Récit de la course : 15 km de la Mer - St Martin - La Flotte 2008, par francois 91410

L'auteur : francois 91410

La course : 15 km de la Mer - St Martin - La Flotte

Date : 19/7/2008

Lieu : St Martin De Re (Charente-Maritime)

Affichage : 3209 vues

Distance : 15km

Objectif : Battre un record

6 commentaires

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Cartes postales de vacances

C’est les vacances !

Les 15km de la mer, c’est la course qui marque pour moi chaque année le début des vacances.D’abord parce qu’elle se situe en plein mois de juillet en Charente Maritime. Ensuite parce que l’Ile de Ré constitue mon lieu de vacances estivales quasi exclusif depuis plus de 35 ans …

       quelques roses trémières, fleur emblématique de l’IIe de Ré

 

De quoi être un inconditionnel du lieu, où le coeur parle avant la raison.

De la raison, j’aurais peut-être dû en faire preuve avant de m’inscrire, mais en ayant discuté avec quelques coureurs du village et avec quelques kikous, j’en suis arrivé à la conclusion que je devais la faire, pour le plaisir.

Pour le plaisir … En suis-je capable ? Suis-je capable de courir une course juste pour le plaisir, et non avec un objectif traditionnel du style faire un temps, un classement ?... C’est bien là le dilemme ou le paradoxe.

Le paradoxe, c’est que la réponse est en moi, inexorable. D’autant plus que j’ai coupé les entraînements depuis le MDP, ai fait récemment un 10km à l’arrache (voir CR précédent) et le genou gauche n’a pas l’air de se porter beaucoup mieux qu’au mois d’avril justement … Faut-il être prudent et raisonnable, ou faut-il forcer le destin ? C’est le dilemme du coureur à pied « légèrement ? » blessé.

Une préparation quand même

Le bulletin d’inscription est parti, en même temps que celui du marathon de La Rochelle, objectif de l’année programmé fin novembre. Maintenant, il faut assumer.

Il me reste un mois environ pour préparer et aborder la course dans les conditions les plus favorables. En particulier, reprendre des séances VMA, c’est le rythme qui me manque. Couplé avec quelques séances dominicales d’une heure / une heure et quart ça devrait le faire.

Au moment d’enregistrer mon Kivaoù, je dois inscrire mon objectif … Le dilemme. Allez, disons « battre mon record : 1h12 ». (NB : Précisément  1h12’08’’ l’an passé). La réponse était en moi.

Trois semaines sérieuses donc et une semaine de récup plus tard, nous voilà donc déjà la veille de la course.

Bientôt le coup de feu

La veille au soir, je fais une petite sortie pour évaluer mes sensations. Sortie sur le bord de mer de Rivedoux. Le cheval a envie de passer au galop, je dois le freiner pour rester au trot. Quelques accélérations et une bonne suée plus tard (il fait encore 20°C à 20h), je rentre rassuré, plutôt confiant pour le lendemain.

Jour J. Farniente complet sur la plage.

Il y a du vent aujourd’hui, tourbillonnant. Le sable vole. Pas un nuage. 25°C environ. Ca promet pour la course, départ à 18h. A 16h, passage express à la maison pour une douche rapide, histoire de se débarrasser des grains de sable ennemis, puis en route pour Saint Martin de Ré.

Un quart d’heure de route, quelques embouteillages, nous voici au parking de la Barbette, près de la prison (ancienne citadelle édifiée par Vauban). Retrait des dossards dans la cour du musée Ernest Cognacq ; l’organisation a investi cette année dans des T shirts orange ; efficace.

Plus de 650 coureurs incrits cette année : encore un beau succès.

     devant le port de Saint Martin de Ré

           la dernière ligne droite ... dans 1h12' ??

                                  

Je discute avec un des organisateurs, qui me confirme que le parcours est toujours le même (14,8km : aller – retour entre Saint-Martin de Ré et La Flotte en Ré, avec deux tours de l’Ilot au milieu du Port de St Martin, histoire de prendre un petit bain de foule au passage).

L’ambiance est vraiment bon enfant, c’est les vacances pour tout le monde. C’est ce que j’apprécie dans cette course.

La petite famille - mère, femme et filles – se positionnent devant le siège du journal local (le Phare de Ré). Je sais où seront mes supportrices pour l’aller. Au retour, elles seront sur l’Ilot. 

 

La course illustrée (la plupart des photos a été prise le lendemain de la course)

18h05. Quelques minutes de retard dûes aux embouteillages à l’entrée du Pont de Ré (c’est samedi), mais le départ est donné par les Maires de St Martin et de la Flotte.

       les premiers hectomètres

 

Pour le fun, j’avais judicieusement et discrètement réussi à me positionner quasiment au premier rang, sur la ligne de départ ! C’est bien le seul moment où je serai devant !Un rien m’amuse… Le premier tour de l’Ilot est serein, je me laisse doubler petit à petit bien sûr, jusqu’à me retrouver au milieu du peloton. Je suis quand même parti vite. Progressivement, je reviens à un rythme acceptable, aux alentours de 12km/h.

  le premier tour de l’Ilot. Serein !

Après un passage sur la ligne de départ devant le Parc de la Barbette, nous rejoignons les remparts, passons devant l’entrée de la prison (la Citadelle), et débouchons sur la plage de la Cible.

    porte d’entrée aux abords de la Citadelle

     entrée de la Citadelle, prison actuelle

     le long des remparts

    porte de sortie des remparts vers la plage de la Cible

   passage sur un dernier pont au dessus des fossés, la plage est derrière

     la plage de la Cible

Après une longue ligne droite à travers champs en plein cagnard, nous récupérons le chemin côtier surplombant le bord de mer. C’est superbe.

