gestion du sommeil sur des ultras ....
Publié: 03 Août 2011, 23:07
La gestion du sommeil , un truc pas tout à fait anodin .....
Il suffit juste de voir l’importance de la gestion du sommeil en observant les automates en fin d’épreuve de l' UTMB ou autres ultra longue distance se faisant irrémédiablement doubler par des coureurs intrinsèquement moins performants qu’eux mais encore capable de marcher (voir souvent courir) en ouvrant les deux yeux !!!
Et là nos braves "zombis" ne perdent pas quelques poignées de minutes sur leur petits camarades …mais très souvent plusieurs heures !!!
>> un postulat subjectif :
C’est à mon sens une erreur de penser qu’après 20h d’effort il reste préférable de supprimer les temps de sommeil pour « griller quelques concurrents » plutôt que de s’accorder des pauses régulières de sommeil .
Mais ce positionnement n'engage que moi puisque cette affirmation n'a rien de scientifique
>> une démarche possible de "préprogrammation" du sommeil
A toutes celles et ceux qui se préparent pour le prochain UTMB ou d'autres ultras et qui souhaiteraient démarrer l’entrainement du sommeil dit "polyphasique" , le moment de cette préprogrammation peut se positionner à J-15 ( J-21 pour les plus aguerris)
Avertissement :
Il serait complètement illusoire de croire que l'on peut dominer ainsi son sommeil en "no limit" !!
Se structurer des périodes courtes de sommeil n'est possible que sur des périodes très courtes ou le psychique, par une situation programmée comme exceptionnelle, pourra permettre à l'organisme de tenir en situation de compétition majeure qui constitue l'objectif de l'année ( comme l'UTMB, le tor des Géants , la diagonale des fous etc ...) , ou en situation de dangerosité à gérer coûte que coûte ( autour des 40e rugissant le marin en solitaire ne dort pas longtemps sur son embarcation, idem pour la traversée de la mer du Nord en kayak avec des monstres d'acier haut comme un immeuble frôlant l'embarcation toutes les 5 minutes !! )
Il serait tout aussi illusoire de vous faire croire que cette proposition de méthodologie de préprogrammation du sommeil est infaillible pour s'éviter les "coups de mou" sur un ultra à partir de 24h de course ....
Voilà pourquoi je n'en fais pas une règle d'utilisation ... aucune donnée scientifique irréfutable ne venant à ce jour étayer cette démarche... la prudence reste de mise ...même si la plupart des concurrents des courses en solitaire au grand large pratique cet entrainement , je pense notamment à ceux de la célébrissime "Solitaire du Figaro" .
Le principe de la structuration du sommeil
Classiquement on cumule cinq cycles de sommeil sur notre nuit .
Chaque cycle, d’environ 1h 30, se structure par blocs .
L'un des plus important pour nous autres sportifs amateurs d'ultra est celui qui consiste à se placer dans le sommeil lent profond pendant lequel on récupère le plus de la fatigue physique .....
Sommeil qui est suivi par la phase du sommeil paradoxal ou par les rêves on va passer sur une récupération psychique... donc pas forcément indispensable sur des courses d'ultra ou le stress est limitée (ce qui n'est pas le cas par exemple pour les courses au large ou il faudra gérer le rafiot en pleine tempête !!)
Les experts considèrent qu'il faut en moyenne trois cycles d’1h 30 (environ) par tranche de 24 heures pour tenir le choc sur du moyen terme ( une à deux semaines maxi) .
Comment s'y prendre ?
Il s’agit de mettre en place progressivement une réorganisation des rythmes de sommeil avec comme objectif la réduction de la durée cumulée.
Pour se contenter en fin d'entrainement à :
> 2 à 3h maxi sur un « non-stop » de 30 à 40h
> 3 à 4h maxi pour un « non-stop » entre 40 et 72 h
> 4 - 5h au delà si la durée de l'épreuve ne dépasse pas 2 semaines
(chiffres très théoriques , puisque nous ne sommes pas des clones ! )
Il va falloir apprendre à entrecouper la journée de courtes siestes
Deux étapes :
>> étape 1 ( de 5 à 10 jours)
4 temps de sommeil de 30 minutes (entre 22h et 6h) la nuit + 2 siestes de 30 minutes en journée (cumul 3h )
on peut aussi tenter 4 à 6 temps de 20 minutes
(pour les gros dormeurs au delà des 8h de sommeil , on peut se caler sur 6 temps de 30 minutes en nocturne )
Ce sont 4 périodes de 30 minutes de sommeil complet qui vont donc être réparties au cours de la nuit.
