Mais que recherche-t-on lorsque l'on s'affute ?
Ce qui suit est comme d'habitude un simple début d'embryon de réponse que le fil de discussion va enrichir , compléter , amender...
La préparation physique est faite de paradoxe ....
La zone d’affutage est cette période où le compétiteur va chercher à préserver ses nouveaux acquis ....tout en réduisant les effets de la fatigue qu'il a accumulées pour atteindre lesdits acquis ...
On l’oublie un peu trop souvent mais l’entrainement assidu peut avoir des effets terriblement négatifs capable de ne jamais atteindre le fameux pic de forme du jour J....
Je pense aux effets sournois de la fatigue accumulée progressivement lorsque l’on ne prend pas quelques précautions .
La zone d’affutage sera donc cette période pendant laquelle se développeront des processus qui vont permettre à l’organisme d'optimiser son potentiel
La zone d’affutage est une période délicate …
Quand la commencer ?
Comment la structurer ?
Quelle réduction des charges pour que l’affutage ne se transforme pas en « désentrainement »
Autant de question essentielles centrées à mon sens sur 3 postulats :
> Le premier postulat :
L’affutage est cette période où l’on va tenter d’éliminer la fatigue accumulée lors des cycles d’entrainements plus ou moins intensifs qui viennent de se terminer
> le deuxième postulat :
L’affutage est en aucun cas le moment pour acquérir des capacités non acquises au préalable !!
> le troisième postulat :
En aucun cas la zone d’affutage ne doit être confondue avec une phase de surcompensation
>>>> petit rappel des paramètres dominants de la charge d’un entrainement
> l’intensité ( elle est maintenue en phase d'affutage)
> le volume (diminution de 40 à 60% en phase d'affutage)
> la fréquence (diminution de 20 à 30% en phase d'affutage)
En zone d’affutage seuls le volume et la fréquence seront ajustés
En effet réduire l’intensité du travail spécifique conduirait à une diminution des performances de l’organisme notamment celles en lien au transport de l’oxygène .
Sans maintien de séquences de haute intensité on ne pourra éviter la chute des adaptations cardiorespiratoire, métabolique et musculaire de l'organisme.
Les séances en haute intensité sont fortement mobilisatrices de la filière des glucides.
Se couper de ces séances c'est , à tous les coups, voir chuter son niveau de captation totale du glucose et cela à cause d'une nette diminution de la sensibilité insulinique
A ceci s'ajoute la coupure de séances à forte intensité déclenchera une baisse significative de la concentration en glycogène des muscles habituellement fortement sollicité (cf travaux de MUJIKA)
.... pas franchement ce qui se fait de mieux pour se préparer à lâcher les chevaux le jour J !!!
On va donc éliminer les effets de la fatigue avec :
1. un volume modérée
pour ma part je diminue de 40 à 60% en moins ce volume , en fonction des intensités de charge que j’ai placé avant cette zone d’affutage , mais aussi en fonction des valeurs des systèmes para et orthosympathique fournis avec les intervalle R-R lorsque je peux les avoir .
2. une diminution des fréquences d’entrainement
perso je passe à une diminution qui va de 20 à 30 % suivant le nombres de séances par jour et par semaine
exemples:
si on est 10 séances hebdomadaires on passera à 7-8 séances
si on est à 4 séances on glissera vers 3 séances
L’australien Iniogo Mujika qui a fait de très nombreux et récents travaux sur la récupération à conclue que cette zone d’affutage peut couvrir une période de 2 à 4 semaines (10 à 28 jours) .
Il a toutefois montré que l’affutage est optimisé si le passage d’un microcycle à forte charge vers celui de l’affutage se fait en progressivité ( voilà pourquoi on n’aborde pas l’affutage sur le principe de rupture d’une surcompensation !!)
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Enfin ne pas penser non plus au miracle !!
Mujika a montré qu’un affutage réussi permettra des améliorations moyennes de la performance de l’ordre de 3% .. et pas 30% !!!!
Lorsqu’on lit ici ou là dans des revues ou sur des sites qu’un bon affutage peut permettre d’exploser ses compteurs ...on est juste dans une information farfelue

Mais tout cela reste très sommaire , à chacun de s'approprier les nombreuses et passionnantes sources d'information sur le sujet ....
...et puis gardant toujours en tête le principe que nous ne sommes pas des clones, je me garderais bien de vous présenter un ou des modèles de cycle d'affutage , le faire relèverait à mon sens de l'ineptie
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ILLUSTRATION
Voilà juste une modélisation complètement fictive de transition d'un microcycle de préparation spécifique à celui de l'affutage pour un athlète traileur purement imaginaire:
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Contenu du microcycle précédant l'affutage :
> 6 séances hebdomadaires
> avec un volume total : 12h
avec la répartition suivante :
> 1 séance au seuil 1
> 3 séances en dominantes PMA
- soutien
- court
- tempo course long au seuil 2
> 1 séance d'endurance de force
> 1 séance en fat burning
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étape 1 de la zone d'affutage 7 jours
> 5 séances hebdomadaires
> volume total : 8 - 9 h
> 1 séance au seuil 1
> 3 séances en dominantes PMA
- soutien >>réduit de 25% !
- court
- tempo course long >>réduit de 25% !
> 1 séance d'endurance de force >> réduit de 25% !
> 1 séance en fat burning >> retirée du planning !!!!
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étape 2 de la zone d'affutage 7 jours
> 4 séances hebdomadaires
(avec une coupure de surcompensation sur 48h )
> volume total : 6 - 7 h
> 1 séance au seuil 1 >> réduit de 25% !
> 2 séances en dominantes PMA
- soutien >> réduit de 25%!
- court >> réduit de 25%:
- tempo course long >> retirée du planning !!!!
> 1 séance d'endurance de force >> réduit de 25% !!
> 1 séance en fat burning >> retirée du planning !!!!
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(Ce post reçoit des compléments suite à la discussion ci-dessous)
Alain
La principale source d'informations qui a étayé est celle des actes du colloque international de Médecine du sport de St Etienne de décembre 2003