Récit de la course : Tonight Trail by Titan 2009, par arthurbaldur

L'auteur : arthurbaldur

La course : Tonight Trail by Titan

Date : 19/6/2009

Lieu : Couzon Au Mont D'Or (Rhône)

Affichage : 1088 vues

Distance : 12km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Le CR en image : Tonight Trail By Titan, le 19 juin 2009

Amis coureurs, je me dois de vous mettre en garde … Des individus sans scrupules ont infiltré le monde du trail pour y perpétrer leurs forfanteries en toute impunité. A la faveur d’une course nocturne, ils se tapissent dans l’hombre, ils vous guettent et ils vous suivent. A l’abri derrière vous, tandis que vous faites l’effort vaillamment dans la pente, que vous relancez la machine courageusement sur le plat et que vous allongez la foulée fièrement dans les descentes, ils sont là. Ils attendent patiemment la faute, le faux pas …

Et le faux pas arrive, vous arrivez dans une prairie en contrebas du Mont Thou, une trace nette et parfaite vous invite à la suivre droit devant, légèrement en descente, vous êtes confiant, plusieurs coureurs vous précèdent, vous apercevez quelques frontales au loin  … et soudain les cris !
Horreur, il faut remonter, il fallait longer la lisière du bois sur la gauche !
Faute d’inattention, vous avez loupé le balisage  (qui a dit qu’il manquait un petit quelque chose par ici …) mais les deux êtres qui vous suivaient en retrait ne vont pas vous louper eux ! Ils en profitent pour vous passer devant et vous abandonner lâchement vous et vos problèmes de rue balise. Il est loin l’esprit chevaleresque, le combat loyal entre sportifs … bande d’enfoirés !!!

Et oui, vous l’aurez compris, ces individus peu recommandables ne sont autres que Biscotte et Taz le Diable. Quand je pense que je suis parti comme une flèche avec Tazounet dans la partie bitumée pour te semer ma Biscotte et que j’ai fait plusieurs fois l’effort de relancer la machine dans les montées avec la volonté clairement affichée de te décrocher Tazounet … Que d’effort en vain. Bon, je ne regrette qu’une chose : ne pas avoir été en retrait derrière vous à ce moment. J’avoue. Je n’aurais pas eu le moindre petit scrupule et j’aurais connu, avec certitude, une intense jubilation …

J’adore me mettre des pastilles avec les potes.

Mais revenons au début de cette longue soirée de vendredi :

Ce soir, nous allons gambader dans les Monts d’Or, un petit massif situé au nord-ouest de Lyon, qui s'étend du nord au sud sur une dizaine de kilomètres. Au programme de la soirée, 12 km, 700 m de dénivelé positif, un repas en plein air sous un ciel clément (ce qui était loin d’être gagné en fin d’après-midi) et la promesse de pouvoir épuiser ses dernières réserves dans le Titan, anciennement Xyphos Complex, une boîte de nuit bien connue des nightclubber de la région lyonnaise.

J’arrive sur le parking du Titan un peu avant 21h00. Coucou, c’est Mamanpat. Elle est déjà là, fin prête. C’est sûr qu’au niveau de la vitesse de préparation, on est loin du profil de Taz. Madame a sorti sa plus belle tenue. Fuchsia bien entendu, quoique je note une petite faute de goût quand à la couleur des chaussettes. La nuance de rose n’est pas tout à fait identique au t-shirt. Déjà que les chaussettes ne sont pas oranges …

Bon, à défaut, le sourire et la pêche sont là.

Le retrait des dossards a lieu dans la boite de nuit. Ambiance club, on n'y voit rien, je passe en mode taupe … J’arrive à vérifier quand même l’exactitude de mon numéro de dossard. Le 7. Ca porte chance le 7, non ? Moi, je suis superstitieux quand ça m’arrange. Il me plait bien ce dossard. Je récupère mes cadeaux, un t-shirt Adidas, un échantillon d’huile de massage à l’arnica, un bidon cycliste aux couleurs d’Overstim et deux gels du même fabricant que le bidon. C’est toujours ça de pris, je fais une grosse consommation de gels en ce moment et en plus de cette marque.

J’abandonne Mamanpat en mode papote avec une autre féminine pour retourner à la voiture et me préparer. Biscotte et Taz viennent d’arriver. Nous passons rapidement en mode coureur prêt à en découdre, enfin rapidement, chacun suivant ses possibilités intrinsèques. Pour une fois Taz a failli donner le change, il avait même déjà enfilé ses chaussures alors que nous terminions notre préparation et puis non, un truc a cafouillé et il s’est retrouvé à la traîne, fidèle à lui-même. Bon, on ne peut pas lui jeter la pierre, c’est difficile d’être bon partout et puis un Tazounet rapide ce ne serait plus notre Tazounet.

