Merci pour cette première réponse rassurante quelque part...
Sinon à priori rien de tout ça, sinon je pense, la déshydratation que je n'aurais pas vu venir.
Maintenant je lis sur la toile que les crampes ne seraient plus dut à une déshydratation mais des phénomènes beaucoup plus complexes... De toute façon le corps est une machine tellement complexe que j'aurais certainement du mal à comprendre ce qui m'est arrivé. Toujours est-il que j'entame une cure de magnésium pour commencer, on verra bien!

Mais là tu aurais été déshydraté dès le début donc ?

Avec un peu de recul j'ai déjà fini des courses dans des états pire que certaines autres où j'ai abandonné...

Mes abandons ont toujours eu lieu assez loin des arrivées ce faisant j'ai toujours écouté mon instinct de survie qui me commandait de ne pas aller au-delà du gérable en risquant la ruine physique totale trop loin des secours. De la différence entre un abandon et un accident grave...

Au final beaucoup de paramètres entrent en ligne au moment de faire un choix, rétrospectivement tu te reprocheras peut-être ce renoncement à 6 km du but, ou pas...

Sur un plan médical et physique pas d'idée à te souffler sur les causes : elles aussi sont multiples et cumulatives parfois ; du simple coup de fatigue avec cortège de sensations horribles au malaise qui peut sembler anodin et malgré tout te mettre réellement en danger.

Bonne récupération, ne focalise pas trop longuement sur cet échec !

J'étais (une nouvelle fois) à Alésia ce week-end, belle journée !

Pour ton abandon, il peut y avoir différentes raisons :
- le jour "sans. On le connait tous et pas que dans le sport,
- l'accumulation de fatigue (travail, famille, entraînements et tous les petits tracas de la vie),
- le sur-entraînement (je ne connais pas tes entraînements, je parle donc d'une manière générale),
- un virus qui traîne (c'est la période et ça peut donner des courbatures, crampes),
- ensuite plus spécifique à la course à pied : mauvaise hydratation, carences (en vitamines, minéraux).

Liste non exhaustive bien évidemment.

- ta femme prête à te chercher en voiture au milieu du parcours

jaco26 a écrit:Alors donc hier je pars pour mon 51km avec 1800m D+, rien d'exceptionnel me direz vous

La banalisation des distances aussi ça peut jouer, 51km 1800d+ c'est pas rien..

Abandonner n'est jamais facile et après l'abandon, sauf cas de force majeur avéré (blessure grave par exemple), il est normal de gamberger et de comprendre pourquoi ?
Tu trouveras certainement les réponses à tes questions mais ça n'évitera certainement pas un nouvel abandon à l'avenir car chaque course, ou plutôt chaque situation, est particulière à un moment T.
Ce que j'ai retenu de mes abandons (UTMB, Mercantour, Endurance Trail, Maxi Race), outre les raisons objectives qui ont rendu ces abandons possibles, c'est surtout qu'à notre niveau, un objectif essentiel doit primer : le plaisir. Je ne cours pour personne d'autre que moi et rien ne m'oblige à me taper 50 km et 4000 m de D+ comme ce week-end au TAR. La seule raison qui me motive, c'est le plaisir que je vais en retirer.
Dans ces conditions, il n'est pas, ou plutôt plus, question de galérer juste pour me dire que je l'ai fait. Attention, je ne parle pas de la baisse de motivation ou de moral passagère, la petite douleur, le petit coup de fringale ou de moins bien mais de ce manque d'envie permanent qui s'installe. Pour ma part, j'accepte une petite part de galère, normale sur grosse distance et D+, mais la part de plaisir doit rester majeure.
Dans ton cas, il n'y a pas photo, j'aurais fait la même chose même si près du but. A quoi bon se taper 6 km avec 2 poteaux à la place des jambes ? A part toi qui va retenir "l'exploit" : personne ! Par contre, vu ton niveau, une maxi race c'est pas rien, il serait intéressant que même si tu n'avais pas abandonné d'analyser ce qui a pu se passer : préparation trop light par rapport à une course théoriquement plus facile, conditions avant course (repos, diététique, stress...), départ trop rapide (objectif de temps), ravitaillement (assez bu, trop bu, type de boisson,...), météo ? Autre raison évoquée par Saren

