Récit de la course : Marathon de Marrakech 2010, par BOUK honte-du-sport

L'auteur : BOUK honte-du-sport

La course : Marathon de Marrakech

Date : 31/1/2010

Lieu : Marrakech (Maroc)

Affichage : 2638 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

8 commentaires

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Marathon de Marrakech 2010

 

On démarre carrément bien 2010, un récit à froid d'une course réalisée dans une chaude contrée !!

 

 

Des gazelles du club s'étant motivées pour disputer ce Marathon (leur premier !) je fais partie des greffés... Troisième marathon pour ma part après Lyon 2007 et le Beaujolais 2009. J'apprends, j'apprends et j'apprends encore...!

 

 

Après deux jours de tourisme dont pas mal de marche, de régals des yeux, de régals de papilles, nous voici rapidement à J-1. Ma préparation me semble carrément OPTIMALE par rapport aux deux premiers marathons : deux sorties "longues" réalisées ces deux derniers dimanches, régime alimentaire axé sur les fruits et légumes (une première), repos total cette semaine...

 
 

L'objectif "secret" est de descendre sous ces fichues 4 heures, objectif ambitieux comparé à mes 4h22 à Lyon et 4h17 au Beaujolais. Nous quittons à 7h45 notre Riyad. Je n'ai qu'un café ultra-sucré et une demi-crêpe dans l'estomac, je compte sur les ravitaillements tous les 5 kms pour me batir une petite santé... erreur mais n'anticipons pas !

 

 

Le départ est donné (en voyant la vague de devant car rien entendu !), nous partons derniers et on est déjà dans la bonne humeur : un concurrent du semi en survèt' sur le côté croyait qu'il ne s'agissait que du départ du marathon, il se déshabille en deux secondes et part avec nous ! Nous sommesautour de 4 000 concurrents et mettons 3'21 à passer l'arche de départ.

 

 

Je démarre direct en mode "footing", l'objectif étant de rallier "frais" le 20ème kilomètre. Une arche Redbull est à 200m, puis une autre au kilomètre 1, j'imagine alors naïvement qu'il en sera ainsi tous les kilomètres, qui seront donc super bien délimités... Erreur totale mais n'anticipons pas !

 

 

Nous remontons la majestueuse avenue Mohammed VI, et le décor de la course est déjà planté : ENORMEMENT de gens agglutinés sur les bords de routes à nous encourager, admiratifs, grands et petits voire touts-petiots ! Un groupe berbère joue même pour nous ! Nous tournons sur la gauche et commençons à nous éloigner du centre, je me suis calé derrière un gars affûté qui remonte doucement, mais finalement je fais le yo-yo avec lui car il est assez irrégulier, je le garde juste en point de mire.

 

 

km 5, 31 minutes, j'arrive au premier ravito à la Menara, au milieu des oliviers. Je ne trouve que quelques bouteilles d'eau et rien à manger. Faut dire que je suis loin d'être dans le peloton de tête. Tant pis, on verra le 10ème kilomètre. En tout cas les coureurs viennent de partout, Finlande, Pologne, France, Russie, Angleterre, Italie, Espagne, Allemagne, Hollande...

 

 

Surprise au km7 je retrouve Hélène en place pour une photo alors que je ne pensais la voir qu'après le km10. Petit sourire bright, et c'est reparti. Les conditions climatiques sont carrément exceptionnelles, il ne fait ni trop chaud, ni trop froid ! Déjà que j'ai tendance à peu transpirer, là je vais finir tout sec ! Et on ne se lasse pas de ce public si nombreux, si chaleureux sur les côtés, on tape les mains des enfants, une toute-toute-petite me murmure même un trop mignon "bonne chance" les yeux dans les yeux. Touchant vous dis-je...

 

 

Km10, enfin c'est ce que dit la pancarte, car les kilomètres ne sont marqués que tous les 2.5 kms et, semble-t-il, assez aléatoirement. Ravito et à nouveau que de l'eau. Je prends une bouteille et en bois la moitié avant de l'offrir à un minot. Je passe en 58 minutes, top. On se sépare avec les semi-marathoniens, et hop la file de coureurs s'étends beaucoup plus, 50m entre chaque coureur. Je reste à mon petit rythme, doublant par parcimonie.

 

 

Km15, à nouveau un pauvre ravito, j'ai beau être un chameau, je commence à m'inquiéter...! J'ai une pauvre Pom'pote pour tenir jusqu'à l'arrivée. Je reprends une bouteille, y glisse deux sucres et me force à tout boire. Quant à la Pom'potes, on va faire une gorgée tous les 7/8 kms. Je commence à envier finalement la préparation de mes compères, bardés de gels et moultes boissons energisantes ! Sinon la forme est là, une légère douleur à la cuisse gauche mais rien de vilain, de toute façon je la sentirai toute la course.

