Récit de la course : Le Grand Raid des Pyrénées - Grand Trail 2015, par grumlie

L'auteur : grumlie

La course : Le Grand Raid des Pyrénées - Grand Trail

Date : 22/8/2015

Lieu : Vielle Aure (Hautes-Pyrénées)

Affichage : 3726 vues

Distance : 80km

Matos : Sportiva ultra raptor,
Sac camprace,
Cuissots en formes... ;-)

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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Me voici de retour sur la course qui m'a fait mettre le pied dans l'engrenage de l'ultra en 2008:

 
le Grand raid des Pyrénées version "Grand".


Acte1:
5heures, nous sommes quasiment 1200 à nous élancer de la place de Vielle-Aure  pour ce parcours de 80 kilomètres et 5000d+/d-.

3 vétérans du grp et une novice

L’objectif de cette première section jusqu'au ravitaillement de Merlans est simple: rythme de croisière tranquille pour avaler gentiment les 1500 premiers d+ de la journée.

Un peu après le pla d'Adet je fais la jonction avec Steve.
Nous allons même rejoindre un moment Michel.

 


Celui ci va rapidement prendre les devants dès que l'on attaque les pentes soutenues des pistes de ski d'Espiaube.
le ravitaillement de Merlans est atteint en 2h50, 833ème/1169. Le départ prudent est validé... 1 petit peu de shopping alimentaire et nous repartons avec l'ami Thierry qui attend de prendre son poste de serre file un peu plus tard dans la journée.

 


Jusqu'au refuge de Bastan, le sentier est maintenant aménagé pour un accès aux joëlettes et a malheureusement perdu de son charme dans l'opération.


Acte 1bis: procession aux pays des cailloux..

Les cailloux font maintenant leur apparition et le sentier devient un axe processionnaire vers le col de Bastanet. Le rythme est toujours cool voir lent dans les dernières pentes du col, et on cause toujours pas mal avec les amis...


Au col Thierry nous laisse à notre course.
La descente jusqu'au barrage de Gréziolles se fait aussi sur un rythme faible car il y en a qui ne sont vraiment pas à l'aise sur ces parties techniques. En même temps, il n'y a pas le feu: il reste 55 kilomètres pour s'exprimer!


Acte 2: un grain de sable dans la mécanique.

Après le barrage, le sentier est plus roulant, je vais pouvoir dérouler un petit peu, me dis-je.
Mais, il y a un mais. Sensation bizarre au niveau du ventre: le nœud du corsaire est comme incrusté dans mon ventre et cela me gène pas mal. j'ai beau essayer différentes variantes, le mal est toujours là est l'estomac ne travaille pas vraiment comme il faut.
Forcément le rythme s'en ressent et je vois Steve qui s'éloigne petit à petit dans la descente.
La montée bien raide vers la Peyre Houradade ne passe pas super bien et j'arrive en vue de La Mongie en plein doute.

Dans le doute à la Mongie


Je pointe en 773ème position, traverse la salle de ravito rapidement pour aller me soulager au plus vite.
Ensuite place au rituel du ravitaillement: manger, boire, faire le plein et c'est reparti.

En repartant, la situation est stable: la gène est toujours là. La tête tourne à plein régime sur le pourquoi du comment de ce problème jamais observé auparavant.
Et d'un coup, eurêka? La ceinture de mon porte-bidon serait elle trop serrée (ou aurais-je grossi... )
Forcément le point douloureux disparait comme par enchantement!!!! Mais le ventre n'est pas encore totalement opérationnel. Je me traine dans ce début de montée vers le col du Sencours et un bus entier me passe.La pluie fait son apparition, par précaution je mets la veste posé sur la tête dans l'attente de ce qui pourra se passer plus haut.


Aller un petit arrêt buisson pour finir de vidanger, et je retrouve un peu d’énergie pour finir la montée sur un rythme un peu plus convenable tout en reconnaissant Steve au loin. Forcément l'écart grandi avec toutes mes péripéties! Et hop 12 bornes galères dans la musette alors que la météo a l'air de s'améliorer.


A l'approche du col Jean-Louis venu faire l'assistance de Stéphanie m'indique que nous ne ferons pas l'aller/retour au Pic du Midi pour cause de risque d'orage très important.

Même dans le dur, je fais le clown...



Pointage en 712ème place en 8h58. J'ai "réussi" à gagner 60 places en étant à la rue. A croire que certains font des arrêts gastronomiques au ravitos ou ne sont pas beaucoup plus brillant que moi...

Qui dit pas de Pic, dit ravitaillement beaucoup plus court que prévu: le prochain est 6k plus loin et 1000 mètres plus bas.

Acte 3: le duo.

A peine je m'élance dans la descente que je retrouve Steve en plein conférence téléphonique. D'un commun accord nous décidons de rejoindre l'arrivée ensemble.

Ragaillardi le gars


Pour l'instant direction Tournaboup. Le ciel se dégage et le soleil tape fort. Dès 1800 mètres on sent bien la chaleur. Pfuttt, j'aime pas çà moi... Dès qu'un ruisseau apparait c'est mouillage du buff, de la casquette, et des bras.
Arrivée au ravito, il y a beaucoup de spectateurs/accompagnateurs mais il n'y a aucune ambiance. Bizarre: effet de la chaleur?

Pointage en 625ème position.
Passage express sous la tente pour faire le plein habituel et installation à l'extérieur pour ne pas rester dans le sauna et pour manger au "calme"!
10' plus tard nous repartons. 33 places de "gagnées".

