Récit de la course : Tarn Valley Ultra Trail - 153 km 2024, par Runphil60

L'auteur : Runphil60

La course : Tarn Valley Ultra Trail - 153 km

Date : 4/5/2024

Lieu : Mas De La Barque (Lozère)

Affichage : 255 vues

Distance : 153km

Objectif : Objectif majeur

2 commentaires

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2 autres récits :

Longer le Tarn pendant des heures ...

Retour sur ce TARN Valley TRAIL  Ultra , avec un beau programme 153 km pour 6100 M de D+ (pour moi) le long du GR670 qui longe le Tarn.
J'aborde l'épreuve avec une confiance relative: un mois d'avril avec peu de volume, un mollet récalcitrant soigné à temps et un profil de course vicieux avec un 1er marathon facile et roulant avant d'enchaîner les difficultés avec la fatigue et la nuit!
Après une nuit chez l'ami Francois, qui m'amène au départ, je suis prêt pour une longue journée qui se terminera le lendemain ....

 
Départ tranquille, dans une ambiance émouvante ou Gilles Bertrand, au milieu du peloton, nous lit un poème très inspirant. Nous sommes 181 coureurs et quelques accompagnateurs.
Nous cheminons sur des chemins larges, la température est correcte et la météo mieux que prévue, nous aurons quelques gouttes mais pas de grosse averse et le temps restera couvert.
Ensuite arrive un superbe sentier sinueux qui longe le Tarn, entre des pins et les blocs de cailloux, c'est ludique mais on doit rester sage. Arrive la première petite montée qui précède le 1er ravito de Pont-de-Montvert. Charmant village historique où nous voyons beaucoup de spectateurs / assisteurs pour la 1ère fois

RAVITO 1 – Pont de Montvert : 1h53 (prévu :1h53), 18 KM, 177 m D+

Je recharge en eau (1.5L), je prévois 3h00 avant le prochain ravito et c’est par là que je dois perdre un gantelet pour bâton. La section est simple, une grosse montée en 2 temps pour descente tranquille puis raide. Au début, c’est sympa, on double pas mal de randonneurs qui quittent le village, il est autour de 9h00, chacun son rythme, un peu avant le sommet, je me fais rattraper par les frères Breuil (Thierry, gros palmarès de trail, ancien chef de produits EVADICT chez Decathlon), je pensais qu’ils étaient loin devant moi ! j’engage la discussion : « Thierry, je peux te poser une question boulot ! » et c’est parti, on le voit bien à l’aise. On traverse littéralement un champ de jonquilles, surprenant. On se sépare et un poil plus loin, un coureur m’interpelle, c’est François, un coureur du 34 avec qui j’ai fait un stage @antoine guillon il y à 6 ans, on en profite donc pour retracer nos parcours, c’est bien sympa ces rencontres. 

Une fois basculé « au signal », on est sur une large piste, propre roulante en légère descente, et c’est long, mais je garde un rythme tout doux, personne devant, ni derrière, je profite des vues à gauche à droite, dès que c’est dégagé. On finit par quitter cette piste pour un single raid qui nous amène rapidement à Bédouès, à côté de Florac trois Rivières, pour le 2ème ravito, il fait bon pour nous, je bois, fait le plein d’eau/poudre, mange un peu et repart après un débarbouillage qui fait du bien.

RAVITO 2 – Bédouès : 4h50 (prévu :4h53), 41.6 KM, 887 m D+

On repart en « ville » avant de remonter un peu en forêt ou je rattrape 2 coureurs, mais on n’arrive pas à rester ensemble. A Florac, 2 gendarmes sont là pour notre sécurité sur la traversée de la N106, puis on fait encore plusieurs de kilomètres de bitume avant de retrouver la terre, et encore le bitume le Tarn est sur notre droite et on quitte la route pour tourner à gauche et monter un petit 200m avant de redescendre sur Quezac, Ravito. Peu de souvenir de ce stop, ça doit bien aller !

