Récit de la course : Trail du Sancy - 63.5 km 2023, par centori

L'auteur : centori

La course : Trail du Sancy - 63.5 km

Date : 24/9/2023

Lieu : Le Mont Dore (Puy-de-Dôme)

Affichage : 239 vues

Distance : 63.5km

Objectif : Faire un temps

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La Belle Surprise

En 2022 j’ai couru le Grand Trail d’Auvergne, mais n’ait quasi rien vu – la faute à un brouillard tenace pendant toute la course. Le lendemain, un paysage qui apparaissait plutôt chouette, des vidéos du Sancy vraiment intéressantes, voilà comment je me retrouve sur le Grand Trail du Sancy 62km et 3400d+ au départ de la station du Mont Dore.

 

A – Découverte du MONT DORE

Je n’étais jamais venu dans cette station du massif Central. Arrivé le vendredi soir pour un trail le dimanche matin, c’est l’occasion de se balader le samedi. Chercher le dossard tranquillement découvrir une station qui a connu son âge d’or avant la seconde guerre mondiale, aller voir les pistes de ski et le Sancy.

Le ski a l’air assez sympa dans un cadre familial. Quant au Sancy, une belle montagne, mais nous ne verrons pas grand-chose, il fait un froid incroyable et un brouillard dense. Les coureurs du 35km ont l’air d’avoir bien froid et nous aussi.

Soirée tranquille dans un restaurant qui propose un menu spécial trailer, et incroyable, il y a 20 personnes à table, mais nous y retrouvons 4 caennais dont un qui me connait. Tout ce petit monde sera au départ le lendemain matin à 5h30.

 

B – La Course.

Le matin, il fait vraiment froid, environ 2 degrés, il y a un petit vent, le gel est annoncé sur les hauteurs, mais le ciel est dégagé. Pour la première fois en course je pars en collant complet, et 3 couches sur le haut + le bonnet. Je mettrai même les gants quelques kilomètres après le départ.

La direction de course propose sur le site la liste des coureurs avec la côte ITRA. Sur 700 inscrits, j’ai une côte qui doit me permettre de finir entre 300 et 350. Voilà donc l’objectif tenir mon rang, si je puis dire. Objectif finir en 10h00 ou moins si possible.

 

1 – Départ – Ravito 1 – Chamablanc.

Cette section est assez roulante, 16km 500d+ 300d-, l’idée est d’y arriver en 2h30 assez pépère. Je me place dans le premier tiers du peloton. Et hop 5h30 pétante c’est parti.

J’ai à peine couru 200m que je m’aperçois avoir oublié ma ceinture porte dossard qui est donc restée à l’hôtel. Heureusement j’ai l’étiquette livetrail attachée sur le sac. Je fais donc 2km un peu stressé et à la première montée, je sors le portable, j’appelle mon assistant de choc de père pour lui demander de m’apporter le dossard au ravito numéro 1, le tout en espérant que le pointage se soit fait quand même au départ.

Bref, cette section se passe de nuit, les montées ne sont pas raides, les descentes non plus, je laisse aller tranquillement sans forcer, mais en ayant l’impression de ne pas être très bien. Comme si je dormais. C’est d’ailleurs ce que je vais dire à mon père en arrivant au ravito.

Bon le ravito j’y arrive en 1h53 au lieu de 2h30, sans vraiment comprendre comment c’est possible tellement je suis tranquille. J’y reste 2-3 minutes et je repars.

 

2 – Chamablanc – Prends toi Garde

Section de 13km 650d+ et 600d-. Ça commence d’ailleurs par de la descente. Assez curieusement, on arrive au ravito dans le noir et à peine sorti BAM le jour. Ça devient de suite plus agréable, et quand le soleil arrive pour nous réchauffer un peu c’est encore mieux.

Une descente assez sèche pour démarrer puis la montée raide vers Puys Gros. Là c’est magnifique, le soleil, le premier puit, mais bon sang il fait vraiment froid. Ça a gelé, la pelouse est gelée, le petit air est vivifiant, le chemin technique, mais de mon côté cela commence à vraiment être bien.

Cette montée, je l’ai avalée sans aucun problème, le passage au puys se fait en trottinant, et ensuite une belle descente pas hyper technique vers le Ravito de Prends toi Garde. Je vais sur cette descente doubler un peu.

