lesalersdelapeur a écrit: j'ai commencé un plan athléte endurance pour semi marathon, que j'ai adapté à ma sauce en respectant les grands principes pour un trail
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Ma question : avant d'attaquer mon plan pour la pastourelle, je voulais faire 3 semaines d'ef et vu mon faible niveau à 140 pulsations, je me demande si je ne devrais pas en bouffer beaucoup plus ? au risque de régresser au début? combien de temps environ dois je envisager pour que cette vitesse à 140 pulses atteignent comme elle devrait être 9,5 ou 10 km/h? comment faire de l'ef en préparant un trail avec des sorties longues vallonnées ++?
La préparation à un trail ne ressemble pas vraiment à celle d'un semi....Je crois qu'il faut vraiment "penser" la préparation de manière bien différente.
Contrairement à ce qu’on peut lire ici ou là … l’entraînement pour le trail n’est pas le même qualitativement parlant que pour une épreuve de route de même distance , rien à voir entre un 21 km route et un 21 km trail !
Tout change !!
....Et pour une raison simplissime : le terrain de pratique n’est pas le même
Réaliser correctement le semi marathon de Paris sur le bitume va se faire avec une foulée à peu près régulière même si ici ou là la nécessité de s’accrocher à un groupe ou d’en rattraper un va exiger des allure variables ....
Ce sera une toute autre histoire pour un traileur
Plus question d’envisager la sempiternelle foulée reconduite à l’identique ou presque
La foulée devra se raccourcir en montée , prendre de l’amplitude sur les sentiers plat et peu techniques pour maintenir une allonge …. des descentes facile jouer "au aérien" en se concentrant au maximum sur des appuis dynamiques…. Et bien sur opter pour une foulée très courte et « incisive » dans les descentes très raides ...en pensant que ce sont sur les descentes que l’on va éliminer l’acidose … à condition de ne pas se la jouer en mode « blocage de la respiration" par une tension accrue sur la difficulté technique
![Wink :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
Autant de variation de foulées … mais aussi autant de variation de fréquence cardiaque !
Et je ne parle pas du travail de l’endurance à la fatigue musculaire spécifique au trail ...car il y a une vraie spécificité de l'endurance dans le petit monde spécifique du trail avec ce développement si spécifique de de l’endurance de force :
Qualité indispensable pour ne pas sortir "détruit" d’une longue montée voir d'une descente raides !!
L'endurance de force c'est produire un niveau de tension élevée au sein des fibres musculaires.
"Quelles qualités je dois optimiser pour être performant en trail ?
5 axes dominants se dégagent :
1. une forte capacité aérobie>> toutes les séances dites longues ou sur le travail du seuil 1 aérobie ... et là on a un point commun avec le travail pour se préparer à un semi ou un marathon
2. une excellente endurance de force ( "puissance" disent certains mais le terme est moins appropriée)
>> toutes les séances d'endurance de force et de puissance
>> renforcement musculaire spécifique indoor
>> travail du passage du pied sous la hanche en forte montée
>> si on ne dispose pas du terrain typé trail : envisager des séances de tractage par exemple
3. optimiser le meilleur coefficient d'utilisation de sa VMA et plus particulièrement sa VMA ascensionnelle>> toutes les séances de VMA avec des durées d'intervalles allant du court ( 30'' ) à plus long ( 3-4') en passant par des structures multiples et variées de type pyramidal en recherchant la meilleure résistance possible à la montée de la charge lactique ( concentration de l'acide lactique dans les muscles)
4. une forte capacité à mobiliser l'utilisation de l'oxygène>> toutes les séances mobilisant la cinétique d'O2 avec une maîtrise de la dérive de FC et de l'allure sur les phases de relâchement entre les fractionnés .... et donc les séances de 30/30 avec une quantité suffisante de répétitions et de blocs : exemple 3 x (10 à 15 X 30/30)
4. une agilité et une adresse dans les phases techniques de descente>> toutes les séances "en conditions" en association ou non au travail de la casse de fibre ; complétées par le travail de proprioception
On a tout intérêt à harmoniser ces axes de développement et ne pas les développer de manière dite analytique l'un après l'autre ...
Avec certes une dominante de développement de la capacité aérobie et du travail au seuil 1 en début de préparation puis un travail un peu plus dominé par l'endurance de force et la cinétique de VO2
Alain