RAVITO 3 – Quézac : 7h02 (prévu :7h10), 56.7 KM, 1429 m D+

A priori, c’est là que la course débute, mais bon, on est déjà chaud ! On a d’abord une section de 5km en vallée, à l’ombre, je suis seul, peu de souvenirs jusqu’à Montbrun, charmant village avec un point d’eau et début de la montée de la section avec de superbes passages, du petit cailloux calcaire, pas trop de souvenir après, je suis seul et c’est en débutant la descente que je me dit : je connais, j’y suis passé en 2023 sur l’Ultra Lozère avec @gaëtan , un peu d’eau sur le visage au mini lavoir en bas de la descente puis ensuite un peu de route à plat pour rejoindre Castelbouc et le ravito, au même endroit, sous la falaise dans le hameau. J’ai déjà bu 4.5 L, c’est correct pour le temps, par contre je fais beaucoup de poses pipi !

RAVITO 4 – Castelbouc: 9h20 (prévu :9h25), 68.7 KM, 2015 m D+

La sortie ici est différente, on remonte tout de suite en sous-bois, et il y a de la pente, on a 500m à grimper et on fait la montée complète à 3. Sur le haut, on est sur un plateau dégagé, ca souffle, je remonte les manchettes, puis je on attaque la descente (pas si simple) face à Ste Enimie qui est sur l’autre rive, puis on tourne à gauche en bas de la descente pour nous diriger vers St Chely du Tarn et son ravito dehors sans chaise ni banc, je massois au pied d’un arbre et je me fais servir 3 soupes et une bricole. On me rempli mes flasques, je prépare la frontale et je me crème les pieds, ils ont pris l’eau dans la 1ère heure, et évidemment, ça ne sèche pas ! 

Ravito rustique

 

RAVITO 5 – St Chély du Tarn 12h02 (prévu :12h00), 84.5 KM, 2962 m D+

Il tombe qq gouttes au moment où je repars, point messages sur le tel (c’est rare), je sais que je retrouve Cédric assez vite, dans 2 montées ! Pour le moment, je suis seul, en sous-bois je cours et marche dès que ça monte qq pas, plusieurs coureurs me rattrapent, mais ils restent derrière. Cette section fait 10 km et c’est à sa fin, au niveau de la Malène, au pied de la bosse que je mets la frontale avant le virage à gauche pour monter à nouveau sur le causse Méjean. On doit être 5 au pied, on fait l’essentiel ensemble et parfois, on voit les frontales en face et en haut ! Il y a pas mal de cailloux, et je pense qu’en journée, il peut y faire chaud. Une fois en haut, le groupe s’étire et on arrive vite au ravito de Rieisse, dans une petite salle. Soupe, lentilles, yaourt de brebis, eau dans les flasques et c’est reparti, la pause a du bien durer 15 minutes.

RAVITO 6 – Rieisse: 15h16 (prévu :14h35), 98 KM, 3784 m D+

Pour repartir, je rattrape 2 équipiers que je commence à connaitre : un jeune qui a fait la course en 2023 sous une grosse chaleur et qui avait terminé en 31h00 et un Julien, de mon âge, de Rodez, qui n’a rien étudié du profil et de la course. On trottine pour se réchauffer sur les 5 premiers km qui sont plutôt plats avant une descente annoncée technique et donc dans le noir, c’est toujours mieux à plusieurs. Effectivement, nous sommes lents dans la descente qui débute à la Caxe . Une fois en bas, on traverse le Tarn et on monte des escaliers dans le village et à plusieurs reprises, on coupe la montée par la route avec des sections plus ou moins raides, on se fait doubler par les frères Breuil et le coureur de Rodez part aussi devant nous, on fait comme on peut et on attend impatiemment la base vie en haut ! 

La voilà enfin, la bâtisse est imposante. A l’entrée dans le batiment, je tombe sur Cédric, la banane, content d’être là et savoir qu’il va m’accompagner jusqu’au bout! Il est aux petits soins avec moi, va chercher mon sac d’assistance, à manger, fait mes pleins. Je mange un yaourt, une soupe différente, ça change, parce qu’en général, c’est toujours pareil aux ravitos, et on finit par n’être tenté par rien ! Je me change, pieds neufs et on repart avec une autre équipe que l’on va souvent suivre : Philippe et son pacer Greg.

Cédric a fait le marathon le samedi matin : même parcours, de jour. Du coup, je sais que cela va m’aider, et pour Cédric cela lui fait un bon week-end choc, il a du dormir 2h00 entre les deux séances !