Je pense avoir un rythme raisonnable mais Steve reste derrière et on ne parle quasiment pas. Nous profitons de tous les filets d'eau accessibles pour se mouiller car la chaleur est bien pesante.

Passé pountou, et l'embranchement vers le col de Tracens que j'aimerai bien voir au programme ,le sentier qui nous mène vers Aygues Cluses sera un véritable chemin de croix pour Steve qui nous fera une série de vomito.

 


Alors que Stéphanie la "novice" nous rejoint, Steve envisage une pause "sieste" à l'ombre et nous dit d'y aller. 1 peu inquiet par le ciel qui se charge, je lui conseille de faire l'effort d'aller jusqu'à la cabane d'Aygues Cluses pour être à l'abri et sous la surveillance d'un pompier.
A peine arrivés, la pluie fait son apparition et l'orage gronde du coté du col de madamète sur notre droite. Le ciel s'obscurcit très très vite.

les gardiens du "temple"

Je mets mon manche longue et la veste et direction la hourquette nère tout en disant à Stéphanie de ne pas m'attendre car je la trouve en meilleure forme que moi sur cette fin d'ascension.

Malheureusement pour Steve, sa course s'arrêtera ici puisque la course sera arrêtée très peu de temps après notre départ...

la grimpette finale vers la hourquette nère


Le spectacle lumières et sons est bien en place autour de nous avec quelques rafales en primes. La foudre est à moins de 600 mètres par moment. Et on a même le droit à un bruit assourdissant jamais entendu jusqu'à présent (2 coups de tonnerres simultanés?).
L’apocalypse est-elle pour bientôt? en tout cas la foudre nous tourne autour...
Passage sans s'éterniser au col. 13h30 703ème et seulement une quarantaine de coureurs derrière suite à l'arrêt de la course.

Sympa la vue quand il fait beau


Faisons le point au début de la descente et à 20 kilomètres de l'arrivée: malgré la météo, le moral est au top, les jambes aussi.
Alors feu, il est temps de se faire plaisir!!!!
Oui mais non... L'estomac n'est pas tout à fait d'accord. (encore...?)
Bon ben patientons un peu en mangeant un bout et en expliquant à Stéphanie la suite du programme.

 
avec le soleil 11 jours avant
Sous l'orage le jour J

Acte 4: la régalade en solo!

A l'approche des laquets de Coste Queillere, j'ai l'impression d'être (enfin) d'attaque.
Ayant rongé mon frein depuis le début, je décide de me faire plaisir au maximum dans cette descente que j'apprécie tant.
Je dévale tel un isard à travers les racines, les cailloux, les ruisseaux qui remplacent par moment le sentier, et les coureurs.
J'avale la remontée vers Merlans et de nombreux paquets de coureurs par la même occasion, le tout sous des averses plus ou moins fortes et l'impression que le cœur de l'orage se déplace un peu plus loin.

Merlans 15h24 647ème. et hop 56 places de moins...
Arrêt express pour un bol de soupe, 2 babioles à manger, le niveau d'eau et je ne m’éternise pas dans cette salle surchauffée et surpeuplée.

Bien content de pouvoir commencer la descente de jour,  je repart sur un bon rythme dans la montée vers le col de Portet. D'autant plus que j'ai des coureurs en point de mire.
Ah, puisque l'on parle de point de mire, il me semble reconnaitre une silhouette en veste orange équipé d'un bâton écologique. Et oui c'est Michel!


Acte 5: la régalade en duo!

On fait le point sur les différents événements de la journée. Michel m'expliquant qu'il a été bloqué 45' au ravito dans l'attente de la fin de l'orage.
Nous sommes en forme, donc on "fait" la descente! On court raisonnablement sur les pistes de skis pour pas cramer les cuissots trop tôt avec toujours de nombreux éclairs au loin. A l'approche d'Espiaube, il est temps de sortir les frontales. On profite de la piste pour manger et boire avant d'attaquer la descente dans la forêt.

Feu, c'est parti

Et là c'est un moment de pur bonheur: on dévale sur un bon rythme sur le sentier bien boueux ou sur le chemin empierré grâce à une adhérence au top des pneumatiques. On court partout en doublant beaucoup de monde nettement moins à l'aise ou en forme que nous.
J'ai le sourire jusqu'aux oreilles. Par moment je suis victime d'attaque de moucherons: j'ai les yeux qui piquent tellement je me régale. P*&#¤n c'est le pied intégral!!!!

Après Vignec on retourne un court moment dans l'obscurité avant d'entrer dans Vielle Aure. L'émotion remonte avec les premiers bravos des spectateurs, mais le détour réalisé pour nous faire accéder à la ligne et au car podium casse un peu la magie du moment.


Arrivée en 17h33. 553ème. 94 places gagnées depuis Merlans!
Classé 561ème après l'application de la pénalité forfaitaire de 3 heures pour ne pas être monté au Pic.

Fiers du "boulot" accompli
Merci l'ami pour ce grand moment


Au final une édition exceptionnelle, de part la météo et les différentes péripéties vécues.
Mes mots clés: patience, persévérance, lucidité pendant presque 14 heures, puis un brin de folie et un max de plaisir pour finir fort et en bon état.

1 grand merci les amis pour ces supers moments partagés (et les photos) sur ce Grand Raid des Pyrénées que j'apprécie tant.

A bientôt pour d'autres aventures ;-)

1 commentaire

Commentaire de jb600cbr posté le 16-09-2015 à 15:45:43

Tres content de te lire. J'ai fait mon premier trail en 2010 sur la course des refuges de cauterets que tu avais fait en prepa du 80 du grp.
Une belle course bien gérée malgré les quelques soucis. bravo

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