Récit de la course : La Super Randonnée des Côtes de Bourgogne 2020, par poucet

L'auteur : poucet

La course : La Super Randonnée des Côtes de Bourgogne

Date : 22/7/2020

Lieu : Marsannay La Cote (Côte-d'Or)

Affichage : 927 vues

Distance : 600km

Objectif : Terminer

2 commentaires

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Bretzel Poucet Tour / Super Randonnée des Côtes de Bourgogne

 

Bretzel Poucet Tour OFF 

SUPER RANDONNEE des Côtes de Bourgogne 

 Carnet de voyage


Nous avions prévu de prendre le train pour aller rouler le Douze Cent. Le Covid nous a contraint a improviser un plan B. Finalement c’est à vélo que nous sommes partis d’Alsace pour rejoindre Marsannay en deux jours avant de nous élancer sur la Super Randonnée des Côtes de Bourgogne tracée par Miss Sophie Matter, l’assurance d’un parcours terroir assaisonné des meilleurs spécialités locales (a consommer avec modération sous peine de ne pas rentrer dans les délais), puis de rentrer tranquillement à la maison par la voie la plus directe …


1353 bornes et 16600 d+ c’est le total que donne Strava après cette grande balade en 6 jours partagée avec Laulau Bretzel. Bien plus que rouler à vélo, c’est plutôt vivre avec le vélo qui a été notre mantra durant cette belle aventure. Nous avons eu la chance de connaitre des conditions idéales et nous en avons profiter plein pot
Laurent est un phénomène dans sa discipline de l’ultra triathlon. Bretzel Duracell c’est un moteur infatigable qui affiche au moins trois pointures de plus que moi. Sur la route c’est lui qui assure, toujours attentif a trouver le bon tempo pour me faciliter la vie. Pour moi c’était donc (presque) du vélo tout confort. En fait il n’y a qu’un domaine ou je peux rivaliser avec lui, c’est pour la bouffe. Laulau a beau avoir bon appétit, il lui arrive d’avoir des coups de mou. Alors quand le champion peine a terminer son assiette il ne faut pas hésiter a terminer ses frites. C’est ça la solidarité. C’est surement pour ça qu’on s’entend bien.

Lundi c’était une mise en route tranquille par les petits cols du Haut de Ribeauvillé, Fouchy, Urbeis, Mandray pour aller rejoindre le défilé de Straiture avant le pique nique sur les rives du Lac de Gérardmer. Un bon petit gout de vacances, tout juste perturbé par le craquement soudain et continu du boiter de pédalier de mon compagnon de route. Laulau a trouver un produit miracle dans un camping pour calmer le vacarme, puis arrosait régulièrement avec son bidon des que ça repartait. Un peu inquiet pour la suite tout de même. Puis nous avons fait connaissance avec le petit Col de Sapois, pittoresque mais plutôt coriace a l’heure de la sieste. C’est par là que nous attendait Francis Mengin, le chef indien local, qui a conduit a travers son territoire en toute sécurité … Merci encore Francis pour ces délicieux kilomètres à l’accent vosgien, pur jus.

J’avais repéré quelques petites routes pour arriver sur Bain les Bains, parfois limite gravel et bien raidasses, mais très jolies et d’une tranquillité absolue. Nous avons apprécié cette première soirée à "Vie la Vie", une superbe maison d’hôtes reprise par un couple de hollandais. Le dîner préparé par Miranda avec le petit rosé kivabien était délicieux.

Nous sommes répartis tout guilleret mardi matin par la paisible piste cyclable qui suit le canal des Vosges, direction la Bourgogne. L'un des grands moments de la journée a été ce ravito surprise au milieu d'un village sur un mirabellier qui croulait sous les poids des fruits et débordait négligemment sur la route. Bref sur notre trace … Des mirabelles à point qui explosaient sous le palais … On s'est gavé et on en a fourré plein les poches. Vraiment trop dur le vélo !!! Pause à midi sur la terrasse d'un troquet à Champlitte ou nous avons dégusté l'excellent panier pique nique que nous avait préparé Miranda … L'étape était facile, bucolique, nous avons bouffé quelques sections gravel surprises, traversé la grande forêt de Longchamp. Avant de nous retrouver sans transition dans un flux de circulation intense et bruyante en rentrant dans la banlieue. Je voulais contourner Dijon mais bon, il faut bien reconnaître que cette trace n'était pas très heureuse. L'étape du soir était réservée au Campanile de Marsanay, a quelques kilomètres du départ de la SR Bourgogne, au cœur d'un immense zone commerciale aux standards de notre époque, mais bien pratique pour refaire le niveau de la sacoche à bouffe et ajuster les préparatifs. Nous avons diner au Flunch local avec Bridou, venu en train depuis Mulhouse pour effectuer la SR. L'heure était encore au petit canon de rosé pour faire glisser le copieux couscous du soir. Une eau chaude la dessus et au lit …

