Récit de la course : La Course des 3 Côtes 2009, par Katarzina

L'auteur : Katarzina

La course : La Course des 3 Côtes

Date : 22/2/2009

Lieu : Nouilly (Moselle)

Affichage : 738 vues

Distance : 16.2km

Objectif : Se dépenser

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Pas d'autre récit pour cette course.

Compte rendu de la course de Nouilly

La veille de la course une nuit très peu reposante, pourtant on se couche tôt après être aller voir Slumdog Millionaire ( super film décidemment c'est la bonne période...) mais rien n'y fait, je n'arrive pas à trouver le sommeil, je dois dormir finalement trois heures avant que le réveil sonne: 7h50 bienvenue sur la radio...un dimanche matin, il fait très gris, humide aussi, c'est dur de quitter la couette...Mais je la quitte d'un bond, on s'habille chaudement, on déjeune un peu, brioche et confiture et je me "dope" au jus d'orange. On embarque les quelques affaires (bouteilles d'eau avec miel je trouve ça trop chou!) vêtements de rechange, appareil photo...imperméable qui pour moi ressemble plus à une tente quechua car trop grand, et que je ne porterai finalement pas pendant la course...en faisant bien, météo France annonçant de la pluie, nous y échapperons! Je prends aussi deux sucres et une barre énergétique au nougat pour les petites faims, 16 km c'est long, je n'ai jamais fait, j'appréhende clairement la longueur de cette course. Je ne sais pas à quoi m'attendre, comment commencer la course ni dans quel état je vais la finir, tout ça c'est du nouveau même si étant plus jeune je suis déjà passé par ce stress avant le départ. Nous arrivons à Nouilly, à une dizaine de kilomètres de Metz, la bande de Tom Course est là, on reçoit déjà les encouragements d'Eric " Lucie, c'est ta course", j'en rigole, ça fait toujours plaisir. On va récupérer nos dossards vers 9h30, j'ai le numéro 207 et Slimane le 206 ( " comme ma voiture" qu'il me dit ), ils nous prennent nos avis médicaux sans les regarder, on dit bonjour à quelques connaissances, c'est sympa de se retrouver ici, Jean-Pierre, Christophe, Jérôme, Eric, des sourires qui donnent envie de surpasser. On sort de la salle et on décide de s'échauffer un peu, c'est parti pour un peu plus de dix minutes de course lente, footing, j'ai de bonnes sensations, à peine 100mètres que ça monte déjà, on s'y plie, je ne veux surtout pas perdre de mon énergie, déjà que je baille sans arrêt, mais je sais que courir à froid serait aussi stupide que trop courir avant la course. Dommage, car de toute façon nous attendrons près de vingt minutes dans le froid, serré les uns contre les autres car le départ n'est pas lancé à 10h, bref de quoi se refroidir largement. A notre étonemment, ni coup de feu, ni porte-voix, on suit seulement le groupe de devant qui s'élance dans un commun accord. Ca part très vite, mais c'était prévisible, nous c'est tout doux, en sachant que Slimane à ses jambes qui ne répondent pas beaucoup depuis la séance du jeudi où nous avons trop forcé sur le 8x400. On est côte à côte, moi son rythme me va bien, heureusement qu'il est là, je me base sur lui, sans cela j'aurais pu faire l'erreur de partir trop vite, on se fait doubler...beaucoup. Des femmes passent devant, le groupe de quatre filles nous passe devant, des marathoniennes me dira Eric, elles seront toujours ensemble, elles seront mon objectif, du moins, je me suis dit: "garde les en vue", ce qui sera pas si simple car on prend du retard, notre rythme de course est assez lent par rapport aux autres. On se fait doubler encore et encore, je me retourne et me dis qu'on va finir par être derniers ! Un couple nous passe devant et le restera pendant très longtemps, pour le coup "on les lache pas" je fais signe à Slimane, je crois qu'il comprend. On ne pensait pas courir ensemble, c'était pas le but alors que le couple devant nous oui. On s'était dit, chacun notre rythme et on donne tout ce qu'on a. Mais pour les dix premiers kilomètres, Slimane est ma force, seule, la course aurait été différente, j'aurais certainement moins donné. Il se met devant moi sur le plateau pour me protéger du vent, je me décale pour lui montrer qu'il peut accélérer un peu la cadence, le couple qu'on vient de passer revient sur nous. En descente, on gère, on accèlère, on se laisse aller, grandes foulées, le corps légèrement en avant, ça va tout seul, on parvient à gratter quelques personnes.
           Le souci arrive en montée, si Slimane me dépasse en descente, ses jambes ne répondent pas, les longues montées le casse, ce "coupe de bambou" comme on l'appelle lui fait perdre en montée ce qu'il gagne en descente. Moi je tiens les montées, j'ai d'assez bonnes sensations au départ, les mollets suivent très bien, les cuisses me font mal mais c'est très supportable, le souffle va bien, même si globalement j'ai du mal à avancer, je donne tout ce que j'ai en moi, accompagnée de la musique qui motive et de mon homme qui me fait sentir qu'il est là, juste derrière et que je peux y aller. Premier ravito, on s'arrête pas, on prend juste un verre que j'avale de deux traits ( A faire ou à pas faire je ne sais pas mais ça c'est bien passé comme ça) car je sais que boire est essentiel et ma polaire me tient chaud. Un homme prend mal le fait de se faire dépasser alors qu'il marche pour boire, il nous remonte alors en se moquant...je le doublerai en fin de compte sur les derniers kilomètres. On repasse à Nouilly au 10ème kilomètre, on passe sur la ligne de départ et c'est partie pour une grande montée, très longue et c'est à partir de là que je vais commencer à accélérer légèrement et contre ma volonté, faire "ma" course seule, je me retournerai plusieurs fois pour voir Slimane jusqu'à ne plus le voir du tout sur les derniers kilomètres.
