Récit de la course : Raid Le Puy - Firminy 2019, par nanard7th

L'auteur : nanard7th

La course : Raid Le Puy - Firminy

Date : 17/11/2019

Lieu : Le Puy En Velay (Haute-Loire)

Affichage : 1133 vues

Distance : 69km

Objectif : Pas d'objectif

8 commentaires

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Le Puy Firminy 2019 - Une première qui en appelle d'autres !!!

Autant je connais la Sainté-Lyon depuis ma petite enfance (né à Saint-Etienne, mes parents habitent au-dessus de Sorbier), autant, curieusement, je n'avais pas entendu parler de la randonnée pédestre Le Puy Firminy jusqu'à très récemment.

Et ces dernières années, avec mes 9 inscriptions consécutives à la STL, je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'y penser, vue la proximité temporelle des deux épreuves.

Mais l'année passée, après 8h sous une pluie battante, le froid, le vent, la boue ... Quelque chose à lâché dans ma tête ... au bout de 61km, à Soucieu j'ai décidé d'arrêter la STL (mon premier abandon sur cette course) ... et c'est à ce moment que j'ai aussi décidé de passer à autre chose pour 2020...

Alors, pourquoi pas le Puy Firminy cette année ?

Il faut dire que Coco38 (avec lequel j'ai fait la moitié de la 6000D fin Juillet) et Bubulle, qui m'a hébergé dans le Vercors lors de l'UTV ont été dithyrambiques sur cette course, alors oui, pourquoi pas ?

Et puis avec l'AAB organisé par Jean Claude, c'était l'assurance de passer un bon moment avant la course !!

 

C'est comme ça que ce Samedi soir, je me suis retrouvé au départ de cette course après un repas sympathique avec une bonne tablée de Kikou dont évidemment Coco et Bubulle mais aussi Kirikou, Mazouth, Zeze, Tigi et 2 charmantes coureuses en guest star pour qui c'était leur premier long (et qui feront des étincelles pendant la course !!!)

Le transport en Bus entre Firminy se passe rapidement à discuter avec Bubulle et les autres Kikous...

A l'arrivé au stade, Bubulle en habitué des lieux, me guide vers le fond d'une salle ou on s'installe en attendant le départ ...

Quelques minutes avant Minuit (il n'y a pas de vagues sur la LPF !!!) nous descendons ...


La température est assez fraiche (autour de 0° et pas mal d'humidité dans l'air) et le ciel semble se dégager ... C'est plutôt de bon augure ... Et c'est le départ !

Objectif 10h30 !!!

 

Le groupe compact des 300 participants explose rapidement au bout de quelques centaines de mètres et mis à part le portillon de sortie du stade qui crée un petit bouchon, très rapidement l'espace se fait entre les coureurs et les randonneurs

On reste ensemble avec Coco et Remi nous suit un moment puis il accélère et nous distance rapidement. Coco prend son rythme de marche rapide et je me rends compte que je ne pourrai pas le suivre en marchant, alors je trottine à ses côtés.

La première image marquante de cette course, c'est la traversé du pont de la Chartreuse. Les dalles en pierre sont très glissantes à l'image de ce que sera une partie du parcours. Sans que ça soit vraiment dangereux, il faudra être très attentif !

Sur un faux plat montant, on longe la RN88 pendant près d'une heure en alternant chemins stabilisés et petites routes goudronnées. Que c'est long de sortir de la ville, pourtant le Puy, même si c'est la préfecture de la Haute Loire, ce n'est pas Sainté !

 

On passe une dernière fois sous la N88 et on attaque une longue montée et là je comprends que je ne vais pas pouvoir suivre Coco qui n'a pas baissé de rythme !!! Je passe en marche et il me distance inexorablement.  Heureusement les 100m de D+ sont vites avalés et dans la descente vers Malrevers je repasse en mode course et je le rattrape rapidement. Ce chassé-croisé va durer pratiquement toute la course !