Pour les non-initiés une Super Randonnées formaté Audax c’est 600 bornes et au moins de 1000d+ à réaliser en moins de 60h, départ libre et contrôles photos aux endroits définis par la feuille de route. Simple sur le papier, bien moins évident lorsqu’on est sur le vélo … Pour Laulau et moi c’était une première. J’avais découpé la trace à Sophie en 3 tronçons, ajustés en fonction des hébergements réservés pour chaque nuit, sur ou au plus proche du parcours.

Mercredi nous avons décollé de l’hôtel à 4h pétantes, accompagné par Bridou. Heureusement d’ailleurs parcequ’il y avait déjà un premier bug sur ma trace ajustée qui avait zappée l’Office de Tourisme de Marsannay, lieu de départ officiel. Dés la sortie du bourg nous sommes au cœur de l’action pour gravir le Mont Afrique et voyons déjà s’éloigné le feu rouge à Bridou. Le passage à Velars sur Ouche me rappela mes débuts en trail (Trail du Pain d’Epice, au temps du Challenge des Trail de l’Est) ; Ouch (bis), ça ne nous rajeunit pas. Quelques kilomètres le long de l’autoroute bien calé dans la roue a Laulau et hop, nous prenons la direction du Morvan en pointant a la Borne Militaire et au Mont St Jean, des talus encore raisonnables, avant de grimper vers Saulieu avec plus de 100 bornes dans les pattes pour trouver la première boulangerie ouverte de la journée. Nous avons explorés les nombreux lacs du Morvan repeuplé en mode batave pour aller pointer au Barrage du Crescent et au Haut Folin, une longue montée plutôt régulière pour atteindre le sommet de la randonnée à 901 m.

Nous devions alors enchainer avec le Mont Beuvray avec qui j’avais fait connaissance l’année précédente lors de la Diagonale du Vide et qui nous avait donné du fil a retordre. Là notre Laulau a fait un peu de rab car le lieu de pointage était lors trace gpx , il avait déjà bien entamé la descente avant de comprendre … J’imaginais que ce Mont Beuvray était le clou de la SR. Que nenni, le pire était a venir …

Vu l’heure avancée nous avons décidé d’une pause diner à la terrasse d’un troquet à St Leger sous Beuvray. Option restauration rapide, pas très rapide. Mais bon, il fallait absolument caler les estomacs avant la nuit. Il nous restait a peine 40 km jusqu’à l’hébergement, une formalité dans mon esprit. Sauf qu’il fallait se coltiner la montée d'Uchon, le truc le plus dingue que j’ai escaladé a ce jour (la palme de la difficulté sur cette SR) Heureusement que mon compteur n’affiche pas les pourcentages, j’aurais pris peur et mis le pied à terre. Selon Laulau plusieurs passages à plus de 20%, heureusement avec des replats à 1à … Et ça ne fini jamais. La nuit était tombée lorsque nous avons pointé en haut. Evidemment nous sommes arrivés très tard au airb@b réservé à Montcenis, pile poil sur la trace. L’essentiel était de pouvoir se doucher et dormir quelques heures. Pour le reste on oubliera cette nuitée.

