Récit de la course : Trail de Camargue 2018, par -Syldenis-

L'auteur : -Syldenis-

La course : Trail de Camargue

Date : 29/9/2018

Lieu : Salin De Giraud (Bouches-du-Rhône)

Affichage : 2100 vues

Distance : 48km

Objectif : Pas d'objectif

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Sans dénivellé, mais avec difficulté(s)

Les problèmes physiques qui m'avaient pourris la vie en 2017 enfin résolus, au moins pour un temps, j'ai décider d'organiser ma saison 2018 de manière à arriver en bonne condition fin septembre pour me tester sur le 48 Km du Grand Raid de Camargues.

Après un semi-marathon à Nîmes le 1er Mai quelque peu arrosé et comme j'étais novice dans le domaine du trail, je m'en suis offert un premier, 15 jours plus tard, La Calanquaise, à Carry le Rouet, course nature de moins de 15 Km, courue sous le déluge, mais sur lequel je me suis au final bien amusé.

Je me suis ensuite maintenu en condition jusqu'au début de ma prépération spécifique attaquée peu après la mi-juillet, sacrifiant au passage les sorties de plongée que je m'offre habituellement quand les eaux de la Méditerranée sont suffisamment chaudes (et visiblement c'était le cas cet été... tant pis).

Début Août, j'avais glissé dans ma préparation une autre course nature, le 10 Km du trail des étoiles filantes, qui se déroule à Murles, près de Montpellier, en nocturne, ce que j'ai trouvé plutôt amusant, mais qui m'a fait mal aux cuisses et aux chevilles que je me suis tordues conscencieusement. Heureusement, je n'ai pas les articulations fragiles (on ne peut pas tout avoir), et j'ai pu suivre ma préparation comme prévu et me présenter confiant ce 29 Septembre à proximité de la plage du Grand Radeau, aux Saintes Marie et sous un très (trop, pour moi) chaud soleil.

Juste avant le départ sous la conduite de 3 amazones montées sur de superbes petits chevaux camarguais (la classe), nous avons pu applaudir le leader de l'ultra (100 km) que personne n'allait plus revoir par la suite (impressionnant).

Un passage d'eau juste après le départ nous met immédiatement dans le bain (facile) et nous permet de gagner rapidement le bord de mer le long duquel nous nous appliquons à éviter le sable mou (quand c'est possible), cette partie s'étendant sur 6 à 7 km et comportant également plusieurs enrochements à franchir. Nous rejoignons ensuite des chemins en bordue des étangs et la chaleur se fait davantage ressentir, la brise marine qui nous rafraichissait en bord de mer ayant disparu. Mais à ce stade, tout roule et je m'approche petit à petit des 11 km/h de moyenne, ce que j'envisageais peu ou prou.

Arrive ensuite un passage de sable mou et d'herbes mélangés. la progression est plus difficile, mais je maintiens un bon rythme et, optimiste ou inconscient, je n'ai à ce stade aucune inquiétude par rapport à la suite des événements.

A la fin de cette partie, nous rejoignons le domaine des salins d'Aigues Mortes et ses chemins tout à fait carrossables où j'accélère de nouveau la cadence jusqu'au ravitaillement positionné aux environs du 20ème Km où je m'arrête peu, désireux de conserver mon rythme. Néanmoins, quand je repars, je ressens les 1ères mauvaises sensations en longeant les camels (tas de sel) et je ralentis sensiblement le rythme, jusqu'aux remparts de la cité médiévale que nous contournons pour, via quelques quartiers résidentiels déserts (pas tout à fait puisqu'une sympathique supportrice nous encourage), rejoindre un nouveau ravitaillement où je m'attarde un peu plus pour essayer de récupérer, m'alimenter et remplir mes poches à eau.

Ca devient maintenant franchement dur pour moi, et entre le 30ème et le 35ème Km je décline rapidement au point qu'aux abords de la Tour Carbonnière (barrière de péage version moyen-âge), j'envisage un temps d'abandonner. Après 3 marathons, je crois que je fais "enfin" connaissance avec le mur. J'arrive tout de même à prendre sur moi, et j'arrive jusqu'au ravitaillement du 40ème Km en alternant marche (300m) et course (700m) et encore pratiquement à 10 Km/h de moyenne. Nous nous y retrouvons à 3 personnes et, surprise, on nous apprends que nous sommes dans les 20 premiers. Ca me rebooste (un peu) et nous repartons tous les trois et restons plus ou moins groupés au gré de nos coups de mieux et de nos coups de moins bien. Merci à Chantal et à Momo que je ne connais pas mais qui m'ont bien aidé moralement pendant ces quelques Km passés ensembles. A ce stade, je serre les dents et le moindre faux plat me semble infranchissable.

Après un dernier ravitaillement vers le 45ème kilomètre où je ne prends que de l'eau, car je ne peux plus rien avaler d'autre tellement je suis écoeuré, je rejoins une piste cyclable qui permet de rejoindre l'arrivée située dans les arènes de Vauvert. POur moi c'est la fin. Je n'arrive même plus à alterner course et marche (ou si peu). Plusieurs personnes (finalement pas tant que ça), me rejoignent et me laissent sur place. Je ne dois pas être beau à voir. Cette piste cyclable est interminable et je n'en vois pas le boût. Enfin, j'entre dans Vauvert et je rejoins l'arrivée. J'aurai mis 1h30 pour faire les 10 derniers Km, car au final, le 48 Km en faisait 50 (et pour le même prix). Je n'en peux plus !!!

Si le classement est flatteur, le temps me déçoit par rapport à mes espérances. J'ai sans doute payé le prix d'une première partie bien trop rapide compte tenu de la difficulté du parcours (sans dénivelé certes, mais avec des natures de sols générant de la fatigue) et de cette forte chaleur.

En dépit de l'épuisement, j'ai passé une journée agréable dans des paysage atypiques, sauvages et rares. Un grand merci à l'organisateur, Laurent Grenier (facile à repérer tant il se dépense sans compter) de me les avoir fait découvrir et aux bénévoles qui nous ont tous encouragé et soutenu, contrastant avec l'indifférence de la quasi totalité des gens que nous avons croisé par ailleurs.

Allez, un seul regret, ne pas pouvoir traverser la cité d'Aigues Mortes. Ce serait le must (ou, sacrilège, la cerise sur la fougasse d'Aigues Mortes), mais on peut comprendre que ce soit difficile à organiser.

Longue vie au Grand Raid de Camargues.

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