Les riverains, fidèles au poste, ont sorti les tuyaux d’arrosage. Ca fait du bien.

  chemin côtier menant à la Flotte en Ré

La Flotte est en vue, nous sommes bientôt sur le port

  arrivée sur le Port de la Flotte

Beaucoup de monde pour nous encourager. Je suis à fond, m’accroche aux coureurs qui me précèdent. J’essaie toutefois de conserver quelques forces pour la suite : nous ne sommes qu’au Km 6,5 environ.

Le passage sur la plage de l’Arnérault est un vrai spectacle pour les touristes en maillot de bain ! Les enfants tendent la main pour que les coureurs tapent dedans. Pour moi, une seule idée en tête : atteindre sur le même rythme la mi-course, où se trouve le ravitaillement. L’occasion de marcher quelques mètres ( ?!), ensuite on verra pour le retour.

  

sur le bord de mer, la plage de l’Arnérault après le port de plaisance

 

  l’Abbaye des Châteliers en vue, virage à droite avant le ravitaillement de mi-course 

Km 7,5 …

Le ravitaillement est passé, faut repartir. Pas évident, les jambes sont raides !  Mais je sais qu’il y a une descente jusqu’au retour sur le port de la Flotte, on peut souffler un peu. Les riverains ici ont disposé des bassines sur des tables de camping. Les enfants proposent de nous arroser avec des bouteilles d’eau … un peu de fraîcheur bienvenue avant de rentrer dans le dur.

 

passage du retour sur le port de la Flotte

Le port est passé, c’est le chemin du retour. Le vent est de face, pas de doute, il va falloir faire avec jusqu’au bout. Le Km 9 passe, puis le 10, toujours sur un rythme soutenu. Le Km 11 va sonner fatalement l’arrêt de la chevauchée.

Il faut maintenant entrer en résistance, ralentir pour ne pas exploser. Les jambes sont dures, je me demande si les crampes ne me guettent pas sournoisement. Je m’arrête pour marcher une bonne vingtaine de secondes au dernier ravito sur la plage de la Cible. Puis il faut repartir.

Il reste 2km je crois. Comme toujours, les plus longs.

   retour vers la Citadelle

  sortie de la Citadelle le long des remparts

  traversée du Parc de la Barbette avant de déboucher sur le Port de Saint-Martin

Je connais le parcours, notamment il faut refaire un tour de l’Ilot avant l’arrivée ; ça sape le moral quand on ne sait pas. On croise ceux qui en finissent avant de s’engager sur le Port.

Je ne peux que regarder les pavés défiler. Je devine une foule compacte. Il y a beaucoup d’encouragements.

dernier passage sur le Port de St Martin, puis sur l’Ilot à droite 

Pas vraiment la force de faire un signe vers mes supportrices, je suis dans le rouge. Le rouge foncé. Il faut rester assez vigilant malgré tout, nous sommes sur des pavés, les rues sur l’Ilot sont piégeuses.

Puis à notre tour on envisage la dernière ligne droite. Pas la force de sprinter, juste ne pas me faire doubler… dérisoire.

L’arrivée

Pour une fois, je pense à stopper mon chrono, signe – peut-être – d’un zeste de lucidité.

1h12’09’’ à mon chrono GPS. Le record n’est pas battu, c’est bête pour 1s … mais je me dis que l’objectif est atteint vu les conditions cette année – chaleur et vent – moins favorables que l’an passé. Les premiers ont eux aussi mis 2 à 3’ de plus.

A l’arrivée, deux poubelles remplies d’eau permettent aux concurrents de se rafraîchir et de reprendre leurs esprits. Il fait encore 21°C. J’ai eu chaud !

En fait, le chrono réel indiquera 1h12’18’’ (323e sur 623) : pas de regret pour le record, ce sera pour l’année prochaine. Mon GPS a dû lui aussi faire une pause en cours de route.

Bref, c’est les vacances ! 

dernière carte postale souvenir

 

 

Post-Scriptum

La citadelle de Saint-Martin de Ré fait partie des 12 sites nationaux construits par Vauban qui viennent d’obtenir le classement au Patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

Courir en ces lieux n’est pas neutre.

C’est une fierté supplémentaire, un honneur.

J’espère que les coureurs ce jour-là en avaient la même conscience. 

 

François - Dossard 105

 

6 commentaires

Commentaire de Mustang posté le 05-08-2008 à 13:21:00

une bien sympathique course estivale, merci de nous la faire connaître!

Commentaire de hellaumax posté le 06-08-2008 à 08:59:00

Super récit, François. On sent bien tout l'amour que tu portes à "ton" île.
au plaisir de te revoir!

Commentaire de hagendaz posté le 06-08-2008 à 13:12:00

un récit estival, comme on voudrait en lire d'avantage tout au long de l'année...

Commentaire de seapen posté le 06-08-2008 à 16:29:00

Merci pour cette balade et bravo à saint Martin de ré qui comme Besançon fait partie des 12 sites retenus par l'Unesco. d'autre part une belle description de tes sensations tout au long de la course. Bonne vacances. salutations sportives.

Commentaire de ETRURIEN posté le 11-08-2008 à 10:55:00

On suit ton récit avec un doux parfum de vacances.
La course est alors un doux baume au coeur.
C'est pas mal pour un convalescent!

Commentaire de chris78 posté le 15-08-2008 à 17:02:00

Merci François pour ce récit et ces jolies photos !! A bientot
Christine

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