Réveil forcément difficile Jeudi matin. Bridou nous attendait sur la place du village pour quelques kilomètres en commun. Un début de parcours facile dans la bucolique douceur du levé du jour. Et tout a coup une bifurcation improbable sur la droite. Pif paf, direct dans le 15%, c’est parti pour une nouvelle série d’escalade bien musclées … Mont St Vincent, très jolie Butte de Suin, redoutable Mont St Cyr. Ce dernier (à la seconde place sur le podium de la difficulté) apparait pas sur la trace, ce qui nous a valu un AR gratuit pour aller chercher ce pointage tout au bout d’une rampe infernale. Toujours heureux de cocher une nouvelle case sur le chemin de la SR. Pause déjeuner à la superette de Matour avant d’aller rendre visite à la Mère Boitier par une superbe petite route offrant de jolis panoramas. Le contrôle suivant est situé au Col de la Grange au Bois d’où l’on aperçoit déjà la fameuse roche de Solutré, pour l’un des passages les plus agréable de la randonnée. En remontant vers le Nord nous somme allés pointé au Mont St Romain (impossible de le louper au bout de la route) et au farceur Col de Navois.
Pensant être au sommet nous avions déjà fait la photo a ce qui nous semblait être le modèle montré par la feuille de route. En réalité le col n’arrive que quelques kilomètres plus loin après une descente et une sévère remontée. J’aurais dû penser a placer les points de contrôle sur la trace comme l’avait fait Bridou.

Au passage a Martailly les Brancion, encore un vieux souvenir du Challenge des Trails de l’Est avec ce Trail des Cadoles que j’avais couru deux fois. Les cadoles se sont les anciennes cabanes en pierres sèches que l’on trouve dans le vignoble de Bourgogne. Je me souviens de ma dernière participation en 2005, j’ai encore les chaussettes Monnet offertes aux finishers, presque comme neuves et toujours aussi confortables. Cocorico, qualité française !!! Je m’étais fait ramassé dans les derniers kilomètres par Werner Schweizer, papy emblématique, pionnier du trail. J’ai bien appris en le regardant. Werner était ravi d’être arrivé moins de 20’ après Karine Herry, légende des Templiers , Grande Dame du trail français. J’ai retrouvé le classement de l’époque … Luc DSP que je ne connaissais pas encore, aujourd’hui roi de la moulinette à vélo avec qui j’ai roulé quelques kilomètres mémorables dont un 1000 du Sud d'anthologie avait encore ses jambes de feu running au pieds et avait fait top 5… Nostalgie ... Quelle époque !!!

Pour en revenir à nos vélos nous pensions finir par le Mont Rome et nous cherchions à vue un taquet avec une antenne en haut … En relisant la feuille de route nous avons enfin compris qu’il n’était que pour le lendemain que que l’heure était a rejoindre notre lieu d’hébergement au plus vite au hameau de Theuray, a deux kilomètres de la trace.
Il était 23h bien sonnés lorsque nous sommes arrivés, nous avons trouvés sans problème, les gens nous attendait dans le jardin avec de la lumière. Un vrai bonheur d’arriver ainsi après une si dure journée. Nous avions une superbe chambre, avec une grande salle de bain et même une machine à laver. Laulau a lancé la lessive, s’est posé sur le pieux et a ronflé instantanément. Je me sentais moins défoncé que la veille et j’avais vraiment envie de partager ce petit moment de bien être sur face de bouc … Fatigué et un peu excité en même temps.

Comme promis la veille notre hôte Christiane nous avait installé un petit déjeuner royal sur le petit balcon pour 5h15. Ce Vendredi ne pouvait pas mieux commencer. Il nous restait à peine une centaine de bornes pour boucler la SR qui ne nous paraissait pas les plus compliqués sur le profil ... Monsieur Garmin s'est rapidement manifesté en nous demandant de faire demi tour, alors que nous étions sur la trace. Les bip bip répétés commençaient vraiment a nous taper sur le système. En même temps nous avions une sensation étrange … Lors de mon découpage j'avais omis d'effacer un point de la veille, et nous étions donc repartis à contre sens. Pfff, c'est malin … Il me faudra être plus vigilant la prochaine fois avec les bidouilles sur Komoot, les procédures sont rapides mais parfoirs imprécises.

Le temps de remettre nos cerveaux et nos vélos dans le bon sens et nous étions déjà au pied du Mont Rome, un sacré pétard également. Plus régulier celui là, mais toujours a l'arrache ,, sauf de petit replat à la fin. Pour moi c'est celui là qui complète le podium de la difficulté.