Søren a écrit:- ta femme prête à te chercher en voiture au milieu du parcours

Je me suis rendu compte que parfois, hors cas de force majeure d'abandon (et encore à préciser ce qui est majeur ou pas), le fait de savoir à l'avance qu'un rapatriement sera +/- facile peut, non pas inciter, mais ajouter une variable à la décision d'abandonner : si je sais qu'il me faudra poirauter 2 h dans une grange humide et me taper 3 h de navette, je peux préférer galérer quelques heures de plus pour rallier l'arrivée. Par contre, se dire qu'en quelques minutes, je peux me retrouver sous la douche puis sous la couette, peut changer la donne.
Donc le plaisir avant tout : ta famille t'en sera reconnaissante. Pour mémoire, j'ai toujours en tête ce finisher UTMB qui tout de suite après l'arrivée s'est retrouvé à l’hôpital les reins flingués. Je sais qu'un UTMB c'est beaucoup de travail avant mais est-ce ça valait la peine de se mettre en danger.
Bonne récup.

Je trouve ton message très juste et complètement en accord avec ma passion pour le trail.
Et oui il est vrai que sentir ma femme pas très loin m'a aidé dans ma décision d'abandonner, sinon j'aurais terminé en marchant mais pour quel plaisir finalement...
je pense quand même avoir fait quelques erreurs de débutant mais finalement je prends cet abandon comme une leçon pour mieux progresser.
En tout cas merci pour l'intérêt porté a mon sujet et pour vos retours d''expériences très intéressant.

Le vrai courage n'est-il pas de s'arrêter ?
Pour ce qui est des crampes, c'est extrêmement difficile de savoir d'où ça vient et vu ton niveau, je présume que l'aspect hydration n'a aucun secret pour toi. Il faut peut-être pas trop chercher à comprendre et parfois le corps dit simplement "stop". Pas facile à admettre, mais en ce qui me concerne, à partir du moment ou j'ai pris en compte le repos comme essentiel dans l'entrainement, à partir du moment ou j'ai accepté de ne pas faire ou d'interrompre une séance parce-que j'avais une petite pointe qq part, je dirais pas que je me suis mis à progresser, mais à beaucoup moins me blesser, et donc à courir plus et finalement c'est un progrès. Je n'ai jamais abandonné en course mais ça m'est arrivé de ne pas prendre le départ d'une course car je ne le sentais pas. C'est pas une décision facile à prendre, mais s'écouter, dans notre sport qui est qd même très traumatisant, est je pense salutaire.

La forte descente à froid dés le départ de l'Alésia Trail est plus traumatisante qu'il n'y parait (surtout le 1er km sur route avec une forte contrainte excentrique) : contracture puis compensation par les autres groupes musculaires de la chaine dans la bosse suivante et la partie plus roulante, et effet boule de neige???? c'est peut être une autre piste
En tous les cas, bonne récup

Pas évident ton affaire. C'est très bien d'avoir abandonné, je ne sais pas le faire. Un collègue m'a dit un jour je vais t'apprendre à abandonner. Donc, c'est du courage d'abandonner surtout à 6 kilomètres de l'arrivée mais avec deux poteaux à la place des jambes c'est pas évident de courir.
Comme tu le dis tu avais un problème dès le départ. Après il faut que tu analyses ton entrainement, voir si tu as bien levé le pied les 15 derniers jours......moi j'ai eu une mésaventure avec des boosters aux mollets. J'en avait jamais mis et sur un trail de 58kils/3000d+, au 20 kils j'ai eu la même chose, crampes sur crampes, deux poteaux dans les jambes. J'ai viré les boosters mais il m'a fallu 10 kils pour retrouver mes jambes mais j'ai galéré et la course était fichue, mais bon j'ai terminé. Depuis plus de booster et tout va bien.
Bonne récupération et trouves toi un autre objectif.......