Récit de la course : Trail des Sangliers 2009, par seapen

L'auteur : seapen

La course : Trail des Sangliers

Date : 27/9/2009

Lieu : Pontarlier (Doubs)

Affichage : 1546 vues

Distance : 35km

Objectif : Pas d'objectif

2 commentaires

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Trail des sangliers -1000kms

 

Après le circuit aux Embiez dans le Sud, J'ai l'occasion de choisir 3 semaines plus tard entre un semi prestigieux : le Lion de belfort-Montbéliard et Le trail des sangliers à Pontarlier.

Mon choix se porte vite sur le second.

Mais avant il me faut peaufiner mes entraînements ou plutôt les mettre en concordance avec ce qui m'attend: 35 kms avec dénivelé de 1160 m.

 

Je récupère donc des entraînements, je dirai intenses qui avait précédé cette course de 14 kms et me repositionne après une semaine de calme sur le trail nature.

15 jours pour me reformater.

Distance sur le plat, 15.500 kms et plus souvent 19 kms. Puis le week-end précédent 2 sorties dont une dans la nature sur chemins avec dénivelés de plus de deux heures. 

Mais ce n'est pas suffisant. Le corps n'est pas préparé aux conditions du trail.

Donc je décide 48 heures plus tard de faire une sortie avec dénivelé de 400+ durant 01 heure et demie.

J'ai besoin encore d'éprouver mon physique sur ce genre de terrain pour parfaire ma préparation. Le lendemain, mercredi donc je récidive. Cependant au bout d'une heure de course qui m'a donné satisfaction quant à retrouver toutes mes sensations de coureur nature j'arrête pour ne pas en faire trop.

Et c'est bien là la question. 

Il me reste à récupérer durant les 48 heures à venir et j'ai une journée, le samedi pour me reposer. C'est juste, à n'en pas douter. Bien sûr c'est risqué mais la nécessité d'un remise à niveau sur ce style de course s'imposait pour être dans le coup dès le départ de la course. A la vitesse d'une course populaire c'est plutôt conseillé. Pas question de se chercher sur une bonne partie du parcours. J'évite de ce fait une course problématique.

J'ai donc préférer opter pour cette solution qui n'est pas différente de ma façon de faire habituelle. Elle me verra peut-être moins performant mais je serai assuré de trouver les bons tempos, les bons rythmes sans hésitation avec les bons réflexes qui permettent de se sentir au mieux et de parer sans hésitation aux multiples obstacles que nous offre ce genre de terrain.

 

Maintenant je suis prêt. La seule petite inquiétude reste le souvenir de quelques courses courtes que j'ai pu faire dans le secteur. Un début toujours éprouvant et la question est toujours restée de savoir si c'était l'altitude de 900 m avec un départ toujours trop rapide.

Des années sont passées et l'expérience a atténué ce genre de mauvaises sensations.

J'ai bien la ferme intention de partir sur ce circuit relativement doucement et ce jusqu'au premier ravitaillement qui aura vu l'accomplissement d'une bonne partie du dénivelé au bout de 9 kms environ.

 

Cette fois contrairement à l'année précédente, pas de départ-arrivée franco-suisse. mais un circuit dans la nature doubienne autour de Pontarlier sur sa partie élevée du côté de la Confédération Suisse. 

Déjà le plaisir d'imaginer courir "là-haut" comme on dit. Un immense bol d'air en perspective, des endroits magnifiques avec des vues superbes et des traces en majorité sous couvert aussi diverses que variées. L'occasion de bien "s'éclater" à condition de bien gérer sa course pour tenir jusqu'à la fin.

Pas question de me voir en perditon à 10 kms de l'arrivée comme celà a été le cas lors du précédent trail 2008 (à lire s.v.p. merci.). J'en avais vraiment "bavé" à tel point que la partie sur la fin me semblera totalement inconnue, les perceptions en étant totalement différentes.

 

Tout est bien organisé. On le sent en arrivant. Je connais les lieux, le départ est au centre ville et les petits côtés pratiques bien repérés. Pas de problème d'intendance. Toute l'avant course se fait dans la décontraction. Un seul petit bémol, les cafetières chauffent uniquement pour les bénévoles, tant pis pour ma pomme. Apparemment je suis fin prêt et n'ai qu'à me laisser aller. Je rencontre quelques connaissances c'est toujours sympa. L'échauffement se fait tranquille en bonne et due forme et après avoir ingurgité et dégusté un double expresso dans Le grand café je file me positionner sur l'air de départ où de plus en plus de coureurs s'agglutinent, ceux du 17 kms et du 35 kms dont le départ est commun. très bonne ambiance. Le temps s'annonce idéal, les nuages sont présents et nous protégeront des sensations d'atmosphère lourde et chaude comme lorsque le soleil fait son apparition. 

