Récit de la course : Trail des Roches de Dabo 2018, par Zaille

L'auteur : Zaille

La course : Trail des Roches de Dabo

Date : 1/7/2018

Lieu : Dabo (Moselle)

Affichage : 895 vues

Distance : 32km

Matos : Altra Lone Peak 3.0
Sac Salomon
maillot WAA Ultra Carier

Objectif : Se dépenser

1 commentaire

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Pas d'autre récit pour cette course.

32km et 32°C+

2ème participation à ce trail avec un nouveau parcours que je ne connais pas. 32km et 1280m D+ annoncés, ça commence à causer quand même. Je suis serein après un 54km plutôt bien terminé et une semaine d’entraînement il y a quinze jours où la forme semblait être revenue. Une petite crainte : la chaleur annoncée et ma FC qui grimpe en flèche avec les degrés Celsius.

 

Inutile de s’échauffer

Levé à 6h30 pour un départ à 7h00, il y a une heure de route pour atteindre le parking d’où est affrété un bus-navette, une excellente idée qui évite toute prise de tête pour se garer au droit de la salle des fêtes de Dabo où j’arrive finalement à 8h15 au dossard, bien en avance. Le temps de récupérer un pot de miel en cadeau (mouais) et de rapporter le sac à la consigne, je suis fin prêt avec bien 40 minutes de mou.

Je me couche dehors sur un banc au soleil et attends. Inutile de s’échauffer pendant des plombes, c’est l’avantage du trail quand on sait qu’on va gérer dès le début. J’ai prévu mon sac de trail avec 2 flasques de 500ml remplies d’une boisson maison et une barre, je compte sur les 2 ravitos pour le reste. Aux pieds, mes fidèles Altra Lone Peak 3.0 qui feront là leur dernière course après plus 1000 bornes de bons et loyaux services. Les déchirures sur le mesh de côté vont les rendre bientôt inutilisables.

 

C’est « roulane »

Il reste 15 minutes, allez, quelques foulées quand même ! J’explore les premières centaines de mètres de la course sur bitume et tout de suite en montée. Le profil est en dents de scie, chaque descente est immédiatement relayée par une montée, un parcours casse-pattes avec pour sommet le rocher du Dabo et ses escaliers à digérer au km27.

Je me place au milieu du peloton et c’est parti ! Tranquille, ça monte, je suis la foule sur ces 500m de bitume avant de rentrer dans un premier single. C’est « roulane » pendant les 4 premiers km avec quasiment que des petits sentiers bien ludiques, c’est le début, tout le monde s’amuse encore. Km4, ça bouchonne, on se trouve face à un gros rocher équipé d’une corde pour nous aider, un à un, à s’y hisser Et juste après … Une échelle, pourquoi pas !

 

Mon palpitant s’emballe

Après cette séquence quelque peu originale, c’est partie pour une belle descente. Il fait déjà chaud mais le fait d’être quasiment qu’en forêt nous épargne un peu. On arrive sur le parcours du 16km et des coureurs, probablement de tête à la vue de leur allure, nous mettent la pression. J’accélère et dépasse même du monde en descente, j’en suis le premier surpris. Malgré tout, je me range régulièrement sur le côté pour laisser passer et ne pas gêner des gars qui sont clairement plus rapides que moi.

On se dirige vers le 1er ravito au km10 mais pas avant une première grosse montée où tout le monde marche. Je suis très essoufflé, je vérifie ma FC par curiosité et effectivement : 170 ! Le pire c’est que mon palpitant s’emballe alors que je marche. Je reconnais le phénomène que j’ai connu récemment sur certains entraînements quand le thermomètre dépasse les 25°C. Je sens mes battements jusque dans les tempes ! Ouf le ravito, l’occasion de faire une pause et de faire descendre les BPM. De l’eau, un bout de banane, un quartier d’orange, quelques abricots séchés et hop c’est reparti vers le prochain ravito au km 21.

 

Je trottine plutôt à l’aise

Un coup d’œil sur le profil que j’ai emmené avec moi et ce sont donc 3 dents de scie qui m’attendent avant d’arriver au dernier ravito au pied de la dernière grosse montée. 1h15 pour ces 10 premiers km et une moyenne de 6:05, je suis impressionné mais je sais que les vraies difficultés sont devant moi donc ne nous emballons pas, j’en suis à peine au tiers.

1km de descente avant 2km de montée où je souffle à nouveau bien fort mais je continue de bien m’amuser dans les descentes ou sur du profil roulant. Je reprends régulièrement des gars dans les faux plats montants où je trottine plutôt à l’aise aussi bien musculairement qu’au niveau du cardio. On est un petit groupe qui se dépasse et se redépasse régulièrement. Je commence à faire le décompte pour le ravito, ma réserve de boisson s’amenuise mais tout est sous contrôle. Une nouvelle originalité, quand on traverse un ruisseau sur un pont de singe de fortune installé avec deux grosses sangles, sympa d’avoir pensé à nos chaussettes !

