Free Wheelin' Nat, Bandit Blue, j'ai été ravi de vous voir toutes les deux hier et de savoir que cela s'était bien terminé pour chacune. Une fin moins glorieuse pour moi, mais comme l'a écrit BB, j'étais lessivé. Je n'avais pas dormi la nuit précédent la course et je suis parti avec des douleurs au ventre qui ne m'ont jamais quitté.
ABANDON
à 8km de l'arrivée.
Plus de jus,. Alimentation compliquée, forte chaleur, difficulté à boire. jambes qui s'alourdissaient de minute en minute...
Bref arrêt par Ras-le-bol.
Les genets, les genévriers, les odeurs de pin et de lavande n'y pouvaient rien changer. C'était sympa au début, mais au bout de 30km avec tous ces passages en sous bois, je m'emmerdais. J'avais traversé la France pour en prendre plein la gueule et par moment j'avais l'impression de me retrouver sur l'ecotrail de Paris. J'exagère à peine, je suis très ennervé. Cette obsession de ne pas emprunter les sentiers pour proposer quelque chose de "singulier" et de cassant me gonflait. Ça ressemblait à la Barkley; mais moi cette course ne me fait absolument pas rêver. La palme à cette trace au milieu d'un ocean de feuilles mortes pendant la montée au Contras ou ce passage dans le lit d'un torrent pour ne pas emprunter la piste qui serpentait 10m au dessus.
J'aurais préféré voir des paysages; davantage de crêtes et de passages en balcon. Les quelques minutes autour des antennes de Lure (je suis resté 30 minutes là haut; après 47km de course et avant de replonger en forêt, c'était le seul moment de goûter un peu à ce qui m'avait été "vendu") ou du sommet du Contras ne compensent pas toutes ces heures enfermées en forêt. Lorsque j'ai fait le trajet en voiture depuid la gare d'Aix et surtout en y retournant ce matin, j'ai serpenté sur de petites routes sur des vallons face à de jolis coteaux ensoleillés. Je suis sûr qu'il y a là de quoi tracer un parcours qui offre davantage de perspectives sur le paysage au milieu duquel on court.
Les bénévoles étaient sympas avec leurs jolis maillots orange mais les ravitos plutôt décevants. On y trouvait de tout mais à l'exception du refuge de Lure sur lequel j'ai pu profiter d'une grande tasse de soupe et d'excellentes lentilles rien de ce qui était proposé ne passait. J'espérais en vain trouver de la soupe, du jambon ou même des pommes; parce que franchement, les tucs, le fromage ou le chocolat, au delà de trente bornes, c'est pas mon truc.
Bref j'ai jeté l'éponge. J'aurais dû le faire dès le début mais je voulais quand même profiter de ce pour quoi j'etais venu. J'ai navigué pendant quelques kilomètres avec FWN un peu avant cette douloureuse descente hardcore dans le pierrier et j'ai croisé BB à la fin de mon agonie au ravito de Fontienne. Quand on m'a dit que je ne serais pas classé quand bien même j'atteindrais l'arrivée, alors que nous avions franchis la -soi-disant- dernière barrière à Saint-Etienne, j'étais écœuré. J'ai hésité un moment à me traîner tant bien que mal jusqu'à la ligne pour pouvoir dire "je l'ai fait" et repartir avec un maillot finisher. Mais des maillots, j'en ai plein mon armoire et je peux toujours me dire que j'ai parcouru 71km comme un zombie; pas besoin que pour 8km de plus, cela soit inscrit dans l'histoire. En persévérant, j'aurais augmenté ma fatigue, pris le risque de me blesser stupidement dans une descente un peu technique pour mon état et j'hypothéquais surtout toutes mes chances de reprendre dès demain, l'entraînement pour le 80km du Mont Blanc qui m'attend dans un mois. Je ne regrette pas la demie-heure perdue au sommet de Lure, même si j'entends d'ici les sarcasmes de Vik
Je vais laisser infuser tout cela un moment avant de decider si je reviendrai prendre ma revanche l'an prochain mais en l'état du parcours, je pense que je choisirai une autre course dans la région... dommage, c'était si prometteur.
Désolé Piero. Je reviendrai dans le coin avec une course moins longue pour etre certain d'arriver dans le premier tiers du classement et profiter avec toi d'une bière bien fraîche et meritée. Bravo à toi aussi pour ton marathon.