fred2866 a écrit:a la lecture de récents posts, je m'aperçois que la dérive cardiaque est un élément important de l'entrainement...et qu'il est finalement difficile de prévoir une séance notamment de VMA car cette information "de terrain" conditionne apparemment son déroulement.
Or je ne comprends pas réellement la façon d'exploiter cette donnée : est-ce que c'est un signe de performance si elle n'est pas forte ? est-elle indispensable ? est--elle présente en FC max en FC de repos ?
Je ne vois pas vraiment comment l'exploiter ?
Attention la dérive n'est qu'un des indicateurs de l'état de fonctionnement du système cardiovasculaire .
Ne pas non plus lui attribuer la primeur sur le qualitatif d'une séance quelle qu'elle soit
Au sens du dictionnaire dériver revient à s'écarter d'une certaine moyenne (ou norme )
E la dérive cardiaque ( « cardiac drift » ) ne se réduit donc pas à l'augmentation graduelle de la fréquence cardiaque au cours d'un exercice d'intensité constante.
Au sens de ce postulat il serait réducteur de ne prendre que ce paramètre d'analyse , la dérive cardiaque de récupération est un indicateur tout à fait interessant et complémentaire
Dans le cadre d'une optimisation la plus fine possible du suivi de l'entrainement à travers l'analyse d'un retour de courbe de cardio , on peut schématiquement identifier 6 indicateurs pour le suivi de l'entraînement ;
C'est en les recoupant que l'on pourra au mieux évaluer le niveau de performance de l'organisme
1. le niveau atteint à chaque fin d' effort spécifique :
en % de VMA et/ou % de PMA et/ou % de FC
2. la dérive cardiaque à l'effort au fil de chaque fractionné
3. la dérive cardiaque en référence à la Fc max atteinte à la d'un d'un bloc de fractionné
4. La dérive cardiaque de récupération entre les fractionnés
5. la dérive cardiaque de récupération en fin d'entrainement
6. le temps de remise à niveau au stade du repos avec l'étude de l'activation de la variabilité de la fréquence cardiaque et des systèmes ortho sympathiques et parasympathiques
infos sur la variabilité de la fréquence cardiaque ici :
http://www.diet-sport-coach.com/pages/content/info-entrainement/etude-de-la-variabilite-la-frequence-cardiaque.htmlLes éléments perturbateurs la dérive cardiaque ?
>> l'état d'activation des systèmes parasympathique et orthosympathique Lorsque l'on constate une très forte et anormalement rapide dérive de la FC vers le haut sur les phases d'intensité, très souvent il s'agit d' un affaissement total de l’activation orthosymptathique qui est alors accompagné d’une augmentation très importante de la FC.
On pourrait se dire
"génial j'arrive à exploser très vite ma Fc aujourd'hui' ...Euh pas forcément si génial que cela
Eh oui c'est le système orthosympathique qui gére les résistance périphériques , sa faiblesse provoque donc une très mauvaise contraction des vaisseaux sanguins dans les jambes .
La conséquence ?
Cela va obliger le cœur à faire des efforts important pour faire remonter le sang des jambes .... d'où la remontée de la FC....
Ce constat est souvent observable lorsque la phase d'affutage comprend trop de travail intensif ... d'où l'importance au cours de cette phase d'être extrêmement vigilant pour ne pas arriver cramé au départ de la course !!!
>> la deshydratation La déshydratation va entraîner une diminution du volume d’éjection systolique . Elle est principalement due à la diminution du volume plasmatique qui résulte de la sudation. On aboutira à la même conséquence au niveau musculaire que dans la problématique précédente avec une élévation réactionnelle de la FC pour maintenir une oxygénation constante.
L’ élévation de la fc est donc un signe fort d’alerte indiquant la nécessité d’une réhydratation immédiate .
Comment utiliser la donnée à à l'entrainement ?Ce n'est pas tant la dérive qui va être prise en compte mais plutôt le niveau de Fc atteint par cette dérive
Prenons l'étude de la DCE (dérive cardiaque à l'effort) sur un classique 30/30 sur (la modélisation de 2 blocs de 15 x 30/30
Ici l'intérêt de l'analyse est double :
1. il s'agit d'observer la différence entre le premier frac et le dernier de chaque bloc
très schématiquement plus la dérive sera importante et plus l'organisme aura su s'adapter à l'exigence d'intensité imposé par l'intention du sportif ( pour faire court c'est l'efficacité de l'activation du système ortho sympathique qui est évalué )
En situation de fatigue sur un 30/30 on dérive très vite puis .... c'est le mur ... impossible de monter , le parasympathique domine l'orthosympathique
2. l'autre critère d'évaluation sera le temps cumulé passé sur la zone cible que l'on s'est fixé
Imaginons un un coureur ayant son seuil 2 à 94% de FCM .
Si le premier bloc est terminé à 90% de Fc max et que les suivants ne font pas mieux il va alors falloir s'interroger pour comprendre les raisons qui ont fait que l'objectif d'atteindre un temps de soutien sur le seuil 2 n'a pas été atteint ....
Elles peuvent être multiples , la pente est souvent un paramètre que l'on oublie, il est pourtant non négligeable ...
si le 30/30 se fait sur forte pente, le hic pourra venir d'un problème de recrutement de fibres et non directement du VO2 .....
eh oui .... il ne faudrait pas oublier que le recrutement des fibres musculaires ne se fait en pas mode simultanée dans un muscle ..... mais alternativement ...
Pour faire court pendant que des fibres se reposent d'autres s'activent ..... et se fatiguent .....
Hors sur un bloc de 30/30 en côte on va augmenter considérablement le niveau de charge qui aura pour conséquence immédiate un recrutement beaucoup plus important de fibres au même moment ..... du coup le mouvement va tout naturellement ralentir ....
Et cette baisse de vitesse va impliquer une diminution des besoins en O2.....
Et donc au bout de la chaîne une baisse parfois importante de FC ....
Tous ceux qui ont un jour fait une séance d'hypervélocité en vélo en tournant les jambes très rapidement pendant 1' on pu constater que la FC s'emballe beaucoup plus que si le fractionné d'une minute se fait sur une forte pente en tirant un gros développement ....
Bref rien n'est simple .....
C'est pour cela que la chose est si passionnante
Alain