 

 

On rentre dans une bourgade, la route devient immensément large, et voilà que je vois au loin des pelotons entiers de coureurs. Y'aurait-il des meneurs d'allure ?? Et finalement avant de les remonter j'en double qui marchent déjà...? Tiens, et j'ai mis plus d'une heure trente à les reprendre ?? Et voilà qu'en doublant un peloton je vois leurs dossards jaunes de semi-marathoniens, PANIQUE !!! Me serais-je trompé de chemin ?? OH NON !!! Heureusement je rebranche vite le cerveau, je ne suis pas le seul marathonien, et je me remémore que l'on faisait une boucle plus longue et que l'on retrouvait les semi à cet endroit ! Au moins j'aurais sué aujourd'hui !

 

 

D'ailleurs le hasard fait bien les choses, je rejoins Chrystel en route pour son premier semi ! Petits mots d'encouragement, elle en a carrément marre mais c'est quasi fini pour elle, première satisfaction de la journée !

 

 

Km20 on se sépare définitivement, nous voilà sur une grande et interminable avenue, en léger faux-plat montant. Re-ravito à la bouteille d'eau sucrée (enfin il y a de moins en moins de sucre !), je m'impatiente de rejoindre la traversée de la Palmeraie qui sera la partie du parcours la plus agréable à courir. D'ailleurs, "décalage", à ma droite j'entrevois un bidonville, tandis qu'un kilomètre plus loin on est dans le quartier des villas de célébrités... Je ne vais pas faire de la philo-à-deux-balles, mais ça laisse songeur.

 

 

En tout cas niveau sensations je me sens bien, carrément bien même. La moitié est parcourue, de plus on peut courir sur de la terre sur les bas-côtés, génial, ça économise les genoux et ça rapproche du public ! Et vient le petit dilemne, enfin des dilemnes qu'on aimerait avoir souvent : tenter le chrono et aller chercher un bon temps, ou assurer car après tout il y a ce foutu mur du 30ème qui nous guette toujours ! Finalement kif-kif (ou noss-noss pour faire local), je me mets en mode footing soutenu, juste de quoi remonter au fur et à mesure le coureur de devant à chaque fois.

 

 

Cette traversée de la Palmeraie est i-dyl-li-que. Nous voici à courir, sous un magnifique soleil, avec des spectateurs toujours aussi chaleureux, et un décor digne e plateaux de cinéma... Palmiers et chameaux, quoi de plus typique, agréable, galvanisant, tip-top ?! "Lawrence d'Arabie au Marathon de Marrakech" !

 

 

Encore une fois les panneaux de kms m'induisent totalement en erreur... Je passe mon temps à calculer mon arrivée, parfois au-dessus de 4h, sinon en-dessous de 3h30 à d'autres moments (??), et Marie-Hélène qui a MA montre Gps, et mon talkie-walkie qui n'a plus de batterie, bouuuuhhhh.

 

 

On passe devant un Golf somptueux, encore un "décalage" mais je ne suis plus à ça près (sic). On rejoint une grande route, de laquelle on aperçoit au loin ceux qui ont fait demi-tour. C'est là que tout se joue, ce retour que je redoute, qui fait peur sur le plan, 12 kms interminables quasiment en ligne droite tout du long !! Mais mes expériences des deux autres marathons jouent, la chose primordiale étant que la course démarre au 25ème kilomètre. Ca tombe bien, tout va toujours aussi bien, j'arrive rapidement au 30ème kil, puis 32.5...

 

 

La route est une 2x2 voies et nous avons 2 voies pour nous, grand luxe. Et en face forcément les pauvres locaux sont embouteillés !! Mais celà ne les énerve nullement, ils nous klaxonnent, nous encouragent, sortent leurs têtes, parfois même des toits ouvrants !! D'ailleurs au final je pense avoir couru avec le sourire tout du long ! Décalage encore, les Fiat Uno et autres Dacia cotoient Porsche Cayenne ou Audi R8 !!

 

 

Cette ligne droite n'en finit pas, mais je limite mon champs de vision aux 2/3 coureurs qui me précèdent à chaque fois. Je parviens au 35ème kil, on rentre en ville, plus que 7.195kms, ça sent carrément bon, je ne sais même pas si je fais du 12 ou du 14 km/h, mais on ne m'a pas doublé de la course et je grignotte toujours... jusqu'au 36ème kil.

 

 

Et  là, vlan, je sens mes abducteurs à gauche, et 200m plus loin c'est le côté droit, et 200 plus loin c'est un genou, puis finalement un mollet ! Ra-di-cal !!!!! Sauf que cette fois-ci le mental est là, je suis sûr d'etre sous les 4h, je profite, donc je passe en mode "je sers les dents et je pense à l'après" !!

 

 

Ces lignes droites... agrémentées de ronds-points où la circulation est arrêtée coureurs après coureurs, avec le sens particulier du respect du code de la route des locaux !! Je dois avoir un tympan explosé de par les sifflets des policiers !