La montagne des Trois Croix est arrivés rapidement, bien plus accessible et peut être le plus joli par le cheminement qui nous y conduit. Le point de contrôle est situé au bout du parking bitumé mais pour le fun nous avons poursuivi en mode gravel jusqu'au sommet. Et c'était bon. (l'arrivée au sommet, pas le gravel). Ca valait bien une pause boulangerie à Santenay, quelques kilomètres plus loin.

Nous avons failli loupé le contrôle numéro 18 à l'Oratoire de Blagny, placé au milieu d'une côte pas bien compliquée. Il n'en restait donc plus que deux, dont l'arrivée … Alors nous avons cheminé a travers le vignoble et enchaîné une multitude de raidillons "non repetoriés", du brutal toujours, avant d'enfin trouver cet affreux pont d'autoroute pour l'ultime contrôle perché. Et il en restait encore un peu avant de rejoindre Marsannay après avoir cumulé 2000d+ en 100 bornes sans avoir dépassé les 600 m d'altitude. Nous avons pointés Vendredi 24/07 en début d'après midi, avec tout juste une heure et demi de marge sur le délais de 60h … Vraiment heureux d'être allé au bout de ce parcours redoutable, en y prenant énormément de plaisir. MERCI Sophie pour cette dégustation des Côtes de Bourgogne qui nous a ravis.

A la croisée des chemins entre le désuet tamponnage de cartons et les contrôles par photos numériques, loin des excès engendrés par la tendancedu bike picking bizness, les SR ne se la jouent pas et respirent la simplicité de l’aventure authentique. L'autonomie y prend tous son sens, tant dans la préparation que dans la réalisation. Cette formule me plait bien. Sophie ayant exploré tous les massifs français il y a vraiment matière à rêver à de nouvelles aventures.

Nous nous sommes un peu lâchés au Cora de Marsennay avant de reprendre la route pour rejoindre Besançon via Dôle. Je pensais avoir trouvé un tracé "intelligent" en suivant la voie cyclable le long du canal de Bourgogne. En réalité nous avons surtout trouvé un infâme gravier ... ça c'est arrangé en trouvant les rives de la Saône a St Jean de Losne, puis surtout l'Eurovélo6 en arrivant a Besançon de nuit, avec sa citadelle illuminée et beaucoup d'animation. La cerise sur le gâteau c'était ce Kebab placé pile poil au pied le l'Auberge de Jeunesse (souvenir des BRM sur Besançon avec Christophe). Trop bon, trop bien …

Samedi c'était retour tranquille par l'Eurovélo6 ou nous avons eu le plaisir de retrouvé Christophe venu a notre rencontre. L'occasion d'une pause déjeuner bien sympa au port de Montbéliard, sur une terrasse donnant directement sur le piste cyclable … Juste un peu désolant a mon sens qu'un restaurateur ne soit pas foutu de donner une carafe d'eau a trois cyclos gourmands attablés dans son établissement … Ce petit détail n'a pas gâché ce retour tout confort dans les roues des champions de la Ventoux Connexion. Avec l'incontournable petit détour par Wattwiller pour le contrôle du poulailler (hors carton de route) et la pause goûter chez Christophe.

Encore une soixantaine de bornes pour aller jusqu'au carrefour du Pont de la Fecht derrière Laulau avant que nos chemins se séparent … Avec toujours la même émotion lorsque l'on se quitte après tant de bons moments ensemble.

A bientôt

 

Les photos de la semaine (que Mr. Google ne veut pas ranger dans l'ordre ...)


https://photos.google.com/share/AF1QipOmkz3HqoTpIWkjULqtNrNu93BtMwXPpwYM4k1hiEZkhXoUx3cdbzfyutkJK7AGig?key=Ti05N3lrMWpDaWtFTHRfaktadTZ4eFBzY2ZFSzFn


 

 


 

 

 

 

2 commentaires

Commentaire de Bacchus posté le 03-08-2020 à 20:27:27

Super balade, je ne connaissais pas ces formats SR AUdax. Certains lieux que tu évoques (lac du Crescent) sont tout près de chez moi. Je vais jeter un oeil à ce parcours.
Merci pour ton récit

Commentaire de poucet posté le 05-08-2020 à 07:14:11

Merci Bacchus. Ravi si ce petit récit contribue un peu a faire découvrir les SR Audax. Ton coin est très intéressant, j'y reviendrai en mode rando. @++++

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