Blessure, tête, envie, espoir, plaisir, ...
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Je dédie ce post à tous ceux et toutes celles qui sont blessé(e)s, qui souffrent dans leurs chairs, qui ont une blessure qui ne veut pas en finir.
A vous tous et toutes qui doutez, sachez qu'il est possible de guérir et de repratiquer le sport ou l'activité que vous aimez.
Ce n'est pas simple, c'est long, c'est difficile, mais c'est possible. Les instants de doute passeront et vous trouverez les ressources pour repartir de l'avant.
Avant tout c'est dans votre tête que ca se passe. J'ai entendu "Pas sûr qu'on sauve votre jambe" puis "Estimez vous heureuse de pouvoir remarcher", après "A votre âge, vous pouvez faire moins de sport" et enfin " A chaque âge, son sport. Faites donc un sport moins traumatisant". J'exagère à peine...
Pas de chance, je fais partie de ces personnes qui ne se satisfont pas des réponses toutes faites. Bien sûr j'aurais pu acheter la télé et apprendre à tricoter avec un chat sur les genoux.
Mais ce n'est pas dans mon caractère, je ne critique pas les personnes qui aiment cela mais je ne me reconnais pas en elles.
Je suis sportive, battante et je me suis battue contre la blessure, comme d'autres se battent contre la maladie.
Je me suis blessée un 2 janvier 2011, alors que nous faisions un Off cool de chez cool avant de fêter la nouvelle année. Il s'en est suivi une longue galère pour trouver la nature exacte du mal, ce qu'il convenait de faire. Au final, ca a été une greffe osseuse du genou avec 2 mois complets au lit, 8 mois avec les béquilles, 83 séances de kiné, des douleurs et des pleurs. Petit à petit j'ai repris la marche, la piscine, le vélo d'appartement, le vélo de route, le VTT et j'ai recommencé à trottiner. Je courrais et j'avais mal, j'arrêtais de nouveau et puis je reprenais quelques semaines plus tard. En été 2012, j'ai eu l'autorisation de randonner en montagne avec interdiction formelle de courir en montagne, interdiction que j'ai respectée. En septembre 2012, j'ai arraché un feu orange à mon médecin pour trottiner. J'ai alterné marche et course, vélo et course, puis cet hiver ski et course. 17 février 2013, ca allait mieux, j'ai alors tenté d'accompagner Patricia sur le semi de Bullion que j'ai couru avec grand plaisir et sans douleur. Mais nouvelle déception le mal était là toute la semaine qui a suivi. Nouvel arrêt. Et puis je suis repartie au ski en mars et le 17 mars 2013, nouvelle tentative. 23km que j'effectue sans douleurs, mais j'ai toutes les difficultés du monde à rentrer à la maison, comme si j'avais couru mon premier ultra ! Mais là, excellente nouvelle, je n'ai pas la moindre douleur dans les jours qui suivent. Je recours 2 fois dans la semaine, je fais 30km à VTT le samedi et le dimanche je pars de la maison pour aller voir mes amis sur les 6h de Buc. Ce seront 27km toute seule à travers les bois, là aussi sans douleurs, mais avec beaucoup de plaisir. 2 nouvelles sorties dans la semaine, du VTT le samedi, et puis le weekend de Pâques où je vais courir 2 fois avant des petites sorties en semaine.
Au total ca aura pris près de 27 mois avant que je ne sois capable de courir. 3 semaines plus tard je m'alignais sur le marathon de Paris, un ticket de métro dans la poche. Tout se passera bien, je finirai en coachant mon compagnon qui débute en course. 4h55 pour un plan 5h, c'est parfait. L'envie et le plaisir d'avoir pu courir en accompagnant celui que j'aime et qui m'a soutenue dans ma galère ont permis un petit miracle. J'ai refait 2 tests sur 10km à Massy, puis les 64km du trail des Lavoirs où par précaution j'ai marché dans toutes les montées et surtout les descentes, mais j'ai honorablement fini sans me blesser, avec seulement les courbatures liées à plus de 8h d'efforts. Et dimanche c'était le Sanglier qui m'attendait pour un nouveau test, celui de courir en descente sur des pentes modérées. Pas de douleurs, je prends plaisir à me lâcher un peu et je termine en un chrono que je n'imaginais même pas en prenant le départ. Pas la moindre mauvaise sensation.