 

 

Quand enfin je reconnais l'avenue du départ !! Il ne doit rester qu'un virage au loin, je fonce, je fonce, je pense à après, après, après. 2/3 coureurs/marcheurs se relancent, ça me motive encore plus pour les chercher et les déposer. Et anecdote, même ici, à Marrakech, on a droit aux bénévoles qui annoncent "plus que 600m" quand il reste 1.5 km !! Finalement j'en termine, sprint tout en cherchant Chrystel et Hélène (où elles sont ??), ouf, 3h45 et 50 secondes !! J'ai mal partout mais c'est largement supportable comparé à d'autres arrivées.

 

 

On nous fournit une jolie médaille de finisher et un sac comportant deux clémentines et divers fruits secs. Je relève le numéro de dossard de celui de derrière au cas où (bien m'en prends...), et me voici lancé à la recherche de mes acolytes. Retour à la réalité directe, un enfant me mendit mes pauvres clementines...

 

 

Je remonte, je remonte, mais je ne vois personne, étrange. Marie-Do, Alain et Marie-Hélène les marathoniens espéraient 4h30 mais vu le parcours après coup, je présume à première vue que ce temps sera dépassé... Je me positionne à un rond-point, bien visible avec ma casquette SaintéLyon verte fluo à l'entrée de la dernière ligne droite, à environ 1.5 km de l'arrivée (j'en profite pour corriger les dires des bénévoles qui annoncent 400m aux pauvres athlètes !!!)  et patiente. Un senior polonais me réclame de l'eau, je lui file ma bouteille... Il s'avère après course que les derniers n'avaient plus d'eau depuis belle lurette...

 

 

Enfin Marie-Do arrive ! Elle court encore, c'est dans la poche pour elle. Elle m'apprend qu'Alain a arrêté au 28ème et que Marie-Hélène doit se situer pas trop loin derrière. Et effectivement moins de dix minutes ensuite apparait MH ! Marquée aussi, mais surtout inquiète pour Alain. Toujours est-il qu'elle est en passe de passer sous les cinq heures, un coup de boost, je termine avec elle et elle y parvient !

 

A l'arrivée retrouvailles de tous et satisfaction quasi-générale ! Le point d'orgue du séjour est là ! Le soir, apothéose, les filles ont mérité leur Hammam, et nous nous régalons d'un merveilleux couscous maison !

 

 

Au final un ma-gni-fi-que marathon... pour son ambiance, son public, son cadre..une expérience marquante... et une très belle performance à la clé (32 minutes de mieux qu'au Beaujolais !) !! Petite mauvaise surprise, je ne suis pas crédité à l'arrivée....

 

Mais il faut garder à l'esprit que les ravitaillements sont quasi-inexistants et que l'organisation sur place relève plus d'une course à saucisson que de Marseille-Cassis (attention sans être péjoratif) !

 

 

 

 

 

 

 

8 commentaires

Commentaire de chanthy posté le 03-02-2010 à 10:39:00

super récit et bravo pour ton temps.
c'est toujours agréable de découvrir des marathons étrangers.
bonne récup'

Commentaire de le_kéké posté le 03-02-2010 à 14:09:00

Bravo champion, les chronos commencent à descendre vers des valeurs plus de ton niveau même tu vaux bien mieux que ça.
Sinon un gars expérimenté comme toi il aurait pu glisser 2 ou 3 gels dans sa poche (ou son slip) pour être paré à toute éventualité.
En tout courir dans Marrakech à cette époque de l'année ça nous change de la neige et c'est dépaysant.

Commentaire de Sergio38 posté le 03-02-2010 à 16:46:00

Très beau récit! Un journaliste professionnel n'aurait pas fait mieux ....
Serge Pueyo

Commentaire de l'ourson posté le 03-02-2010 à 20:08:00

Merci Mardouk pour ce superbe CR qui me rappelle ma participation à l'édition 2006
Je vois que ça ne s'améliore pas côté organisation mais que c'est toujours le grand bonheur de courir dans ce grand foutoir ;-))
Bravo pour cette belle perf dans ces conditions :-)

L'Ourson_ki_y_avait_couru_aussi_son_3ème_marathon_!

Commentaire de vogoy' posté le 03-02-2010 à 22:00:00

cool le récit, je m'y revoyais à marrakech:)
bravo pour ton temps malgré tes ravitos du désert.
à quand le marathon...des sables:)

Commentaire de foxtrot posté le 06-02-2010 à 16:23:00

eh ben voila un chrono qui te va mieux mais tu peux faire encore ameliorer sur le prochain
Bravo

Commentaire de bandito posté le 07-02-2010 à 08:50:00

bravo mardouk! tu as fait un super marathon dans un super pays.C est ta victoire!...

Commentaire de fk_isere posté le 14-02-2010 à 10:13:00

bien joué mon bouc! Pour les ravitos, tu aurais pu tourner à l'herbe à chameau ^^ J'avais regardé le classement le lendemain et je ne t'avais point vu. T'as dû passer la ligne à 36 km/h, le radar ne t'a pas pécho ^^ Allez garçon, retour aux courses locales voir rurales pour les trois mois à venir A+ le bouc international

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