par skyrun74 » 13 Sep 2011, 18:46
A Manu, Serge, Heidi et Benoit
Rappel du tour :
Départ du parking du plan des lacs 950m Sixt-Fer-à-Cheval à 5h00 avec Bruno Bottollier (31ème UTMB 2009, 20ème UTMB 2010, 2ème 666 Occitane 2011)
Montée au Col des Ottans 2496m en passant par le refuge de la Vogealle puis la tête des Ottans 2549m. A la Vogealle nous avons éteints nos frontale, c'est l'aube, nous courrons beaucoup dans la seconde partie de la montée, l'ambiance est très sympa et le finish sur la crête à 2500m d'altitude est géant ! Au col des Ottans, je montre à Bruno le chemin qui mène au Mont Ruan (j’avais lu un topo qui doit dater de 2004 ou Christophe Jacquerod avait réalisé une boucle en basket au départ de Sixt en passant par le tenneverge puis le ruan…) Descente très technique dans la vallon de Susanfe 1964m (maints courantes, passage des échelles, pierriers !) puis montée au refuge de Susanfe 2102m et au col de Susanfe 2494m. Durant cette montée, on peut admirer le glacier du Mt Ruan d'un coté, la fameuse Haute-Cime en face, le vallon de Susanfe de l'autre...Nous allons vite et sommes "ultra léger" donc nous ne prenons donc aucune photo, j'y reviendrais plus lentement quand j'aurais le temps ! La lumière du soleil nous touche enfin la peau vers le col de Susanfe. La vue sur le lac de Salanfe qui scintille est magique, on dirait la mer ! Pas mal de randonneurs sont là pour faire LE sommet des dents du midi, la Haute-Cime 3257m. (J’apprendrais le lendemain que mon ami, Olivier Dubreuil de Mieussy, a fait l’aller retour à Haute-Cime depuis Sixt en partant une heure après nous. Ce sommet me fait bien envie mais nous n’avons pas le temps. Ensuite c'est une belle et longue descente technique pour aller faire notre premier ravitaillement en eau à Salanfe 1942m. Nous sommes en autonomie totale pour la nourriture (la même chose que pour un trail de 70 km mais avec deux sandwiches en plus, des gélules de BCAA, de la poudre énergétique et un sachet de réhydratation pour bébé !!!). Je montre à Bruno, le chemin pour aller au refuge des Dents du Midi. Près du lac nous admirons les mélèzes parsemés de ci de là, un long plat nous attend au bord du lac. Ca délasse mais là aussi il faut "envoyer" pour ne pas perdre de temps. Une fois nos camel remplis, nous courront sur le barrage de Salanfe et pouvons voir dans toute son ampleur, la face NE gigantesque de la tour Sallière 3220m appellée le Grand Revers. Je me rappelle une course de ski alpinisme que j’ai réalisé cet hiver dans cette région : l’Alpiniski. En fait le tour du Ruan aurait pu s'appeller aussi "tour de la Tour Sallière" ! Nous attaquons la montée du Col d’Emaney 2462m. Je me rappellais que c’était une broutille mais en fait pas du tout ! Ca courre au début, puis d’un seul coup, c’est raide et droit dedans. Au col, je me dis juste que le beau sommet du Luisin 2785m n’est pas loin. Durant la montée nous croisons une dame suissesse d’un certain âge qui nous dit « mais passer donc votre temps en famille plutot que de courir » !!! Je reste bouche bée ! La fin est sympa et en passant le col, nous admirons une première fois le massif du Mont Blanc qui sort au loin avant de replonger rapidement dans la combe qui nous mène au très joli hameau d’Emaney. Avant d’arriver au hameau d’Emaney, nous passons à la bifurcation avec la montée au col de Barberine que nous ne prenons pas. Passer par le col de Barberine nous ferais courir longtemps le long du lac d’Emosson sur une piste et nous aurions été obligé de passer dans un tunnel alors que passer par le col de Fenestral nous permet de voir plus de choses tel que le hameau d’Emaney ou nous remplissons en eau, le lac de Blantsin, la dent de fenestral que nous aimerions bien gravir et la ferme de Fenestral ou nous discutons 2 minutes avec les propriètaires qui nous demandent si on a vu leur vache (des hérens) ! La montée au col de Fenestral est très longue, il faut suivre le balisage très marqué. Près du lac de Blantsin, on a la sensation d’être loin de tout, en fait durant toute notre bambée nous aurons cette sensation sauf quand on revoit le bitume à 2000m d’altitude au barrage d’Emosson (impossible d’y couper). Nous remplissons en eau à Emosson, jetons nos dechets dans une poubelle (merci la civilisation finalement) et reprenons notre chemin en descendant les escaliers qui mène au barrage. Nous savons que maintenant, nous attaquons la dernière longue montée de notre périple. Celle qui nous mène au plus haut sommet de notre parcours, au cheval blanc à 2830m. Nous passons par les gorges très fréquentées de la Veudale. Normal, il fait encore grand beau, le parking n’est pas loin et c’est le passage pour aller voir les très connues traces de dinosaures. Nous croisons donc des gens pendant un moment sauf après les traces ou nous nous retrouvons de nouveau seuls avant d’attaquer la montée finale au Cheval Blanc. Une fois en haut nous savons qu’il reste encore un très long chemin jusqu’au prochain refuge celui du Grenairon. Le vent souffle et les nuages arrivent, la météo avait prévu des orages et j’ai pas trop envie d’être à 2800m d’altitude par mauvais temps donc c’est parti pour la descente assez facile mais avec une drôle de sensation une fois de plus, d’être loin de tout… Le Buet n’est pas loin et bizarrement, c’est un sommet que je n’aurais pas eu envie de faire si j’avais eu le temps…j’aurais été plutot coté tenneverge ! La descente commence réellement vers les frêtes du grenier, c’est très technique et nous allons vite. Bruno et moi descendons pas trop mal et nous sommes comme deux guerriers qui doivent se sauver du mauvais temps. En fait la météo se tient et nous arrivons au refuge du Grenairon pour faire une dernier ravitaillement en eau. Après une pause de 2 minutes et quelques mots échangés avec le gardien et sa femme, nous repartons. La descente est très longue encore, le chemin, un single qui se descendrait bien en vtt, n’arrête pas de tournicoter. Nous arrivons en forêt signe que nous sommes bas. Nous arrivons à la bifurcation qui doit nous mener aux alpages de Commune. Le Gardien nous avait prévenu que ça remonterait de 400m et que ce serait raide et effectivement ca l’est ! Bruno dur comme il est ne lâche rien et moi je suis silencieux. Je regarde ma montre depuis un moment car je vois que nous allons faire un super chrono en plus du fait que nous avons fait un super et magnifique tour. Nous faisons la dernière descente de 600m de déniv à fond. Nous n’avons même pas la force d’aller boire une bière. Merci à Bruno.