Donc entre ces périodes on est éveillé avec soit une activité intellectuelle soit une activité physique modérée (marche nocturne légère, vélo elliptique/home traineur devant la TV , ce que vous voulez sans forcer très cool)
Le tout sans réveiller Madame ou les enfants pour éviter le podium à l'UTMB et le divorce le soir de retour à la maison !!!!
Cet entrainement peut se mettre en place sur une alternance de 1 jour sur trois , les deux autres jours on va recharger au maxi les piles avec un sommeil long dans une pièce ventilée
>> étape 2 ( sur la dernière semaine avant l'objectif)
2 temps de sommeil de 30 minutes (entre 22h et 6h) la nuit + 2 siestes de 30 minutes en journée (cumul 2h )
(pour les gros dormeurs au delà des 8h de sommeil , on en restera sur 4 temps de 30 minutes en nocturne )
même principe qu'à l'étape 1 mais là on va juste mettre en place deux nuits sur cette modélisation séquentielle du sommeil :
> l'une à 7 jours du départ
> l'autre à 4 jours
et toujours entre ces entrainements la recharge maximale en sommeil
Je déconseille fortement les prises de somnifères même les supposé light type stylnox .... sauf pour les hyper anxieux qui chaque année se font une semaine de nuit blanche avant leur objectif majeur !
Des essais sont nécessaires avec l'utilisation du réveil (en choisissant sa sonnerie de réveil : elle ne doit pas être trop forte et surtout agréable pour vous )
Le réveil vous permettra de ne pas "angoisser" sur le risque d'une sieste trop longue , il facilitera le "lâcher-prise"
IMPORTANT !!!
Il est indispensable de contrôler les indicateurs classiques du niveau de fatigue
> les valeurs des Ruffiers ne doivent pas s'effondrer ( le test sera fait tous les jours)
> l'appétit doit rester égal à lui-même
> l'humeur restera acceptable (pas d'irritabilité "anormale" )
Si cette préprogrammation altère l'un ou l'autre de ces indicateurs il faut stopper !
Pour ceux et celles qui sont novices sur ce type de préparation et qui auraient besoin de se rassurer il est tout à fait possible de conserver les 48 voir 72 dernières heures pour une complète recharge en terme de récupération psychique et dans ce cas de faire suivre les temps de sommeil polyphasique par la phase du sommeil paradoxal avec deux nuits plus "classiques"
Bon je vous l'ai dit tout ceci n'a rien de scientifiquement prouvé .... A chacun d'apporter sa validation ou non sur cette suggestion de maîtrise du sommeil sur une courte période
*********************************
Anticiper les périodes de sommeil
Difficile sur un ultra trail (ou un ultra en ski alpinisme ) de programmer comme on peut le faire sur un kayak de mer dans les mérathlons de longues distance ou sur les ultras en vélo de route
En effet des paramètres incontournables sont à prendre en compte :
> il est indispensable de pendre en compte le relief
Le sommeil se mettra en place si possible avant une descente technique qui va exiger une concentration de tous les instants
Il faudra veiller à la qualité possible du support .... par conséquent ANTICIPER sur la localisation du poste où le repos sera possible dans de bonne condition
On dort beaucoup plus facilement sur un pré ou un sol "tendre" qu'en étant en vrac au bord d'un chemin entre 3 blocs de rocher !!!
Il faut donc anticiper et ne jamais se laisser surprendre !
Le roadbook doit être méticuleusement préparé et étudié .
RIEN NE DOIT ETRE LAISSE AU HASARD !!
On doit garder le contrôle de la gestion de sa course et ne pas se laisser dominer par le paramètre du sommeil !
On doit toujours avoir la maîtrise de la situation ; c'est la volonté qui commande l'organisme en ultra et en ultra trail en particulier ... et non l'organisme !!
Sur un ultra, la gestion mentale est essentielle au risque de "bâcher" ou laisser filer des heures de repos inutiles et surtout ineffficaces !!!
C'est pour cela que je suis un passionné des ultras sur mon kayak ou mes skis de randos , car cette gestion mentale est une source d'excitation et de satisfaction vraiment agréable ....le sentiment de ne pas subir les évènements .... il faut dire qu' à mon âge côté performance intrinsèque ou défi de type "musculaire ou cardio vasculaire"....la date de naissance rend modeste !!!!!