Je suis content d'être présent et je n'imagine à aucun moment un déraillement quelconque durant ces quelques heures de course comme si tout était programmé sans faille. Il n'y a alors plus qu'à appuyer sur le bouton et attendre la fin.

 

C'est à ce moment que le starter décide de le faire. Et c'est parti pour un tour. Le bon km sur le bitume pour sortir du centre de l'agglomération s'effectue calmement mais déjà un petit rythme est vite pris. Mais pas question de s'emballer. Une priorité a fini par s'imposer en ce qui me concerne : le confort dans la course. Mes entraînements et l'enchaînement des compétitions ne me permettent pas de rechercher la performance mais celà viendra peut-être car la pensée m'en vient régulièrement. Pas question de traîner aussi donc la recherche du bon équilibre est de mise. Faire un bon temps dans de bonnes conditions de course.

 

Gestion est le mot d'ordre. Bien sentir le terrain, son état, la pente et s'y adapter de façon à rester régulier dans l'effort. Garder toujours une marge de manoeuvre et ne pas "se bouffer" dans les parties scabreuses, difficiles où l'on perd le contrôle facilement sans y prendre garde. Un emballement dans une descente qui dure un peu trop, un effort trop soutenu dans une pente inverse qui s'est mise à s'accentuer sans l'avoir senti ou encore un déroulement des foulées sur du plat où l' accélération naturelle s'est déclenchée à votre insu ; on sort de fait du rythme raisonnable et bonjour les dégâts à venir. 

Dans un fauteuil c'est facile à faire mais lorsque en pleine action tout le corps est sollicité durement pour rester dans l'axe de la course, négocier tous les obstacles sans perdre ni le cap ni le contrôle n'est pas une sinécure.

 

La première partie de la pente pour accéder au 1er ravito s'effectue dans de bonnes conditions. la masse des coureurs mincit et s'alonge et finit par s'effilocher petit à petit. La forme se fait sentir et franchement tout va bien. les chemins sont roulants dans la descente qui va nous amener au pied de la plus longue montée. Je continue à gravir au travers de feuillus par sentiers et chemins forestiers. C'est calme, sympa, frais. Une matinée où il n'est pas rare de rencontrer des randonneurs effectuant leur sortie dominicale. Aux carrefours un nombre important de bénévoles assurent l'excellent déroulement de la course par leur signalement sans faille. Super organisation ; les pros du Haut-doubs.

 

La montée continue, continue et continue. De longues parties coupées par de plus courtes, souvent raides, zigzagantes. Changements fréquents qui permettent la récupération, le repositionnement, la reprise du souffle. Dureté de l'effort normale mais sans plus quand même plusieurs centaines de mètres ont été gagnées en altitude. 

 

C'est à ce niveau, au kms 7.005 exactement de ce circuit que j'aperçois la grande borne, énorme que moi seul de tous les coureurs devine.

 

La borne des 1000 kilomètres. Il m'en manquait 7.005 kms et les voici effectués à cet instant.

 

Mille kilomètres. mille kms de cogitation sur les divers circuits hors stade, sur bitume et plus souvent par monts et par vaux, sur sentiers et chemins, foulant les terrains les plus improbables à la poursuite d'un but, toujours le même, celui de faire ce qu'on s'est promis de faire.

Se fixer un but, se donner les moyens de parvenir à le réaliser. Un challenge en somme que l'on se fixe à soi-même. Et pour ça, la course à pied nature se pose bien là pour contenter par le fait tous ces besoins presque vitaux qui nous permettent de mieux être.

Alors quoi de mieux pour se réaliser, peu de moyens, beaucoup d'espaces, Une dépense physique et mentale hors normes par sa capacité à nous faire se dépasser pour atteindre bien souvent un état second dans lequel tous les sens exarcerbés atteignent un niveau de netteté remarquable lorsque le corps et l'esprit se rejoignent

Les entraînements, la discipline imposée, le respect de règles brouillent notre corps et notre esprit par la contrainte pour les sortir de leur relatif confort mais finit par imposer un ordre où la vertu domine.  