Je ralentis un peu et nous arrivons ensemble au ravitaillement. Ouah !!! quel contraste avec le ravito de Saint Christo de la STL (l'enfer sur terre) !!! les derniers coureurs sont déjà passés et les premiers marcheurs, hé bien c'est nous (ou presque !), bref le garage est vide ! Je fais tamponner mon carton (1h40), c'est tellement anachronique que j'en rigole encore, je m'enfile un pain au chocolat (le premier ...), je goute au sirop de l'espace (beurk !) et on repart tranquille avec Coco. On est dans les temps prévu !

 

Une petite côte franchie pratiquement ensemble et on attaque le plus gros D+ de ce Firminy qui va nous amener vers le point culminant de ce LPF (880m quand même !!!) après avoir dépassé le second ravito (Le Coindet).

C'est dans cette montée qu'une marcheuse qui balance frénétiquement les bras nous dépasse, je vois bien que Coco essaye de lui emboiter le pas mais elle va trop vite et il doit la lasser partir.

De mon côté, je suis inquiet : une grosse douleur au bas du dos s'est installée après seulement 15 km ... douleur totalement inhabituelle ... Même si je n'aime pas ça, je pense prendre un anti-douleur au ravito du Coindet mais finalement on fait un arrêt éclair avec Coco et je décide d'attendre et voir comment je serai à Beaux.

 

Les petites routes et les chemins se succèdent au travers de champs enneigés éclairés par la pleine lune (ou presque) ... C'est magnifique ... Et puis nous sommes vraiment seuls avec Coco ! Mon mal de dos s'est atténué alors j'en profite, surtout que c'est un passage assez roulant. On rattrape un groupe de coureurs/marcheurs qui ont un magnifique chien blanc avec eux ! Le chien va s'arrêter à Beaux, le veinard !

Quelques km avant Beaux, une petite cote me ralenti et JC en profite pour me dépasser ... alors dans la descente, j'envoie les chevaux jusqu'à Beaux pour qu'il me trouve attablé au ravito devant une grand bol de soupe bien chaude ! 4h11 sur le carton pour 4h15 de prévus : un vrai métronome ! 

Coco arrive et on prend notre temps et j'en profite pour avaler une deuxième soupe. On repart rassasié au bout d'un quart d'heure. Etrangement, alors qu'il ne doit pas faire plus de 1 à 2° je n'ai pas froid, il faut dire que mes deux couches plus mon gilet jaune très tendance me protègent efficacement.

 

On se suit avec Coco pendant quelques Km puis on attaque la longue descente vers la Loire ou je me lâche et je me fixe un petit chalenge, je vais essayer de passer la cote qui va de Bransac à la Croix de l'Horme sans que Coco me rattrape ...

Dans la descente en forêt un peu plus "technique" qui m'amène à Vaures, je pense au bois d'Arfeuille. Là, je suis seul sans personne pour me tomber dessus (comme ça m'est arrivé sur la STL ...) !

Je passe sur le long pont qui enjambe la Loire en courant et j'attaque les premières pentes toujours en courant.

Soudain, au milieu de la montée, tout tourne, ça ne va pas bien du tout, je ralenti fortement puis je m'arrête ... sans doute une hypoglycémie, mais c'est étrange, on a quitté Beaux il y a tout juste une heure ... Je prends un gel "coup de fouet" ... et je repars lentement ... et on n'est qu'à la mi-course ...

Des coureurs me dépassent en me demandant si ça va ...  Je les rassure, et c'est vrai que le gel commence à faire son effet ... et 10' après Coco me rejoint avant le sommet ... Raté ...

 

Heureusement, on a passé la mi -course et ça me booste, je me refais une santé sur les chemins et la route qui mène vers Confolent ou j'arrive en 6h25 (10' de retard sur l'horaire prévu). Le bistro (amicale des Boulistes) est exactement tel que décrit dans les récits de Bubulle ! On s'assoit un moment en mangeant un pain au chocolat (encore) ...  et on quitte à regret les lieux après un petit quart d'heure de pause...

 

On passe deux fois sous l'impressionnant aqueduc qui surplombe Confolent et sur lequel nous sommes passés en bus à l'aller 8h plus tôt ... Notre rythme a ralenti : j'ai maintenant les genoux qui commencent à couiner et Coco aussi semble souffrir et il nous reste encore près de 30km à tenir... On longe la N88 avant de bifurquer sur la gauche vers la D47 qui nous emène vers Monistrol sur une interminable ligne droite de plus de 2 km ... Que c'est long ...