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Alain
Il suffit juste de voir l’importance de la gestion du sommeil en observant les automates en fin d’épreuve de l' UTMB ou autres ultra longue distance se faisant irrémédiablement doubler par des coureurs intrinsèquement moins performants qu’eux mais encore capable de marcher (voir souvent courir) en ouvrant les deux yeux !!!
Et là nos braves "zombis" ne perdent pas quelques poignées de minutes sur leur petits camarades …mais très souvent plusieurs heures !!!
>> un postulat subjectif :
C’est à mon sens une erreur de penser qu’après 20h d’effort il reste préférable de supprimer les temps de sommeil pour « griller quelques concurrents » plutôt que de s’accorder des pauses régulières de sommeil .
Mais ce positionnement n'engage que moi puisque cette affirmation n'a rien de scientifique
>> une démarche possible de "préprogrammation" du sommeil
A toutes celles et ceux qui se préparent pour le prochain UTMB ou d'autres ultras et qui souhaiteraient démarrer l’entrainement du sommeil dit "polyphasique" , le moment de cette préprogrammation peut se positionner à J-15 ( J-21 pour les plus aguerris)
Avertissement :
Il serait complètement illusoire de croire que l'on peut dominer ainsi son sommeil en "no limit" !!
Se structurer des périodes courtes de sommeil n'est possible que sur des périodes très courtes ou le psychique, par une situation programmée comme exceptionnelle, pourra permettre à l'organisme de tenir en situation de compétition majeure qui constitue l'objectif de l'année ( comme l'UTMB, le tor des Géants , la diagonale des fous etc ...) , ou en situation de dangerosité à gérer coûte que coûte ( autour des 40e rugissant le marin en solitaire ne dort pas longtemps sur son embarcation, idem pour la traversée de la mer du Nord en kayak avec des monstres d'acier haut comme un immeuble frôlant l'embarcation toutes les 5 minutes !! )
Il serait tout aussi illusoire de vous faire croire que cette proposition de méthodologie de préprogrammation du sommeil est infaillible pour s'éviter les "coups de mou" sur un ultra à partir de 24h de course ....
Voilà pourquoi je n'en fais pas une règle d'utilisation ... aucune donnée scientifique irréfutable ne venant à ce jour étayer cette démarche... la prudence reste de mise ...même si la plupart des concurrents des courses en solitaire au grand large pratique cet entrainement , je pense notamment à ceux de la célébrissime "Solitaire du Figaro" .
Le principe de la structuration du sommeil
Classiquement on cumule cinq cycles de sommeil sur notre nuit .
Chaque cycle, d’environ 1h 30, se structure par blocs .
L'un des plus important pour nous autres sportifs amateurs d'ultra est celui qui consiste à se placer dans le sommeil lent profond pendant lequel on récupère le plus de la fatigue physique .....
Sommeil qui est suivi par la phase du sommeil paradoxal ou par les rêves on va passer sur une récupération psychique... donc pas forcément indispensable sur des courses d'ultra ou le stress est limitée (ce qui n'est pas le cas par exemple pour les courses au large ou il faudra gérer le rafiot en pleine tempête !!)
Les experts considèrent qu'il faut en moyenne trois cycles d’1h 30 (environ) par tranche de 24 heures pour tenir le choc sur du moyen terme ( une à deux semaines maxi) .
Comment s'y prendre ?
Il s’agit de mettre en place progressivement une réorganisation des rythmes de sommeil avec comme objectif la réduction de la durée cumulée.
Pour se contenter en fin d'entrainement à :
> 2 à 3h maxi sur un « non-stop » de 30 à 40h
> 3 à 4h maxi pour un « non-stop » entre 40 et 72 h
> 4 - 5h au delà si la durée de l'épreuve ne dépasse pas 2 semaines
(chiffres très théoriques , puisque nous ne sommes pas des clones ! )
Il va falloir apprendre à entrecouper la journée de courtes siestes
Deux étapes :
>> étape 1 ( de 5 à 10 jours)
4 temps de sommeil de 30 minutes (entre 22h et 6h) la nuit + 2 siestes de 30 minutes en journée (cumul 3h )
on peut aussi tenter 4 à 6 temps de 20 minutes
(pour les gros dormeurs au delà des 8h de sommeil , on peut se caler sur 6 temps de 30 minutes en nocturne )
Ce sont 4 périodes de 30 minutes de sommeil complet qui vont donc être réparties au cours de la nuit.
