Récit de la course : Ultra Trail du Périgord - 45 km 2019, par augustin

L'auteur : augustin

La course : Ultra Trail du Périgord - 45 km

Date : 11/5/2019

Lieu : Lalinde (Dordogne)

Affichage : 1358 vues

Distance : 45km

Matos : Brooks Cascadia

Objectif : Se défoncer

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Trail des Bastides 2019

Compte-rendu trail des Bastides (Périgord Grand Trail) 42 km (1 200m de D+)

Samedi 11 Mai 2019

Lalinde (24)

 

Je reprends la plume pour cette épreuve coup de cœur courue l’an dernier (100% sous la pluie), mais la région est tellement canon que d’office je savais que je serai de retour en 2019 sur la ligne de départ.

Une organisation géniale et quasi-familiale qui propose la 4ème édition de cette aventure, des passionnés, accessibles, aux petits soins pour nous coureurs, un parcours sympa (90% sentiers et 10% route) mettant en valeur les atouts de la Dordogne.

Du coup ai ramené dans mes bagages mon beau-frère et un pote du bureau, histoire de bien se marrer, avec un trajet depuis Paris dès le mercredi matin histoire de profiter de ce long week-end.

A noter, un changement de nom car l’ancienne appellation « UTDP » (Ultra Trail du Périgord) faisait de l’ombre à une course au nom proche ;-) ; donc devenue « Périgord Grand Trail ». Un futur must à n’en pas douter !

En terme de prépa, une bonne année ce cru 2019, du volume, quelques courses (route et trails), du vélo, du home-trainer, mais très peu de piscine. Je suis très largement au-dessus (en volume) de l’an passé, ou ma prépa était très…symbolique ! L’an passé j’avais 430 km de course à pied sur le 1er quadrimestre 2018, cette année je suis à …730 km, à raison de 30h de sport par mois toutes disciplines confondues. Auxquels s’ajoutent 1 200 km de vélo, 25h de home-trainer et « seulement » 17 km de natation.

Par contre depuis ces 10 derniers jours c’est mon 3ème dossard que j’accroche (semi de Chelles le 1er mai, course nature de 16 km « Entre Dhuis et Marne » le 5 mai, et maintenant le trail des Bastides…), on verra si cette accumulation était judicieuse…

Les trois derniers jours précédant la course sont mis à profit pour non pas courir mais utiliser les outils d’extérieur (tondeuse, hache, scie, débroussailleuse…) histoire de bien mettre toutes chances de son côté J. Même schéma, à raison de 7 à 8h par jour de bûcheronnage, on verra si c’était pertinent ou complètement débile…

Je reviens donc courir la version 42 km, avec  1 200m de D+, sachant que le même jour se court aussi l’Ultra (passé de 110 km à 85 km, avec 2 800m de D+ et un départ à 5h du matin) et la version mini (17 km ; 350m de D+). Au total près de 700 coureurs cette année.

Histoire de faire les choses consciencieusement, je me gave de Malto les 3 jours précédant la course, puis le matin du D-day je dévore mon demi -Gatosport règlementaire. Les pieds sont Nokés, les pansements préventifs sont installés, y’a plus qu’à.

Ai prévu en terme de ravito les inévitables gels + un comprimé de Sportenine toutes les heures, et surtout de la boisson iso dans la poche à eau, le tout dans le sac de trail prêté gentiment par madame ;-)

Par flemme nous n’irons chercher les dossards que le dimanche matin juste avant le départ en mode arrache, puis dépose des sacs d’après-course à la voiture et on se dirige fissa vers la ligne de départ (à 1 500m via le chemin de halage), c’est limite côté timing on arrive 10 min avant le départ sur la ligne !

 

Pour nous, départ 8h du matin, cette fois-ci depuis le centre-ville de Lalinde et pas du camping de la

Guillou (qui reste cependant notre point d’arrivée). Nous sommes 290 engagés sur ce format de course, une belle progression par rapport à l’an passé (180 classés).