Et là, c’est le drame !

Je devais arriver en 4h30 au ravito, et j’y arrive en 3h52 ! et là personne ! je cherche mon père et je finis par l’appeler. Bon il est encore à l’hôtel, donc pas de ravito personnalisé, pas de sandwich. Je refais le plein des flask, j’attrape de la banane et je repars mais il me reste 1 compote. Ce n’est pas beaucoup.

 

3 – Prends toi Garde – Col de la croix Morand.

Section de 6km et 360d+ ça monte assez tranquillement sans se forcer. Un chemin qui alterne la forêt, le sentier dégagé, et c’est vraiment super. Mais je commence à avoir faim. Et là je me dis ça va être long. J’avale banane et compote, mais j’ai l’estomac qui gronde. J’ai faim !

Et il fait froid, on consomme de la calorie. Donc il faut manger, mais je n’ai plus rien. Bref j’avance, je double un peu, je suis bien quand même. Et j’espère que mon ravitailleur va être au col, parce que c’est juste un point d’eau, et j’ai besoin de manger.

Et bingo, il est là OUF. Je peux manger, et refaire le plein du sac.

4h55 de course, je repars en 5h00 au lieu de 5h30.

 

4 – Col de la Croix Morand – Col Croix Saint Robert.

Section de 5km 338d+ 300d-. Une section qui n’est donc pas difficile. Mais je vais payer un peu le manque d’alimentation dans la montée juste après le ravito. Ce n’est pas raide, mais je pioche un peu alors je mange, je mange et je me fais dépasser par 7-8 personnes, ce qui va bien m’énerver ensuite pour la descente.

Une très belle montée dans une ambiance de montagne. La vue est incroyable, sur cette zone on croirait des steppes avec des pâturages jaunes verts à perte de vue. Bref c’est beau, il faut y aller. Un Patou gueule sur des moutons qui sont sorti de leur enclos et passent sur notre chemin. C’est rigolo à voir qu’ils sont de l’autre côté de la clôture, mais c’est quand même le Patou le patron.

Au sommet de cette montée, ça trottine un peu sur du plus ou moins plat, puis ça descend franchement vers le col croix saint robert. Là le chemin est très technique, et devant ça bouchonne à mort, ça n’avance pas. Je piaffe, ça m’énerve, je double un peu n’importe comment, mais je pense avoir facilement perdu 10 minutes dans cette descente faite vraiment de manière pitoyable (8’30-9’30’’ au km !!).

De fait arrivée au col en 6h05 au lieu de 6h20.

5 – Col croix Saint Robert – Vallée de Chaudefour.

Section de 7km 300d+ et 500d-. Je ne me souviens pas trop de la montée. Je sais y avoir retrouvé de la gniak. C’était le dernier ravito avec assistance, donc j’ai blindé le sac de truc à manger. Montée sans problème et ensuite une très belle descente vers la Vallée de Chaudefour. Une descente bien technique lors de laquelle j’ai encore été bouchonné ce qui m’a agacé (km en 10’30’’), mais j’ai fini par réussir à passer.

Le ravito en lui-même était super. Installé au milieu d’un champs avec les vaches juste à côté. Très bucolique. Je n’y suis pas resté longtemps.

Arrivée vallée de chaudefour 7h30 pour 7h30 ! je suis dans le timing, mais conscient d’avoir perdu toute mon avance. Quand, je dis que ça a bouchonné en descente.

 

6 – Vallée de Chaudefour – Col de la Cabane

Section de 5km 600d+ et 100d-. Je ne me suis pas attardé au ravito, juste le temps de faire le plein des flask et hop je repars. Au début de cette section, je me suis interrogé sur le point de savoir si je devais tomber la veste et le collant. Mais je vais décider de ne pas perdre de temps et tout garder. Je tombe quand même le bonnet car il commence à faire 10-12 degrés. J’ouvre la veste et je vais monter avec un coureur Russe toute la première partie de la grimpette.

Le gars va plutôt bien, la vitesse d’ascension oscille entre 600d+ à l’heure et 800d+ donc je me contente de suivre dès lors que la vitesse me convient. Cette ascension se fait dans un premier temps en forêt, avec le Sancy qui surplombe ce qui est surprenant et impressionnant, mais d’un autre coté donne un objectif finalement pas si lointain.