 

En arrivant à Monistol je pense encore une fois aux récits de Bullbule sur les effluves de croissants chauds à l'entrée de la ville ... Grosse déception ! Nous c'est surtout les gaz d'échappements qui nous accueillent, il faut dire qu'il est près de 8heures du matin et que les boulangeries sont ouvertes depuis belle lurette !!!

Un coup de tampon (7h51 - 20' de retard) et on se pose 10' ! Encore des viennoiseries : un croissant + un pain au chocolat (+1) + un sandwich au saucisson ... No comment ...  Et puis un anti-douleur (mon premier de l'année) ...

A la sortie du ravitaillement de Monistrol, on repart tranquillement avec Coco puis en sortant de la ville après une courte montée ou j'ai réussi à le suivre, Coco conserve son rythme. Je pars donc en courant en lui donnant rendez-vous à la prochaine montée. Dans le long faux plat descendant le long de la route d'Aurec, je vois aux loin deux coureurs que j'espère rattraper. Après un long virage, je ne les aperçois plus ... bizarre ... Je continue à une bonne allure ... je me retourne ... Je ne vois plus Coco ... ne voyant plus de balises, je suis pris d'un gros doute… Je sors mon téléphone, la trace sur Visorando me rassure. Je suis bien sur le parcours. Je continue rassuré mais perplexe. Soudain avant d'arriver à un pont, je vois mes deux coureurs qui débouchent de la droite juste devant moi !

Le con ! j'ai raté la seule nouveauté de ce LPF 2019. J'étais bien sur la trace ... mais sur celle de l'édition 2018 !

Après le pont, on prend sur la droite un chemin bien raide ou j'avance bien. Le chemin devient goudronné et comme depuis le départ il faut être très attentif aux plaques de glaces.  Je me retourne sans cesse pendant ces 100m de D+, toujours pas de Coco en vue. J'arrive rapidement à la Chapelle d'Aurec (8h55). J'ai maintenant 25' de retard sur mes prévisions mais mes sensations sont bonnes depuis Monistrol, alors je décide de ne pas m'arrêter au ravitaillement pensant que Coco me rattrapera dans la partie en légère montée après le ravito. Je fais tamponner mon carton et je repars me retournant une dernière fois ...

 Le balisage n'est pas très clair, j'ai un doute, je me retourne et je vois ce que je crois être un bénévole me faire des grands signes.

Je fais demi-tour et je repars sur la droite en longeant le ravito en suivant deux marcheurs ... Au bout de 500m, je m'aperçois de ma méprise .... Je reviens au centre du village pour enfin apercevoir un balisage ... une dizaine minutes de perdue ...  Mais c'est un grand classique sur la LPF (et puis ça rattrape le temps "volé" avant la Chapelle) ..., Je me demande si Coco n'a pas profité de ce jardinage pour me dépasser, Mais non, il m'indique au téléphone qu'il n'est toujours pas arrivé au ravito, alors je continue, je me sens vraiment bien et je vais courir pratiquement tout le long de cette partie qui nous amène à travers champs vers les gorges de la Sémène.



 

Les douleurs se sont fortement atténuées alors j'en profite un maximum ... Dans la courte descente assez technique qui nous amène au fond des gorges, euphorique, j'accélère au point que je dépasse 5 coureurs (alors que je n'avais vu personne pendant près d'une heure depuis la Chapelle). Le pied ! je traverse le pont et j'attaque la sévère remontée vers Fayette, des cailloux bien glissants ... et la boum ! j'explose ! je suis à l'arrêt ! les coureurs me redépassent un à un ... le dernier me lance un "courage" que je sens un peu taquin !!!

Bon je le mérite ... Heureusement, la pensée d'une crêpe au Nutella me fait avancer.