Nous sommes sur la ligne avec Loÿs mon beau-frère et Yoann mon collègue du bureau, chauds patate !!! Cette année pas de version duo, nous sommes toutes et tous en catégorie individuels. Fred l’organisateur nous informe d’une petite modification de parcours ajoutant 1 km et 200m de D+. Pas de pluie pour le moment, cool ! Les gaillards autour de nous sont affûtés, à mon avis le niveau va remonter d’un cran cette année, ils n’ont pas l’air de venir pour se balader !!!

Le bonhomme est prêt, je trépigne, en terme d’équipement je conserve ce que j’avais l’an dernier à la même époque ici même, des vêtements de compression, des manchettes avec un coupe-vent léger, et le gilet de trail lesté de la poche à eau et autres gels. J’en profite pour avaler en vitesse un gel avalé et un comprimé de Sportenine.

Top départ en ce samedi matin, il est 8h, je pars en première ligne pour juger un peu de la concurrence du jour, je sais que le début est rapide mais que très vite une fois que l’on aura traversé la Dordogne on va se taper le sentier monotrace qui commence par un escalier.

Une mini boucle en ville le long de la pièce d’eau avant de traverser par le pont, puis une belle montée bien raide qui permet d’arriver au pied de l’escalier. Je suis en 5ème position (!), bien placé mais j’essaie de ne pas me mettre dans un faux rythme. Je me fais doubler par quelques excités qui grimpent et descendent tout schuss dans cette première partie, bien casse-pattes. Cela glisse aussi, cette partie en hauteur sous les arbres est bien humide, rendant la terre et surtout les cailloux bien glissants.

Je commence déjà à galérer avec la poche à eau, j’ai l’impression qu’il faut beaucoup forcer pour avoir un peu de boisson, ça va pas le faire !

La Motte (8ème km), 1er ravito, je ne m’arrête pas. Au bout d’une heure de course je suis à 10,5 km. Un gel et un comprimé de Sportenine avalés. Relativement rapidement nous arrivons à Molières, nous sommes au 16ème km. Petit village superbe que l’on traverse, 1ère barrière horaire ici, le tapis enregistre les temps de passage (il faut passer avant 3h de course, et j’y passe en 1h29, à la 15ème place au scratch).

Re-ravito mais auquel je ne m’arrête pas, puis à la sortie du village nous sommes 3 coureurs désorientés : où est le chemin ? à droite ? à gauche ? On tâtonne puis au loin apercevons la rubalise salvatrice. 20ème km passé en 1h50, jusqu’ici tout va bien.

Arrive bientôt le village de Calès, km 23, et ravito, j’attrape un bout de banane à la volée. Peu de temps après je rate le fléchage et part à droite, erreur, demi-tour toute, je file tout droit (re-erreur) mais sans rubalise je me mets à douter, re-demi-tour, je finis par voir ce petit chemin entre deux maisons et cette rubalise planquée dans la haie, argh ! Le sens de l’orientation et moi c’est une longue histoire…

On traverse la Dordogne au niveau du 25ème km avant d’arriver à Trémolat (connue pour sa base de loisirs), puis peu après je vois mon pote Yoann revenir sur moi, super il fait une bonne gestion de course, on papote et on va essayer de continuer ensemble. J’ai un point de côté qui est apparu, pas bon ça ! Pas assez bu très vraisemblablement.  

Juste après on retrouve la descente de l’an passé dans laquelle une crampe m’avait terrassé l’arrière de la cuisse, cette année bis repetita la douleur est fulgurante, je suis à cloche-pied et laisse filer mon pote devant. Quelle tuile, cela fait un mal de chien ! Une fois sur le bitume en bas cela rentre dans l’ordre doucement, mais quelle galère ! la traversée de la Dordogne en contrebas se fait sous une averse dantesque, ce sont quasiment des grêlons qui nous tombent dessus, ça caille et je tremble, pas bon ça.

