Ce sujet, revient donc, là où il est totalement pertinent : dans le Bistro. Parce que la vraie question n'est pas forcément le danger
réel, mais la perception de celui-ci et bien évidemment le débat complètement légitime de
pour ou contre la chasse.
Il y a un débat de société, des positions différentes, des sources, des choix, etc.
Galopaïre a écrit:Non, selon
Allain...
Comme le dit @Galopaïre, notamment quand il y a débat, les discours sont portés par des personnes/groupes et, si on l'oublie, on perd une grande partie de la dimension informative...
Allain Beaugrain Dubourg est éventuellement une source sur la chasse, il en est un vrai spécialiste qui sait beaucoup de choses, mais avec une étiquette clairement anti-chasse, un peu comme Madame Le Pen est une spécialiste de l'immigration, tendante au racisme.
Une fois ceci spécifié voici son affirmation initiale :
On est loin de la prétendue représentation rurale. Et s’il fallait en finir définitivement avec cette allégation, il faut rappeler que moins de 4 % des chasseurs sont des agriculteurs. Les sondeurs n’ont même pas pu quantifier le nombre d’agriculteurs dans la classification professionnelle des chasseurs tant le chiffre est faible.
L'étude BIPE de 1995, citée en précédence, et financée par le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, du Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, l'ONCFS, etc. parle elle de 9% d'agriculteurs,
elle est faite avec une méthodologie différente d'un sondage Ipsos.https://chasse.bipe.fr/#/PortraitOn pourrait penser : mais enfin 4 ou 9%, même quand ça passe du simple au double, ça fait quoi qu'il en soit peu de chasseurs-agriculteurs, oui ou non? euh oui, mais surtout non!
Si on rapporte 9% à plus d'1 million de chasseurs on arrive à 100.000 individus, que l'on peut rapporter ensuite à un peu plus de 400.000 exploitations agricoles en France... bref il y a un chasseur dans pratiquement 1 exploitation sur 4.Peut-on alors au moins
faire l'hypothèse que "ça compte beaucoup", dans cet univers là?
Vous pourriez me dire,
mais la méthodologie on s'en fout, voire c'est quoi...
Allain Beaugrain-Dubourg cite IPSOS
La première question creuse d’emblée le fossé. « Avez-vous déjà chassé?? » demande l’institut de sondage. Réponse : oui 9 %, non 91 %. À noter qu’en 2017, les réponses étaient : oui 12 %, non 88 %, ce qui montre un déclin et une écrasante majorité de Français ne chassant pas
La part de français ayant chassé a diminué de 3% en très peu de temps, 3% sur les français hein, c'est ça que ça dit...
3% de 66.000.000 ça fait combien? Près de 2.000.000, mais comment et pourquoi, si les chasseurs sont 1 petit million, comment a-t-il disparu 2 millions d'entre eux entre 2 sondages récents?
Une étude et une étude, un sondage est un sondage, les deux ont des marges d'erreurs, etc. et, surtout, peut-être que qui a écrit le petit résumé pour Ipsos a laissé passer une coquille... reprise par Allain Beaugrain Dubourg et in fine Charlie-Hebdo.
En ce sens que n'importe quelle personne, même n'ayant pas étudié personnellement la question sondage et encore moins la chasse, se rend bien compte que 3% qui passent par ici ou par là, sur l'ensemble des français, c'est énorme!
Peut-on une bonne fois pour toutes dire que l'on est dans un
univers de représentations et que l'on cherche à dire des trucs, même au travers des études sérieuses (l'Ipsos c'est sérieux, mais un sondage si on veut savoir ce que sait, sans doute convient-il de lire Patrick Champagne :
Faire l'Opinion) .
Ainsi dans les sondages sur la question, on va se retrouver presque systématiquement avec une question sur la chasse à courre
c'est le cas du résumé de l'Ipsos cité en précédence.
Les fans de ce truc-là disent être 10.000 pratiquants... cela ferait 1% des chasseurs (ça me paraît beaucoup, mais bon
ils le disent),
ils revendiquent aussi 400 sangliers tués par an soit 0,05% des sangliers tués en 1 saison, soit rien... alors que les sangliers/ongulés eux sont une dimension centrale du débat sur la chasse en général et en particulier sur le danger qu'elle peut constituer (les balles!) pour les non-chasseurs.
Je pense que là on touche du doigt l'importance des symboles qui sont véhiculés autour de cette question. Personnellement je crois au dialogue, pas à l'utilisation de symboles-massues pour massacrer l'adversaire, mais bien à la discussion, au partage, à la recherche de la compréhension.
Tout en sachant bien que ce dialogue n'est pas une chose facile.
Il y a une forte tendance au manichéisme, or la chasse est une activité humaine, comme toutes les activités humaines, elle n'est pas en soi bonne ou mauvaise, mais est bonne
et mauvaise.
Par contre, pour discerner un peu le vrai du faux, c'est pas si simple. Une des raisons en est la construction de l'information... chaque sujet sur la question, voire chaque débat, nous propose un schéma à 3 : 1 chasseur, 1 défenseur des animaux, 1 "spécialiste".
Cela serait nettement plus intéressant d'avoir une confrontation entre spécialistes de la question, qui permettent de cerner les points de frictions et les convergences, entre spécialistes; plutôt que le sempiternel débat entre Willy Schraen et le protecteur de ceci ou de cela... comme ça on éviterait une bonne partie des contre-vérités qui existent de part et d'autre, et/ou des clichés.