Oui, il est possible de revenir après une grave blessure. Non, tout n'est pas écrit d'avance, non, les médecins n'ont pas toujours raison quand ils sont pessimistes. L'envie de guérir peut amener la guérison, c'est avant tout dans la tête que ca se passe. Ma famille, mes amis m'ont soutenue. J'ai aussi donné, j'ai continué à m'investir dans la course à pied (organisatrice ou bénévole), en retour j'ai eu des adresses, des conseils, du soutien. Je ne listerai pas toutes les personnes qui m'ont aidée, certaines d'entre elles se reconnaîtront puisqu'elles fréquentent ce forum ! A vous, je dis un grand merci, pour avoir su me donner l'envie de continuer à me battre, de passer les moments de doute. Je remercie aussi mon moral, quasi inoxydable pendant tout ce temps.![Wink ;-)](./images/smilies/icon_wink.gif)
Je ne suis pas encore complètement guérie. Il est probable que j'aurai des douleurs à vie (en particulier lors des changements de météo!) Mais peu importe, je reprends du plaisir à courir, à être dans la nature, à partager un moment de convivialité avec mes amis.
J'étonne, parce que je reviens vite en forme. Mais sachez que je suis très à l'écoute de mon corps, je m'échauffe convenablement, je ralentis ou je m'arrête dès qu'un semblant de douleur apparait, je fais quelques étirements et je finis mes entraînements de course sur mon vélo d'appartement.
Oui, j'ai sûrement des capacités en course supérieures à la moyenne, c'est sûrement dans mes gènes. Mais pendant ma blessure, j'ai tenté de conserver mon capital d'endurance, mon corps en état pour éviter de jouer au yo-yo sur la balance et d'engendrer de nouvelles blessures par une surcharge pondérale. Cela aussi parce je voulais recourir et que j'espérais très fort que je le pourrai un jour.
J'ai récemment entendu des choses gentilles à mon égard: "et dire qu'elle n'a pas couru pendant si longtemps et elle est déjà devant" ou "les champion(ne)s ne meurent pas"... Je ne me considère pas comme une championne, mais plutôt comme quelqu'un qui a des facilités pour les sports d'endurance et qui a de la volonté et de l'obstination pour faire ce que j'aime.
Je voulais écrire ce témoignage pour ceux et celles qui sont toujours blessé(e)s et/ou malades. Ne jamais désespérer et toujours y croire, c'est possible de guérir et de recourir si vous le voulez très fort...
Bises,
Caroline
PS: Pour les détails sur l'ostéonécrose du genou...
viewtopic.php?f=21&t=22058
A vous tous et toutes qui doutez, sachez qu'il est possible de guérir et de repratiquer le sport ou l'activité que vous aimez.
Ce n'est pas simple, c'est long, c'est difficile, mais c'est possible. Les instants de doute passeront et vous trouverez les ressources pour repartir de l'avant.
Avant tout c'est dans votre tête que ca se passe. J'ai entendu "Pas sûr qu'on sauve votre jambe" puis "Estimez vous heureuse de pouvoir remarcher", après "A votre âge, vous pouvez faire moins de sport" et enfin " A chaque âge, son sport. Faites donc un sport moins traumatisant". J'exagère à peine...
Pas de chance, je fais partie de ces personnes qui ne se satisfont pas des réponses toutes faites. Bien sûr j'aurais pu acheter la télé et apprendre à tricoter avec un chat sur les genoux.
![Wink ;-)](./images/smilies/icon_wink.gif)
Mais ce n'est pas dans mon caractère, je ne critique pas les personnes qui aiment cela mais je ne me reconnais pas en elles.
Je suis sportive, battante et je me suis battue contre la blessure, comme d'autres se battent contre la maladie.
Je me suis blessée un 2 janvier 2011, alors que nous faisions un Off cool de chez cool avant de fêter la nouvelle année. Il s'en est suivi une longue galère pour trouver la nature exacte du mal, ce qu'il convenait de faire. Au final, ca a été une greffe osseuse du genou avec 2 mois complets au lit, 8 mois avec les béquilles, 83 séances de kiné, des douleurs et des pleurs. Petit à petit j'ai repris la marche, la piscine, le vélo d'appartement, le vélo de route, le VTT et j'ai recommencé à trottiner. Je courrais et j'avais mal, j'arrêtais de nouveau et puis je reprenais quelques semaines plus tard. En été 2012, j'ai eu l'autorisation de randonner en montagne avec interdiction formelle de courir en montagne, interdiction que j'ai respectée. En septembre 2012, j'ai arraché un feu orange à mon médecin pour trottiner. J'ai alterné marche et course, vélo et course, puis cet hiver ski et course. 17 février 2013, ca allait mieux, j'ai alors tenté d'accompagner Patricia sur le semi de Bullion que j'ai couru avec grand plaisir et sans douleur. Mais nouvelle déception le mal était là toute la semaine qui a suivi. Nouvel arrêt. Et puis je suis repartie au ski en mars et le 17 mars 2013, nouvelle tentative. 23km que j'effectue sans douleurs, mais j'ai toutes les difficultés du monde à rentrer à la maison, comme si j'avais couru mon premier ultra ! Mais là, excellente nouvelle, je n'ai pas la moindre douleur dans les jours qui suivent. Je recours 2 fois dans la semaine, je fais 30km à VTT le samedi et le dimanche je pars de la maison pour aller voir mes amis sur les 6h de Buc. Ce seront 27km toute seule à travers les bois, là aussi sans douleurs, mais avec beaucoup de plaisir. 2 nouvelles sorties dans la semaine, du VTT le samedi, et puis le weekend de Pâques où je vais courir 2 fois avant des petites sorties en semaine.