 

1000 kms de récits, course par course. Une somme de kms qui, imaginée réalisée d'un trait, donne le tournis. C'est le tour de la terre. C'est la traversée des déserts. C'est parcourir les continents les uns après les autres.

C'est l'occasion de marquer d'une pierre ce franchissement emblèmatique. 

 

1000, Bon dieu, c'est par rien !

Mille millions de dollars

Mille milliard d'étoiles

Mille millions de mille sabords

En plein dans le mille

c'es t'y pas beau ça ? l' Emile

(Pourquoi Emile ?) (je trouve que ça sonne bien mais surtout Zatopek)

 

Si je ne les avais pas réalisé, d'y penser me mettrais sur le cul.

Et là en réalisant que je les ai parcouru, ça me fait presque ni chaud et froid. Il faut que je fasse l'effort de pensée pour me persuader qu'il y a bien là quelque chose car on a vite tendance à rentrer dans la routine lorsque l'habitude fait que l'exceptionnel devient vite le normal.

 

Mais les récits sont là qui attestent. Je les relis comme un néophyte qui n'a jamais couru ou très peu. Ce qu'ils relatent sont à jamais inscrits dans mon corps et dans ma tête. Mais par leur lecture ou le souvenir de ceux-ci je les perçois autrement et j'ai l'impression de travail bien fait et utile. 

Le doute m'amène cependant à penser que j'aurais peut-être seulement rempli du vide avec du vide. vingt dieux ! Tout ça pour rien.

En fait je pense que courir n'a jamais été seulement un but en soi ainsi toute la réalisation de ces courses nature s'en trouve justifiée, elles répondent à un besoin et apportent par leur sentiment de satisfaction des réponses souvent non définies aux demandes du corps et de l'esprit.

Le nouvel ordonnencement qui s'en suit de sa vie montre par là même le bien fondé de cette réalisation. Quelquefois la réflexion de savoir si telle chose est bonne ou pas n'est pas nécessaire car la réponse du domaine du sensoriel suffit. On sait tout simplement qu'elle l'est ou pas et l'on constate immanquablement ces bienfaits.

 

Ces 1000 kms, c'était bon de les dire. Ils m'ont permis de donner du relief donc du corps à ce que j'ai vécu lors du déroulement de mes foulées. C'était bon et d'y penser par ces récits les bonifie au fil du temps. Je sens ces courses vibrer au fond de moi. Elle me rappellent que mes sens n'étaient pas morts.

On peur dire que la vie était en moi. Et même si elles ne sont pas d'une nécessité fondamentale, juste pour le ressenti celà a valu le coup.

Donc vive la course à pied marquée par 1000kms de foulées parcourues et de lignes à lire.

 

La course continue.

Les espaces découverts annoncent le début des sommets et la vue alors s'élargit sur des vues superbes.

Au ravito, je stoppe bien décidé à en profiter. Boisson brune pétillante, comté, salaisons pour le salé et quartiers d'orange. Je fais très attention à la saturation en sucre et bien sûr quelques rasades d'eau bues avidement et utilisées en douche pour le rafraîchissement externe. Plus mes petits ingrédients personnels habituels pris en 5 ou 6 fois lors du parcours accompagnés d'un bonne gorgée énergisante, sans plus.

l'ascension dure encore pour accéder à la partie terminale. A ce niveau on fait le point. On se jauge, on estime le restant, le divise en parties délimitées par les prochains ravitos. Se présentent alors une bonne descente et une remontée avec entre des terrains intermédiaires aux pentes diverses et surtout une augmentation de la technicité du terrain qui ne faillira pas pratiquement jusqu'à la fin. Prochaine étape à 10 kms.

Bien m'en a pris d'aborder la compétition doucement mais sûrement.

 

La dureté de la course commence à se faire sentir. Surtout et progressivement aux niveau des pieds. Normal, ils n'ont pas eu l'occasion de beaucoup se reposer les petits depuis quelques semaines, ils ont été bien ramoli par les bains de mer successifs de la période estivale. Les pauvres, vous n'allez pas me lâcher comme ça. Je vous fais confiance et vous promet de vous accorder une attention particulière. En fait je n'ai pas le choix si je ne veux pas qu'ils soient de nouveau (récit trail combe noire 2007) mon tendon d'Achille. Mais les causes ne sont pas les mêmes cette fois et ils vont faire preuve d'endurance et même petit à petit, sur la fin s'affirmer, mais ça... c'est de sentir la ligne d'arrivée (car ça sent... les pieds, eh oui...)

