Revenons au sujet, nan?
Notre ami nous posait une question sur les equivalences connues entre des perfs classiques sur une gamme d’endurance et celles qu’on peut emettre au sujet du kilometre vertical. J’ai pose une question de savoir s’il existait des systèmes d’equivalence des perfs, et j’ai commence a en lister certains pour arriver au point de premiere conclusion qu'il n’y a qu’une methode disponible englobant toutes les disciplines : le rodiometre. Les autres systemes sont des tables de cotation ciblees ou limitees (decathlon, interclubs, VK) et la tentative de classement Mathias quil faudrait ressortir pour analyse.
Que dit le rodiometre et quelles autres idees puis-je developper autour du probleme sujet ?
Au sujet des quatre distances d’endurance classique citees , voici leur rodiometrie :
10 km en 40’ = 1187
3h marathon = 1218
10h sur 100 km = 1106
24h sur 200 km = 1063
Premier constat, les chiffres ronds, symboliques, choisis par notre ami – et qui ressemblent a des barrieres - donnent des mesures rodiometriques divergentes. L’ecart maximal est de 15% environ (10 km vs 24 heures). Deux paires de perfs sont assez distantes les unes des autres, et les deux elements distincts de chaque paire assez proches.
Le calcul rodiometrique est ici tres simple (les bases de la rodiometrie, la regle de trois). Rapport au record du monde quand il existe que l’on multiplie par 1775 (je ne vous refais pas l’histoire de ce nombre). Estimation pour ce qui est des 200 km course, l’objectif etant d’evaluer ce qu’aurait fait un recordman hypothetique sur cette distance qui n'existe pas. J’ai pris les records connus avoisinant (RM des 12 heures) . C’est un calcul approximatif, qui peut etre conteste, mais qui ne fera pas varier le spread possible avec la valeur d’un vrai record officialise. 2 ou 3 % tres grand max autour du pivot calcule (RM probable >>> 14h24 pour 200 km).
Pour savoir ce que ces calculs valent, essayons de trouver un autre axe de comparaison.
Le rapport coureur - marcheur.
L’idee commune et repandue, c’est que quelqu'un qui court doit aller plus vite que si il marchait. Sinon a quoi bon courir…
Le marcheur athletique est confronte aux memes imperatifs physiologiques que le coureur. Ce sont les memes rapports au couple coeur-poumons notamment. 'Mais le marcheur est limite dans son action par des considerations techniques : un appui au sol en permanence, la jambe d’appui doit etre tendue et le pied ne doit pas « cirer » le sol. Les juges s’appliquent a determiner le passage eventuel entre ce qui est encore de la marche et ce qui est déjà de la course.
Ceci pose on peut comparer notre coureur – qui n’est déjà plus un lambda avec ce genre de perf, mais qui est loin de l’elite egalement – et ce qui se fait de mieux en marche de vitesse. Pour voir si les rapports rodiometriques tiennent debout.
La perf la mieux cotee en terme de rodiometrie de notre coureur lamba plus, c’est le marathon. Ca tombe bien aucun marcheur n’est capable de marcher en 3 heures sur la distance marathon ou alors c’est de tres tres peu. 2h58 semble un archi maximum probable.
Il n’y a pas de record du monde du 10 km marche, mais un record sur 20. L’extrapolation donne 36’30 en sachant qu’enormement de marcheurs sont disqualifies pour faits de course. 37’30 me semblerait realisable en marchant dans les limites de la regle. Mais peu importe, si l’on prend ce raisonnement comme base, il est plus difficile de faire 3 heures au marathon que 40’ sur 10 km, parce que sur 10 km, on ne tient pas le rythme du marcheur.
Nonobstant les spreads entre coureurs et marcheurs sont faibles, voire tres faibles (marathon).
Voyons maintenant notre coureur et ses barrieres, confronte aux marcheurs de distances de grand fond identiques.
Le record du Monde du 100 km marche est de 8h38 (
Victor Ginko), en sachant que cette epreuve est vraiment tres peu courue … marchee en l’occurrence. A ma connaissance, il n’existe d’ailleurs pas de championnats du Monde, mais la aussi, peu importe. On constate que le spread commence a etre important. Le marcheur a largement decramponne le coureur de chiffres ronds. Dans quelles proportions ? 13,7 % de spread entre le marcheur rapide et le coureur de barriere.
Pour ce qui est du 200 km... Ca tombe bien, il y a une MPM mondiale en marche.
Klapa a couvert 200 km en 19h55. Quel spread avec notre coureur barrieriste ? 17%. J’ajouterai que notre coureur serait egalement distance par la meilleure marcheuse feminine connue qui realisa 213 km en 24 heures (
Van Der Meer), mais c’est pour l’anecdote.
Recapitulons nos rapports coureur de barriere – marcheur rapide
10 km >>> 40 vs 37’30 >>> spread de 6,25%
Marathon >>> 3h vs 2h58 >>> spread de 1%
100 km >>> 10h vs 8h38 >>> spread de 13,7%
200 km >>> 24h vs 19h55 >>> spread de 17%
Si on intercompare les spreads de cette methode et les spread rodiometriques, on a deja le meme classement de valeur des perfs : marathon – 10 km – 100 km – 24 heures. Les ecarts de spread entre eux permettent egalement de trouver bcp de similitudes entre les mesures rodiometriques et les mesures issues de la comparaison coureur – marcheur. Notamment l’ecart entre la valeur reelle d’un marathon en 3 heures et la valeur reelle d’un 200 km en 24 heures.
La divergence est un peu plus nette s'agissant des mesures de spread pour le cas du 10 km. J'avance l'hypothese que le marcheur de 10 km ... court. En effet, a cette vitesse de marche, il est quasiment impossible de ne pas etre en suspension.
Je vous parlerai des km verticaux apres que vous aurez digere tout cela.