Je me serais bien échauffé un peu car le départ est en descente et je connais un lascar qui va partir comme un malade. Je soupçonne Tazounet d’avoir adopté la lenteur de préparation comme une tactique de course. Cela nous empêche tout échauffement sérieux et tout le monde sait comme c’est rédhibitoire pour un moteur de quadra un peu long à la chauffe. Je suis sûr que l’ami Biscotte y gagnerait aussi.

Il est grand temps de nous rendre sur la ligne de départ. Mamanpat s’est inquiétée de notre absence en nous passant un p’tit coup de turlu. « Hé : Vous faites quoi, là ? »
Bon, ben voilà, ça y est, on est tous là sous l’arche. Ca tombe bien d’ailleurs, parce qu’elle se casse la gueule l’arche ! Sabotage ! L’organisateur nous annonce d’ailleurs que des adeptes du « je fais chier le monde donc je suis » ont tenté un débalisage … Il y a des fessées qui se perdent.


Petite photo souvenir et c’est parti …

On commence par descendre sur la route qui mène au Titan et quand je dis descendre, ce n’est pas en footing. Tazounet m’annonce du 4’ au kilo. Purée, à froid ça décoiffe. Malgré cela, il y a beaucoup de coureurs pour nous passer devant. On part un peu vite à mon goût, le corps proteste pour la forme mais globalement, je tiens le choc. Ca promet d’être dur dans les premières montées ! Je ne vois pas Biscotte. Pas sûr que ce soit forcément bon signe, il risque bien de revenir en force plus tard. Pas de Mamanpat non plus mais c’est normal, elle s’économise pour la SaintéLyon !

Et hop, fin du bitume, premier chemin pour descendre en direction d'Albigny, droit dans la pente ou presque. Les pluies ont creusé un sillon au milieu du chemin. Ca ne facilite pas les choses mais j'arrive à garder quand même une bonne vitesse. Bon ce n'est quand même plus celle imprimée sur la route quelques instants auparavant mais elle est suffisante pour requérir toute notre attention.

Après une dizaine de minutes nous attaquons le sentier des chèvres, la première grimpette de la soirée. Hou-là ! Je sens dans mes cuisses le départ rapide en descente d'autant que l'on ne passe pas en mode marche immédiatement. Les coureurs continuent à trottiner mais je sens que ça ne va pas durer bien longtemps car l'allure baisse progressivement. Je me force à maintenir un bon rythme histoire de mettre un peu la pression à Taz. Je suis moins en forme que pour le Lyon Urban Trail mais j'ai quand même l'esprit au jeu. La course est courte, on peut se permettre de forcer un peu et de se mettre dans le rouge.

Bien qu’ayant cavalé en tête pendant la majeure partie de la course, je n'ai pas réussi à semer l'ami Tazounet. J’ai bien réussi à maintenir un écart pendant un bon moment mais guère plus d'une soixantaine de mètres avec quelques coureurs entre nous deux. Il me manquait un peu de jambes, c'est important mine de rien d'arriver avec de la fraîcheur pour une course.

Le parcours que nous ont concocté les organisateurs est un régal. Nous empruntons une multitude de sentiers plus ou moins larges, pour la plupart en sous-bois, mais également dans les prés. Je connais ces lieux pour la plupart mais certains sont tout neufs pour moi ou du moins très peu parcourus. Après avoir fait une boucle sur les hauteurs de Curis nous revenons sur la Croix Vitaise pour une descente rapide en direction de Poleymieux par le Sentier des Mésanges. C’est dans cette descente courte mais rapide que j’avais filmé Bourgui en pleine démonstration de ses qualités de descendeur lors de notre dernier Off dans les Monts d’Or.

Et m … !

Je viens de m'apercevoir que l'ami Taz est juste derrière moi. Je continue, l'air de rien. On termine le bon raidillon qui nous ramène sur la crête du Mont Thou après le chemin des Mésanges. Allez, il faut relancer maintenant. J'accélère un peu pour refaire l'écart. Ouais, ben j'aurais mieux fait de le laisser passer … C'est lui qui serait dans la prairie en contrebas du Mont Thou en train de rebrousser chemin, pas moi ! Bon, il s'est planté lui aussi mais il se retrouve largement devant moi maintenant ! Et m… ! Quelle connerie alors qu’il reste un tout petit peu plus de 2 bornes à faire. Ca va être dur de rejoindre le lascar d’autant que le curseur « j’ai la pêche » est descendu d’un bon cran avec cette petite plaisanterie. Je coupe pour rejoindre la trace mais ce n'est pas évident. Je galère hors sentier en remontant vers la lisière du bois, impossible de courir sans y laisser tout son jus.