                     Sur la dernière montée, je commence à remonter deux trois personnes, un monsieur avec un sac à dos de trail et poche à eau me tiendra compagnie pendant quelques minutes avant que je ne prenne de l'avance en descente et j'agis de cette façon jusqu'à la fin, je remonte deux trois hommes qui n'arrivent plus à me suivre par la suite. Je gagne du temps en descente, en me laissant aller, je ne sens plus mes jambes depuis déjà plusieurs kilomètres mais j'avance à la niack, sur ma musique je me sens moins seule, je pense à Slimane tout en restant concentrée sur ma course. Une montée au dernier kilomètre qui fait mal, mon coeur commence à s'emballer, ma respiration est haletante, j'ai mal à tous mes muscles, je sens que ça va être dur, pourtant je conserve mon rythme qui me permet d'en remonter encore. Là je vois Eric et Christophe au loin qui gambadent facile, ils ont fini depuis déjà longtemps et viennent nous chercher, Eric m'accompagne, me booste, c'est mon énergie de secours, alors que mon corps n'en a plus du tout, j'ai même envie de m'accrocher à lui, il donne le pas, il va vite, je m'oblige à accélérer encore, je souffre, je lui dis, il m'encourage de plus belle alors j'y crois...Ai-je le choix? Et là je vois le groupe des quatre marathoniennes devant moi et je sais qu'Eric me demande de les dépasser, je peux pas, je sens que j'y arriverai pas et pourtant, je vais le faire. Alors qu'elles ralentissent sur la dernière côte, je me dis que c'est le moment où jamais, il reste 500 mètres, je sais plus trop où je suis, je suis simplement Eric qui me dit que je peux le faire alors je le fais, je sprinte sur les derniers cents mètres, dépassant cinq ou six personnes dans la foulée...Au corps à corps avec un coureur sur les derniers mètres je le laisse passer, j'ai trop donné, je suis contente. Même si le dernier kilomètre a été pour moi très dur, j'ai vu que je pouvais donner encore après 15km, distance encore inconnue jusqu'à ce jour et quand je pense à nos entrainements course à pied sur du plat, je me dis qu'avec ces "3 côtes" on a quand même assuré! A l'arrivée je souffle deux minutes, on me félicite, je suis heureuse je crois, contente d'être arrivée, je réalise pas bien que je viens de finir, mes jambes me font très mal quand je marche comme si elles avaient perdu l'habitude et là je décide dans un dernier élan d'aller retrouver Slimane qui est pas loin derrière et qui tout comme moi sera capable de sprinter sur les derniers 100m, Christophe est à ses côtés et c'est ce qui le booste aussi, je cours avec lui, je sprinte aussi, je ne sais trop comment et il arrive. Quel plaisir de le retrouver moi qui m'en voulais de l'avoir laissé alors que je lui avais demandé de rester avec moi. Mais je sais aussi qu'il a beaucoup donné et que cette course a été pour lui comme pour moi une belle expérience et une réussite. Ne pas oublier, nous n'avons que 6 semaines d'entrainement derrière nous et c'est notre première course, je crois qu'on a eu le culot de la tenter et on apprécie cette victoire même si le classement lui est objectivement pas terrible! (rires) Nous étions environ 240 participants, je finis 195 je crois, devant plus d'une dizaine de femmes, en 1h25 (je vous mettrai les données exactes une fois publiées) et Slimane termine en 1h28 à quelques places de moi. Le premier homme finit en 55min, incroyable et nombreux sont les coureurs qui finiront la course aux alentours des 1h. Je dis bravo à ces personnes, Eric finit dans les vingtième, je me dis que vraiment y'a du haut niveau mais on nous avait prévenu. Je suis la seule femme en catégorie "espoir" alors j'ai droit à ma bouteille de vin blanc aussi et un chèque de 15euros pour le magasin Tom Course ( j'en suis ravie ).
              Slimane est tout sourire, fier de moi, de nous et je lui suis entièrement reconnaissante de m'avoir permis de me dépasser, surtout à lui mais aussi à toute l'équipe de Tom Course pour des entrainements de qualité qui ont payé j'en suis sûre et à Eric pour m'avoir accompagner dans ces derniers moments... Ce fut une belle expérience que j'ai vraiment envie de revivre...mais pas tout de suite, pour l'instant je savoure mes douleurs !! Et je subis le fait que je n'arrive pas à dormir depuis deux nuits, je suis complètement HS, je me dis que cette course m'a pris toute mon énergie...Slimane lui va bien, pas de douleurs, c'est incroyable, mais tout de même beaucoup de fatigue. Bref je crois que c'est le début d'une jolie aventure, des instants forts de dépassement de soi, de partage, de douleur certes mais de beaucoup de joie. Moi qui hésitais j'ai bien fait de faire cette course, même si physiquement j'ai beaucoup morflé! Ca fait partie du jeu, on nous avait prévenu que cette course était difficile...

1 commentaire

Commentaire de laurent05 posté le 24-02-2009 à 11:46:00

bravo pour ta course
bonne continuation
a+
laurent

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