RAVITO 7 – St Rome de Dolan : 18h03 (prévu :17h05), 110 KM, 4313 m D+

Je repars avec la veste de pluie sur le dos, on trottine pas mal, cela réchauffe et on doit se motiver avec l’autre équipe. Le sol est facile et on a pas mal de choses à se raconter avec Cédric, du coup on progresse, mais quand ca monte, je suis vraiment lent, je dois manquer de consistance dans les ravitos. Jusqu’au Rozier, prochain ravito, c’est plutôt descendant avec 2 passages plus raides Je n’ai clairement pas le sentiment que cela passe vite. On arrive enfin dans la salle du ravito : pleins, soupe, qq bricoles, je mange trop peu.

RAVITO 8 – Le Rozier : 21h26 (prévu :20h35), 124.5 KM, 4643 m D+

Et on est reparti, il nous reste 2 grosses montées, mais je suis au radar, je ne sais plus trop où j’en suis et je me repose sur Cédric, qui perd un peu ses repères avec la nuit ! La montée ne se fait pas si mal, mais je suis lent et je le sent. On se fait d’ailleurs doubler par 2 ou 3 coureurs. Notre stratégie est la suivante : en montée, c’est moi devant et sinon c’est Cédric. Le jour commence à se lever et dans la tête, c’est un peu comme un soulagement, en haut, on alterne champs et forêt mais on ne verra pas d’animaux, snif ! On redescend, on traverse quelques bâtisses, ca passe bien jusqu’à la Cresse, il y a un point d’eau et du village, on remonte direct dans le raid 1.5 km et 400 M de D+, ca passe sans pause. 

En haut, on longe la falaise sur un single joueur et la vue est terrible. On aperçoit même parfois le viaduc, mais Millau, pas trop ! Je me rend compte, a posteriori que je n’apprécie pas le site à sa juste valeur… Enfin, on plonge dans la dernière grosse descente, raide, joueuse, mais moi, plus trop, je regarde l’altimètre pour savoir combien nous avons encore à descendre, cela m’aide à savoir où j’en suis. Enfin des maisons un village, Paulhe, et le dernier ravito : pleins, pain d’épices roquefort, Quezac, banane. Pour le coup, je voulais faire un arrêt express, mais pas Cédric, alors on s’assoit un peu !

RAVITO 9 – Paulhe : 26h24 (prévu :24h35), 142 KM, 5573 m D+

Je questionne Cédric sur le menu, il me semble qu’il reste 500m à monter en 2 fois plus des bricoles, mais il ne se souvient plus de la 1ère bosse qui est la plus longue, en plein soleil, on commence à avoir chaud. On ne voit personne devant ni derrière. On enchaine les bosses en sous-bois ou pas, mais je sais qu’on va arriver, Millau n’est plus loin, on aura 3 km de route pour terminer, un long bout le long du Tarn où je finis par marcher, j’ai des ampoules qui ont éclaté (je ne le sais pas) mais je sais que j’ai mal aux pieds ! j’arrive juste à trotter pour l’arriver, Cédric filme !

Arrivée – Millau : 28h47 (prévu :26h35), 152,5 KM, 6110 m D+

On est bien fatigués, le temps nous est compté avant de rentrer sur Dijon, alors on mange notre Aligot saucisse à l’ombre, avec une bière pour moi. On rentre au logement de Cédric ou je suis impatient de me laver et après je file dormir 2h00 environ.

Bilan : très content de l’expérience, un peu moins du résultat, mais j’ai fait avec les moyens du jour et j’ai sous-estimé la préparation des pieds, je m’en rappellerai. 

En chiffres: 44/104 arrivants, 6ème M3, 42% d'abandons malgré de bonnes conditions, c'est que la course est piégeuse, non ?

Très belle organisation : bénévoles, balisage, région et même la météo ! 

2 commentaires

Commentaire de poucet posté le 15-05-2024 à 19:10:52

Bravo er merci pour ce récit sympa, qui m'a bien rappelé ma participation lors de la première édition. Vraiment une très belle organisation dans un très joli coin. J'avais kiffé l'ambiance du départ au Mas de la barque

Commentaire de The Reef posté le 16-05-2024 à 16:13:45

Chouette récit ! Sympa d'avoir fait quelques kms ensembles après la base vie du km 110

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