Ensuite sortie de la forêt avec un finish vraiment raide mais restant très agréable. Le Russe lâche et moi je passe, un jeune m’annonce un classement à 258 ! Je pensais être beaucoup plus loin, je suis très surpris. Fin de la montée, une petite descente et c’est le dernier ravito.

Arrivée au Col de la Cabane 8h40 pour un objectif en 8h40. Je suis donc monté dans le rythme sans plus et sans forcer. Je me sens vraiment très bien.

 

7 – Col de la Cabane – Finish.

Section de 10km 100d+ et 700d-. A la sortie du ravito, les battons sont désormais interdit, il faut les ranger dans le carquois, mais comme j’ai mal à l’épaule, je me fais aider. Je finirai sans battons.

Je ressors du ravito en 8h45, mon timing est basé sur 10h10 donc j’ai 1h25 dans le principe, mais je veux passer sous les 10h00 donc je vais forcer. La dernière ascension vers le Sancy est vraiment très raide, 100d+ en peut-être 200-300m et ça bouchonne fort devant. Nous retrouvons les coureurs de la course des 19km, ils sont très entamés, et je les double par grappe en passant en force dans les cailloux. C’est finalement très amusant d’avoir 50km dans les jambes de plus qu’eux et de les passer aussi facilement, et ça motive aussi énormément.

Sommet du Sancy 8h52, il reste 9km 700d- et à peine 1h pour finir en moins de 10h00. Le sommet et toute la crête n’est pas très courable, le chemin est constitué en bois avec des lattes et des marches très petites, il faut donc faire très attention. Pour ceux qui sont dans le mal c’est compliqué. Mais j’ai les jambes en feu alors ça passe à l’aise.

Et en plus, comme j’ai eu la bonne idée de monter au Sancy la veille, je connais un peu le terrain.

Tout le passage en crête est absolument superbe, le chemin est digne d’un chemin technique des alpes, la vue est plongeante, un régal absolu.

La suite sur la crête est plus difficile. Le chemin étant raviné, des traverses ont été installées ce qui génère des marches très hautes et cela casse le rythme. On a beau attaquer cela rend les choses difficiles et la descente peu efficace. Nous plongeons enfin vers la droite et le Mont Dore. Mais il y a quelques petites bosses bien casse patte pour nous empêcher d’aller vite. On est là sur les hauteurs du domaine skiable dans des prairies alpine, c’est vraiment très sympa. Et je vais continuer à doubler.

Et puis enfin, la délivrance, on plonge vers l’arrivée, je scrute ma montre, je m’énerve de voir la barre des 10h00 se rapprocher, et je pousse comme un malade en descente. 150d- au KM et je passe sur les 6’ au km, puis 5’30 et 5’10, ça double dans tous les sens en passant n’importe comment, les pauvres coureurs du 19km se font avaler, des coureurs du 62km aussi, mais je m’amuse, les jambes vont bien, les chevilles aussi merci, et enfin c’est l’arrivée en vue.

Un très gros finish pour encore doubler quelques coureurs, les 300 derniers mètres en moins de 4’ au km. C’est fini, je suis heureux, tout s’est bien passé 9h44 le résultat est inespéré, le finish a été dingo, avec une descente de folie. Ce trail est superbe, je le recommande vraiment. Il est aussi technique que bien des trails alpins.

Classement : 221 / 666 et 585 à l’arrivée.

 

Matériel :

Frontale : Stoots Hekla Kikourou

Bonnet : High Trail Vanoise

Collant : décathlon.

Haut : 3 couches décathlon

Chaussures : Salomon S-lab Ultra 3

Nourriture : compote baouw et sandwich.

 

1 commentaire

Commentaire de Gilles45 posté le 24-02-2024 à 18:28:49

Bravo pour ta course (quel finish !) et merci pour ton récit. J'y retrouve bien les passages clés de cette course faite en 2021 de mon côté. La zone du Sancy me tient à cœur et ce trail est vraiment top ! J'espère que tu y reviendras
NB pour les futurs lecteurs: soyez prudents au départ, la course ne démarre vraiment qu'à la section 4 de ce beau récit (Croix Morand)

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