Je l’ai encore en ligne de mire mais je vais le perdre définitivement de vue dans le mur du Mont Thou. Ca bouchonne, le mec devant n’a pas la grande forme, je ronge mon frein mais c’est le jeu ma bonne dame, je vais quand même pas lui marcher dessus. Encore quelques mètres et je débouche sur le toit du monde, enfin au sommet de ce cher Mont Thou. Un petit regard sur les lumières de la ville qui s’étend à mes pieds et j’attaque la descente.

Le sentier descend en pente douce le long de la crête avant de basculer vers l’arrivée. Il y a pas mal de cailloux par endroit mais ça ne me gêne pas. Je suis vraiment à l’aise maintenant sur ce type de terrain. Je laisse mes jambes dérouler, mes pieds ont pris les commandes, je les laisse réagir librement aux aléas du terrain, mes yeux ne sont là que pour éviter les plus gros obstacles. J’adore.

Et c’est l’arrivée …

On bascule à droite à travers un champ. On a bien failli louper l’embranchement, j’ai cru comprendre que le bénévole présent sur les lieux était très préoccupé par sa vessie à ce moment-là. Je saute un petit muret à la suite d’un concurrent pour accéder à la route d’accès du parking du Titan. Quelques mètres de bitume très pentus, un virage en épingle et je m’élance au taquet derrière le coureur qui me précède sur la centaine de mètre restant. Je tire sur les bras, je donne tout, l’arche se rapproche, j’entends une personne criée « hé … doucement ! » et je franchis la ligne … Je l’ai pas eu, il a bien résisté le bougre. Il se retourne et on se tape dans les mains, satisfaits tous les deux par ce chouette finish. Voilà, ce que j’appelle savoir vivre.

Tazounet est là bien sûr et … zut, la Biscotte aussi ! Je vois qu’il a également profité de mon tournicota dans la prairie du Mont Thou le bougre. Bande d’enfoirés, la prochaine fois je serai infernal dans les grimpettes, vous ne verrez même pas l’arrière de mon sac !

On papote un moment et nous voyons débouler à fond de ballon un t-shirt fuchsia … Mamanpat est également une adepte des sprints et pas des trucs de chochottes, un vrai sprint à la GCO (désolé yannick) sous l’acclamation des supporters en folie …
La foule scande son nom, les sacs volent dans les airs pour l’acclamer et elle franchit la ligne victorieuse devant son poursuivant. S’en est fini de la phase course.

Place à la récupération maintenant …

Des tables et des bancs ont été installés devant le club de nuit. Après nous être changés et nous être habillés un peu plus chaudement (c’est qu’il fait frais mine de rien) nous nous sommes attablés autour d’une succulente paëlla. La Leffe « spéciale récupération » était bien entendue de la partie et nous nous sommes empressés de vider le paquet de dragibus apporté par Mamanpat en guise de dessert. Nous avons pris plaisir à user et abuser du mode « papote rigole » (une variation inédite du papote papote de Miaou) et nous avons eu le plaisir d’accueillir Carotte à notre table pour la fin du repas. L’occasion de lui dire tout le bien que nous avons pensé du parcours. Du coup, on a fait des efforts pour bien se tenir …

C’est tard dans la nuit que nous nous sommes séparés pour rejoindre sagement nos pénates en zappant le mode « je guinche toute la nuit », c’est qu’on avait tous (ou presque) des trucs de prévus le lendemain … Mamanpat serait quand même bien aller se trémousser de toute évidence. Hyper activité compulsive, ce n’est pas 12km qui vont la calmer !

Le truc à faire pour moi, ce sera une sortie en rando course de 5h00 en mode larve (30km et 1370 m de D+) dans … et oui dans les Monts d’Or ! Je suis retourné sur les lieux du drame … la fameuse prairie. Snif ! Ah quand même, une petite balise en plus … Oups, j’ai rien dit. 


@rthurbaldur.

Récapitulatif :

Temps : 1h23'51"
D+ 640m
Classement général : 72/216
Classement homme : 70/178

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