Enfin après une dernière rampe, on y est ! Elle est bien méritée cette crêpe ... Je discute avec les bénévoles du nombre de Km qu'il reste, ils ne sont pas d'accord entre eux .... moins de 5 ... plus de 5 ... bref, je prends mon temps ... mais Coco n'arrive toujours pas ... alors je repars et j'entame la dernière (ou presque) montée avant l'arrivée ... puis je me ravise, on avait dit qu'on terminerait cette course ensemble ... J'appelle Coco qui m'indique avoir passé la Sémène et être dans la montée ... Je fais demi-tour, je reviens au ravito et je me reprends une seconde crêpe en attendant Coco devant des bénévoles interloqués ...

Qu'est-ce qu'on bouffe quand même sur la LPF !!!    

Coco arrive enfin et il s'arrête lui aussi pour une crêpe bien méritée et on repart ensemble (je me serais arrêté plus de 20' au total à Lafayette) !!!

 La suite, ce n'est que du bonheur ! Enfin, on a un rythme équivalent en marchant. En descente, pour soulager des jambes douloureuses après 10 heures de marche, Coco cours enfin ! L'arrivée sur les hauteurs de Firminy est sympa sur un sentier vraiment agréable. Même la remontée à L'amicale Laïc passe comme une fleur. On franchit l'arche d'arrivée dans l'anonymat le plus total, on rentre dans la salle, on fait tamponner nos cartons une dernière fois (11h30/169ème) et voilà, notre LPF se termine !

A l'arrivé on retrouve Rémi arrivé une bonne demi-heure avant nous ...

On discute de nos courses respectives et puis j'évoque l'absence de cadeau de finisher (il me semblait qu'il y en a un toute les années)

J'avais bien remarqué un tas d'enveloppes kraft posées sur le bureau des "officiels", mais je n'avais pas osé demander s’il y avait un cadeau finisher (pour éviter de jouer au coureur grincheux). Avec un grand sourire, Rémi dit si, si, ce sont les fameuses enveloppes !

On va réclamer notre dû, je l'ouvre et je mets la main à l'intérieur ... Et là, ma première pensée, c'est noooooooooooon... ils ont osé ... des préservatifs !!!!

Mais non, en fait, je sors 5 sachets de thé sous cellophane ... Ouf !

Un cadeau finalement bien à l'image de cette course ! 

 

Alors que dire ?

Que les grands moments de solitude, l'absence totale de bénévoles sur le parcours, le balisage incertain, les ravitaillements hors normes, l'amateurisme assumé de l'organisation, un parcours finalement varié et pas tant que ça typé goudron, rendent cette course incroyablement attachante ...

Alors je comprends qu'on puisse aimer cette course et vouloir y revenir ...   

Et pour tout dire... ce sera mon cas en 2020 !!!

8 commentaires

Commentaire de tidgi posté le 24-11-2019 à 22:34:02

Bravo pour cette première...
Un mordu de plus :)

Commentaire de Mazouth posté le 25-11-2019 à 00:04:24

Bien joué, tu as vraiment profité de tous les charmes de cette course... avec appétit ;)

Commentaire de zeze posté le 25-11-2019 à 09:13:53

L'essayer c'est l'adopter
Bravo pour cette première et un nanard de plus dans la bande des mordus de LPF A bientôt
Bernard

Commentaire de coco38 posté le 25-11-2019 à 20:23:29

Bravo et content que tu aies aimé cette traversée de la Haute-Loire !
Je savais pas que tu avais demi tour à Lafayette pour m'attendre. Je comprends mieux pourquoi tu avais froid ! Merci et l'année prochaine j'essayerai de courir un peu dans les descentes pour être plus dans ton rythme. A+
JC

Commentaire de philkikou posté le 26-11-2019 à 07:12:31

Bravo pour ton 1° LPF , et pas le dernier ;-)

Commentaire de Jedj posté le 27-11-2019 à 10:25:04

On se rejoint ! fini la STL vive LPF!

Commentaire de Arclusaz posté le 07-12-2019 à 14:35:13

Avec Coco, on dirait deux frangins avec vos belles lampes (je me demande bien pourquoi vous avez choisi cette couleur !!!!!). Bravo pour cette belle balade. Si il n'y avait pas dans de plat et de bitume, je viendrais bien pour l'ambiance et paradoxalement l'absence d'ambiance.

Commentaire de Gibus posté le 15-12-2019 à 21:05:54

Ah quand on mord à la LPF, on a les crocs pour revenir.

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