Donc entre ces périodes on est éveillé avec soit une activité intellectuelle soit une activité physique modérée (marche nocturne légère, vélo elliptique/home traineur devant la TV , ce que vous voulez sans forcer très cool)
Le tout sans réveiller Madame ou les enfants pour éviter le podium à l'UTMB et le divorce le soir de retour à la maison !!!!
Cet entrainement peut se mettre en place sur une alternance de 1 jour sur trois , les deux autres jours on va recharger au maxi les piles avec un sommeil long dans une pièce ventilée
>> étape 2 ( sur la dernière semaine avant l'objectif)
2 temps de sommeil de 30 minutes (entre 22h et 6h) la nuit + 2 siestes de 30 minutes en journée (cumul 2h )
(pour les gros dormeurs au delà des 8h de sommeil , on en restera sur 4 temps de 30 minutes en nocturne )
même principe qu'à l'étape 1 mais là on va juste mettre en place deux nuits sur cette modélisation séquentielle du sommeil :
> l'une à 7 jours du départ
> l'autre à 4 jours
et toujours entre ces entrainements la recharge maximale en sommeil
Je déconseille fortement les prises de somnifères même les supposé light type stylnox .... sauf pour les hyper anxieux qui chaque année se font une semaine de nuit blanche avant leur objectif majeur !
Des essais sont nécessaires avec l'utilisation du réveil (en choisissant sa sonnerie de réveil : elle ne doit pas être trop forte et surtout agréable pour vous )
Le réveil vous permettra de ne pas "angoisser" sur le risque d'une sieste trop longue , il facilitera le "lâcher-prise"
IMPORTANT !!!
Il est indispensable de contrôler les indicateurs classiques du niveau de fatigue
> les valeurs des Ruffiers ne doivent pas s'effondrer ( le test sera fait tous les jours)
> l'appétit doit rester égal à lui-même
> l'humeur restera acceptable (pas d'irritabilité "anormale" )
Si cette préprogrammation altère l'un ou l'autre de ces indicateurs il faut stopper !
Pour ceux et celles qui sont novices sur ce type de préparation et qui auraient besoin de se rassurer il est tout à fait possible de conserver les 48 voir 72 dernières heures pour une complète recharge en terme de récupération psychique et dans ce cas de faire suivre les temps de sommeil polyphasique par la phase du sommeil paradoxal avec deux nuits plus "classiques"
Bon je vous l'ai dit tout ceci n'a rien de scientifiquement prouvé .... A chacun d'apporter sa validation ou non sur cette suggestion de maîtrise du sommeil sur une courte période
*********************************
Anticiper les périodes de sommeil
Difficile sur un ultra trail (ou un ultra en ski alpinisme ) de programmer comme on peut le faire sur un kayak de mer dans les mérathlons de longues distance ou sur les ultras en vélo de route
En effet des paramètres incontournables sont à prendre en compte :
> il est indispensable de pendre en compte le relief
Le sommeil se mettra en place si possible avant une descente technique qui va exiger une concentration de tous les instants
Il faudra veiller à la qualité possible du support .... par conséquent ANTICIPER sur la localisation du poste où le repos sera possible dans de bonne condition
On dort beaucoup plus facilement sur un pré ou un sol "tendre" qu'en étant en vrac au bord d'un chemin entre 3 blocs de rocher !!!
Il faut donc anticiper et ne jamais se laisser surprendre !
Le roadbook doit être méticuleusement préparé et étudié .
RIEN NE DOIT ETRE LAISSE AU HASARD !!
On doit garder le contrôle de la gestion de sa course et ne pas se laisser dominer par le paramètre du sommeil !
On doit toujours avoir la maîtrise de la situation ; c'est la volonté qui commande l'organisme en ultra et en ultra trail en particulier ... et non l'organisme !!
Sur un ultra, la gestion mentale est essentielle au risque de "bâcher" ou laisser filer des heures de repos inutiles et surtout ineffficaces !!!
C'est pour cela que je suis un passionné des ultras sur mon kayak ou mes skis de randos , car cette gestion mentale est une source d'excitation et de satisfaction vraiment agréable ....le sentiment de ne pas subir les évènements .... il faut dire qu' à mon âge côté performance intrinsèque ou défi de type "musculaire ou cardio vasculaire"....la date de naissance rend modeste !!!!!
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Alain