Tu as raison Mazouth, ce fil est "ultra" nécessaire... j'en ai usé après certaines courses... ou plus récemment pour un autre ultra
J'y vais de ma petite contribution... même si, tu le sais, toi seul trouveras la réponse (oui tu vas la trouver... et puis tu la perdras... et tu la retrouveras... et tu douteras encore...
)
Pour savoir ce qui me fait "finir", j'ai tiré expérience de mes 2 abandons.
Sur l'EB 85, ça a, malheureusement été très simple : je n'en avais pas envie !! Je suis allé sur cette course pour suivre un copain de Càp de l'époque (bien meilleur que moi !!) On avait été recalé sur la TDS et il m'avait guidé en replis sur cette course. Je ne m'étais jamais projeté dedans, je n'avais pas préparé grand chose. Les seules choses que j'avais retenue c'était "elle est très dure... très technique... parfois dangereuse..." J'avais bloqué sur les Férices et le passage "noir" du road book. Bizarrement, c'est là que je suis tombé... et j'ai abandonné 5 bornes plus loin à Val Pelouse !! J'y suis retourné l'année d'après avec l'envie... et je l'ai terminé avec une facilité déconcertante... tellement facile d'ailleurs, que j'ai signé pour la grande, que j'ai, là aussi, terminé avec beaucoup de "facilité".
Sur la LyonSainteLyon, là aussi c'est très simple : l'erreur technique : pas assez couvert, j'ai pris froid à l'aller... hypothermie au retour !
Ces 2 cas sont entièrement de ma faute après...beaucoup.... de recul... (oui juste après j'ai toujours une bonne excuse !.... quelques mois après, beaucoup moins
) : pas envie ou erreur "technique" pendant la course. Pour ces 2 motifs, c'est parfaitement contrôlable, pas de fatalité.
Du coup....
La chose la plus importante qui me permet de finir un ultra... c'est l'envie ! Je mets derrière ce mot beaucoup de choses : bien sûr l'envie de faire cette course : est ce que le(les) massif(s) m'intéresse(nt), est ce qu'il y a des copains sur la course, est ce qu'elle représente quelque chose, est ce que je suis motivé (je pourrais parler de la motivation pendant des heures d'ailleurs !!)
Cette envie je vais la travailler pendant des mois/des années avant le course, sans même m'en rendre compte : lire les CR des précédents coureurs, étudier très méticuleusement la trace, me projeter dans des temps prévisionnels, une pression saine va monter doucement, mais sûrement, jusqu'à arriver à une envie "sans failles". La meilleure illustration : l'EB 144. J'ai pris le départ avec 0 doute, c'est pourtant une des courses les plus dures qui existe... mais je suis parti sans aucun doute. Il n'y avait aucune prétention, juste cette certitude que j'arriverai à Aiguebelle. Parce que cette course a fini par représenter beaucoup pour moi. Je sas d'ailleurs que j'y retournerai, avec une envie de fou... et je sais déjà que je la finirai !
Pendant la course, je prends le plus possible "d'ondes positives" : paysages, échanges avec d'autres coureurs, un moment de bien être en bord de rivière. Et, à contrario, j'évite le plus possible ce qui pourrait me tirer vers le bas : très souvent ça vient d'un autre coureur qui va pas bien et qui t'emmène avec lui vers le bas... Du coup, c'est très égoÏste, mais dans ce cas, j'accélère (ou je ralentis !) et j'abandonne ce gars là.
Evidemment, sur toutes mes grosses courses, j'ai eu la chance inestimable d'être encouragé/suivi par ma famille ou mes amis. Ce point là est très important pour moi. J'ai le souvenir d'un message très touchant de mon fils, sur la Diag', perdu dans Mafate, qui me disait qu'il savait que j'arriverai au bout... et ça n'a pas de prix ce genre de message !
Un autre point important : je me projette toujours à l'arrivée de la course. Ca me permet de positiver le moment qui va pas bien et me redonner de l'énergie.
Je ne suis pas persuadé que certains soient capables de se faire mal plus que d'autres. On est tous capables de se faire mal, au delà de la norme. Je suis persuadé que c'est l'envie qui autorise à se faire mal. Pas une envie superficielle... une vraie envie, travaillée. Etre convaincu de passer la ligne d'arrivée.
Je ne sais pas si tu es "fait" pour les ultra... ou pour les formats plus courts, par contre je sais que tu peux avoir envie (tu l'as montré sur Marathon très régulièrement avec de superbes réussites... et mon poutrage au passage... salaud !!).
Te mets pas la pression... cherche quelque chose qui te fera plaisir... que tu prépareras autant physiquement que psychologiquement... projette toi... et tu ne te poseras même pas la question de savoir si tu la termineras... Tu la termineras !!
Bonne récup' l'ami !!