 

La traversée des paysages est plaisante. A tous moments on est ravi bien que la souffrance soit extrême. (non, je plaisante.). De dérouler ses foulées dans ces endroits est un privilège. Tout ça grâce aux organisateurs qui ont cogité et se sont dépensé sans Comté. C'est dingue. Tu payes une petite inscription et tu participes à un truc de dingue qui t'apporte du bonheur. Merci aussi aux bénévoles parfaits à leur poste. (surtout la jeunette qui m'a laissé chiper sans "moufter" une part de Comté suplémentaire lors du repas).

 

Le plaisir continue et les kms s'enchaînent (note de mézigue qui remplace l'éditeur absent pour cause de maladie : c'est d'un banal) pour immanquablement arriver du côté du premier ravito qui devient alors le deuxième. Ou bien il est tout à côté. Je me suis posé plusieurs fois la question mais je n'ai jamais su. 

 

Bon là je me perd... ce doit être la fatigue ou alors je suis en mal d'inspiration ou à cours d'imagination ou alors je ne me souviens plus ce qui s'est passé. Pas d'anecdote à raconter ?

Tiens si, j'en ai une. Dans la première montée, un type pas encore très réveillé avec son chien. Il saluait quelques coureurs qu'il semblait connaître. "Rencardé" par un collègue coureur j'apprend qu'il est le Maire de Pontarlier. C'était la petite partie people.

Au 2ième ravito j'officie comme au premier. Ce n'est pas le cas de la majorité des coureurs qui me passent alors en nombre. Un arrêt de 2 minutes maximun vous remet dans un tel état que vous avez l'impression de repartir tout neuf (sauf quand vous êtes très fatigué !) Systématiquement je respecte une halte qui me permet de bien recharger surtout au niveau cardio pulmonaire. Sans compter qu'une prise même infime d'aliment se fait sentir par la suite.

Immanquablement je finis par les répérer en ligne de mire, m'en rapproche pour finalement reprendre ma place initiale sans forcer quoi que ce soit. Comme la progression ne s'arrête pas là je les rejoint et même parfois les passe. Ce n'est pas rare que celà se passe ainsi. Finalement dans ce "Genre" de course il ne faut pas être pressé comme dirait Patrick. euh ! pourquoi Patrick. Pourquoi pas.

 

La prochaine étape se situe à 6 kms. on en sera alors au 26ième kms. Je suis bien parti et pense le temps qu'il me faudra pour parcourir ce tronçon qui me semble si je me souviens bien pas trop technique. La course s'effectue le plus souvent sur terrain herbeux ou de véritables chemins de terre ont été créés par le passage des rabots (peut-être pistes de ski de fond l'hiver) sur lesquels cependant je sens mes appuis fragiles. Des chemins descendants et caillouteux se présentent de nouveau. Celà me handicape un peu et c'est dommage car je ne peux pas vraiment courir en toute décontraction. Je fais en sorte que celà se passe au mieux car je n'ai pas la sensation que celà va empirer. Mes pieds sont fatigués tout simplement. Mais la sensation d'avancer est toujours là. La fin de cette partie est plus duraille à proximité du troisième ravito au pied du Fort Malher qui sera l'objet d'un courte mais raide ascension. 3 heures de course se sont passées.

C'est aussi là pour la troisième fois que je retrouve mes supporters favoris en compagnie de mon accompagnatrice qui m'encouragent vivement. Je leur fait un petit coucou et en profite pour souhaiter sa fête à l'un (qui est une) et aussi en avance de deux jours son anniversaire à la seconde qui est mon accompagnatrice. Vous aurez sans doute compris que la troisième personne est un.

Dans cet endroit où j'endure mais reste optimiste, j'ai l'impression d'utiliser mes dernières forces avec la sensation que je serai vite vidé. Le spectre de ce qui s'est passé l'année suivante se profile devant moi mais je le chasse car je ne crois pas au spectre (mais je suis obligé d'y croire vu que je l'ai chassé ?! là, je m'embrouille sérieusement, je fais l'impasse ou je sors mon joker, c'est comme vous voulez). Celà ne m'étonne pas, il fallait bien à un moment ou à un autre accuser le coup. Celà devait venir. je suis en passe d'en terminer avec ce moment difficile qui me donne l'impression de courir tout de travers. Je m'aperçois que je finis par relancer somme toute facilement et ceci rapidement.