Au total ca aura pris près de 27 mois avant que je ne sois capable de courir. 3 semaines plus tard je m'alignais sur le marathon de Paris, un ticket de métro dans la poche. Tout se passera bien, je finirai en coachant mon compagnon qui débute en course. 4h55 pour un plan 5h, c'est parfait. L'envie et le plaisir d'avoir pu courir en accompagnant celui que j'aime et qui m'a soutenue dans ma galère ont permis un petit miracle. J'ai refait 2 tests sur 10km à Massy, puis les 64km du trail des Lavoirs où par précaution j'ai marché dans toutes les montées et surtout les descentes, mais j'ai honorablement fini sans me blesser, avec seulement les courbatures liées à plus de 8h d'efforts. Et dimanche c'était le Sanglier qui m'attendait pour un nouveau test, celui de courir en descente sur des pentes modérées. Pas de douleurs, je prends plaisir à me lâcher un peu et je termine en un chrono que je n'imaginais même pas en prenant le départ. Pas la moindre mauvaise sensation.
Oui, il est possible de revenir après une grave blessure. Non, tout n'est pas écrit d'avance, non, les médecins n'ont pas toujours raison quand ils sont pessimistes. L'envie de guérir peut amener la guérison, c'est avant tout dans la tête que ca se passe. Ma famille, mes amis m'ont soutenue. J'ai aussi donné, j'ai continué à m'investir dans la course à pied (organisatrice ou bénévole), en retour j'ai eu des adresses, des conseils, du soutien. Je ne listerai pas toutes les personnes qui m'ont aidée, certaines d'entre elles se reconnaîtront puisqu'elles fréquentent ce forum ! A vous, je dis un grand merci, pour avoir su me donner l'envie de continuer à me battre, de passer les moments de doute. Je remercie aussi mon moral, quasi inoxydable pendant tout ce temps.
![Wink ;-)](./images/smilies/icon_wink.gif)
Je ne suis pas encore complètement guérie. Il est probable que j'aurai des douleurs à vie (en particulier lors des changements de météo!) Mais peu importe, je reprends du plaisir à courir, à être dans la nature, à partager un moment de convivialité avec mes amis.
J'étonne, parce que je reviens vite en forme. Mais sachez que je suis très à l'écoute de mon corps, je m'échauffe convenablement, je ralentis ou je m'arrête dès qu'un semblant de douleur apparait, je fais quelques étirements et je finis mes entraînements de course sur mon vélo d'appartement.
Oui, j'ai sûrement des capacités en course supérieures à la moyenne, c'est sûrement dans mes gènes. Mais pendant ma blessure, j'ai tenté de conserver mon capital d'endurance, mon corps en état pour éviter de jouer au yo-yo sur la balance et d'engendrer de nouvelles blessures par une surcharge pondérale. Cela aussi parce je voulais recourir et que j'espérais très fort que je le pourrai un jour.
J'ai récemment entendu des choses gentilles à mon égard: "et dire qu'elle n'a pas couru pendant si longtemps et elle est déjà devant" ou "les champion(ne)s ne meurent pas"... Je ne me considère pas comme une championne, mais plutôt comme quelqu'un qui a des facilités pour les sports d'endurance et qui a de la volonté et de l'obstination pour faire ce que j'aime.
Je voulais écrire ce témoignage pour ceux et celles qui sont toujours blessé(e)s et/ou malades. Ne jamais désespérer et toujours y croire, c'est possible de guérir et de recourir si vous le voulez très fort...
Bises,
Caroline
PS: Pour les détails sur l'ostéonécrose du genou...
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