2ème barrière horaire à Trémolat (28ème km), il faut passer avant 6h de course, pas de soucis de timing (j’y passe en 2h46 de course, mais ai rétrogradé à la 24ème place), par contre grosse fringale, je me jette sur bananes, Tuc, coca, eau, et même bouillon de soupe (il pleut et j’ai froid). Je demande un verre de Coca à une bénévole qui me regarde en me disant « ben vous avez votre verre ! » ah oui c’est vrai, faut retirer le sac à dos pour attraper ledit gobelet, c’est d’un pratique pour qui n’a pas l’habitude…

Moralité l’hypothèse 1 gel / heure de course est insuffisante pour moi !

Pas de Yoann à l’horizon, il est passé 2 minutes avant au ravito et il occupe la 20ème place. Fais ta course l’ami et cartonne ! Bonne gestion de course de sa part, c’est super. Dur de repartir, je suis dans le dur, mauvaises sensations, je me traîne, et l’arrivée est encore loin.

Au 30ème km le parcours nous fait plus que grimper, c’est presque de l’escalade avant de redescendre, mais quel point de vue une fois là-haut ! Les cingles de Trémolat sont vraiment superbes, et le soleil a refait son apparition. 3h de course ici, moral pas au top. Nous passons après à côté de Mauzac et Grand Castang (32ème km), reste une dizaine de km et 300m de D+ normalement. Au 34ème petit ravito liquide uniquement, au pied d'un château et d’une belle montée bien raide.

Une glissade puis une chute mais heureusement sans bobo, le constat dira la racine 50% responsable et mon manque de lucidité les 50% restants ! Côté météo, des alternances ondées et éclaircies, une dizaine de degrés au thermomètre.

Au bout de 4h de course, je ne suis qu’au 36ème km, l’an dernier à ce moment-là j’avais l’arrivée en vue !  Gros coup de bambou, ras le bol, les sensations ne sont pas là, la performance n’en parlons pas je n’ose plus regarder mes temps de passage car ils me dépriment. Du coup je marche un peu (même sur du plat) et j’appelle ma femme au téléphone. Elle est surprise, me croit arrivé….comment dire….il reste 7 km, je suis carbo, il repleut et j’ai froid, la fin s’annonce délicate ! Je me fais doubler à la pelle, mais peu importe, je suis content d’entendre mon amoureuse J

L’an dernier j’avais fini 10ème (en 4h03) sans prépa spécifique, à 5’38 de moyenne pour 43,1 km mesurés, cette année je me sentais mieux armé pour aller chercher une belle place (mais ça c’était avant la course ;-)) L’an dernier pour être sur le podium il fallait courir entre 3h27 et 3h40. Mais quid du niveau de cette année ? Il s’avèrera que le vainqueur mettra le même chrono cette année, bien que les compétiteurs aient trouvé le parcours de cette année plus difficile.

Passage au 40ème en 4h34, ça sent l’écurie quand même !!! Je m’accroche, au diable le chrono, je serre les dents, puis enfin apparait en contrebas le parking synonyme de proximité de l’arrivée, je descends pseudo rapidement puis aborde la dernière ligne droite. J’aperçois Yoann sur le bas-côté, lui a fini en 4h38 à une belle 25ème place, je me concentre sur le finish, la fin est très roulante et je vois se profiler le camping de Lalinde avec son arche d’arrivée, que je finis par franchir en 4h et 54min, en 46ème position.

Déception donc d’avoir connu une telle défaillance, mais lucide sur les raisons : l’enchainement des 3 compètes si rapprochées n’était pas un choix judicieux, et le bûcheronnage intense n’était pas forcément adapté (bien que nécessaire pour le jardin !!!). Pas grave, cela reste un loisir et qui plus est à notre niveau amateur, alors ne nous mettons pas la pression (buvons la plutôt, c’est mieux).

Une fois douché (merci les installations du camping) je fais le pied de grue pour encourager les nouveaux finishers en attendant l’arrivée de mon beau-frère. Il finira en 6h43 à la 211ème place, heureux et fourbu !

Repas prévu sur place à l’arrivée tous ensemble, un moment convivial, puis je salue Fred le Gentil Organisateur pour son épreuve avant le retour à la maison pour continuer de bucheronner J…tout en songeant à l’an prochain, je tenterai bien le 85 km ?

 

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