 

Le profil restant, je l'imagine par le parcours effectué l'année précédente ou plutôt l'idée que je m'en étais fait par les mauvaises sensations dues à mes déboires. Deux grimpettes et puis un chemin relativement plat sur plusieurs kms. Voilà ce qu'il m'en était resté.

Eh bien pas du tout ! le profil à venir n'y ressemblait en rien. Des passages accidentés avec des sentiers qui partent en tous sens. Des chemins pentus bien prononcés. Pas question de se reposer ou d'adopter un rythme de croisère ou de laisser aller ses foulées comme c'est encore possible lorsqu'on on est à bout mais que se présente une partie très roulante et sans savoir pourquoi, vous arrivez quand même à courir.

Bon là ce n'est plus le cas, ma course jusqu'à maintenant étant relativement bien gérée.

 

Puis c'est l'abord de la phase finale. Il reste quand même 10 kms. Et je vais découvrir mais sans mal ce profil changeant que j'aborderai avec lucidité tout du long. A chaque foulée je l'évalue et petit à petit sans perdre de temps continue à progresser d'une façon régulière sans arrêt. 

J'ai repris sérieusement du poil de la bête et sans relâche soutient mon effort. Quelque soient les difficultés qui se présentent à mon grand étonnement, je ne me laisse pas "démonter". La forme est bien là qui me voit avaler tranquillement les kms. Je ne trouve absolument pas le temps long et c'est bon signe. Le panneau annonçant 5 kms se présente et maintenant je n'ai plus qu'à tenir toujours bien encouragé et renseigné par les signaleurs très attentionnés. Les quelques coureurs passés devant vont petit à petit repassés derrière. J'ai la pêche et même dans les montées raides je fais vraiment la différence. J'ai encore du "glyco" dans les muscles. Je l'ai distillé parcimonieusement au cours du parcours, j'ai eu le pied léger sur la pédale, ce qui explique celà.

J'entrevois les derniers kms, reconnais maintenant bien le parcours et me prépare mentalement à affronter ce qui pourrait se révéler difficile dans la partie finale plate qui tortille dans des champs entre des habitations où le circuit fait des circonvolutions qui vous amènent à croire que vous vous rapprochez de l'arrivée alors que vous vous en éloignez. Et là encore l'effort doit être soutenu pour fouler ce terrain herbeux qui reste ingrat sur la fin.

Mais pas de mauvaise surprise. Si, une, mais bonne. Un petit ravito bien venu pour un dernier rafraîchissemenent. Merci au jeune garçon qui le tenait, à la Madame qui surveillait et au Pacha dans son hamac à l'ombre qui supervisait. En plus une bonne rigolade.

Ravigoré, la dureté de l'effort atténuée, je me sens au mieux pour le rester jusqu'à la fin. Encore un ou deux petits tours sur sentiers à travers champs et arrivée sur la stade. Quelques centaines de mètres où je peux enfin dérouler. Le bonheur. Un demi-tour d'enfer où je m'applique à faire beau. Je soulève bien mes jambes, ainsi je n'ai pas l'air à la ramasse. Le public, enfin une toute petite partie apprécie ma dernière accélération qui me voit passer la ligne en pleine forme.

Une course que je pense réussie et qui me voit bien m'installer sur cette distance au profil raisonnable. Le type de course qui me va de plus en plus comme un gant.

Salut à l'ancien pratiquant du rugby qui a repris la Cap depuis peu et a le courage de se lancer sur une telle distance.

Maintenant le problème est que j'ai entamé le deuxième millième km. 

Et quand on a mis le doigt dans l'engrenage...

2 commentaires

Commentaire de bluesboy posté le 29-09-2009 à 14:53:00

Bravo pour ta course Seapen et puisque c'est l'occasion ,je te souhaite un bon anniversaire, et que les années à venir te gardent en bonne forme pour continuer à nous abreuver de tes récits
humoristiques

A bientot

Commentaire de franciss posté le 30-09-2009 à 14:08:00

Ben oui c'est vrai ça, il a raison Bluesboy : une réelle pointe d'humour, bien calibré et qui sait faire mouche quand il le faut ! J'apprécie...
Hormis cela, tu impressionnes par ta capacité à gérer au plus juste tes adaptations d'entraînement...l'expérience sans nul doute ! Je jalouse...

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