 

Je sens un début de fatigue physique

Km17, surprise, un petit ravito H2O improvisé avec quelques jerrycans. Je ne rechigne pas et me mouille même bien la casquette et la tête, la chaleur s’installe. 2h15 de course à présent et je me rends à l’évidence, les 3h19 sur le précédent parcours de 2015 sont à oublier. Il y a à présent 2km de plus et surtout 380m de D+ supplémentaires.

Je prends la tête de notre petit groupe, un petit single ombragé et pas trop pentu nous mène vers le tant attendu ravito. Personne ne me dépasse et le fait d’avoir un gars dans les pattes me force à courir mais si j’ai vraiment envie de marcher un peu. On dépasse même du monde, je suis à l’aise même si je sens un début de fatigue physique.

 

Panne de flotte

Je vide quasiment ma dernière flasque, le ravito est là et coup de Trafalgar !! Ils sont en panne de flotte ! Incroyable, je n’ai jamais vu ça. On nous promet de l’eau qui va arriver mais quand ? Dans 5 minutes, dans 10 minutes, dans une demi-heure ? Pas de réponse ! Je me mouille néanmoins la tête avec des éponges mises à disposition et m’hydrate en suçant des quartiers d’oranges, c’est la misère.

Je repars en marchant dépité tout en terminant de manger mon unique barre en espérant qu’elle saura me remettre d’aplomb car là je sens que ça va être compliqué d’autant plus que c’est parti pour de la montée non-stop et pas juste du faux-plat ! Là on marche pas mal, je m’arrête même de temps en temps, la fatigue se transforme en épuisement, on est mal.

 

Mais le rocher du Dabo, on n’y passe pas ?

Km24, plus que 8km nous disent les bénévoles. 8km c’est énorme quand on en peut plus et je n’en suis pas loin. Une petite fontaine de laquelle coule un mince filet d’eau est prise d’assaut, je remplie une demi-flasque, ça fait du bien mais une boisson sucrée aurait été mieux appréciée. Allez, on monte, c’est dur, très dur. Un spectateur fait remarquer à sa compagne notre état de fatigue car je pense que mes comparses du jour ne sont pas mieux lotis que moi, on a tous des têtes de déterrés apparemment.

J’ai encore la force de courir dans les descentes et même plutôt bien, ça me surprend vu mon état. Mais le rocher du Dabo, on n’y passe pas ? Il reste 5km et j’ai souvenir d’une longue descente en fin de course. J’ai un mince espoir que la descente du moment est celle qui va nous emmener jusqu’au village. En fait non, au loin je vois en sortant de la forêt ce fameux rocher surplombé d’une chapelle. Il reste 5km, je prends un selfie pour mes filles qui étaient en classe verte par là et me lance dans ce qui va devenir un véritable chemin de croix.

 

Nauséeux et migraineux

Comme elle parait loin cette chapelle, on monte tout d’abord dans un pré pour arriver à une première série d’escaliers en zig-zag où l’on croise ceux qui descendent. Je monte marche par marche et m’arrête de temps en temps, on est en plein cagnard à présent. Le sentier débouche sur la route qu’on empreinte pour monter en tournant autour du monument de grès.  Arrivé au bout de la route, je me dis enfin la descente mais non !! On va vraiment monter jusqu’en haut !

Une nouvelle série de marches, on passe devant la caisse, l’accès est gratuit pour les coureurs, dommage ! En montant, ceux qui redescende me signale qu’il n’y a toujours pas d’eau, peu importe c’est pas une gorgée d’eau qui va me rendre la tâche plus facile maintenant. Tout en haut, la chapelle, il faut en faire le tour, je m’arrête et malgré tout apprécie la vue magnifique sur une océan de verdure. Je profite aussi d’un vent rempli frais qui me fait sentir mieux. Car oui, je ne suis pas bien du tout, nauséeux et migraineux. Pourquoi s’infliger ça ? Allez, la descente.

 

On me dépasse de tous les côtés mais je m’en fous

3km me dit-on et ça me va bien car selon Garmin c’est plutôt 4 et chaque mètre en moins me rapproche de la délivrance. Cela dit les estimations des bénévoles ne sont pas toujours fiables, je ne m’emballe pas. Ça descend bien, je trottine à nouveau mais je sais qu’il y a un dernier coup de cul avant l’arrivée. Je vois le village au loin, on me dépasse de tous les côtés mais je m’en fous, je sais que l’arrivée est proche.

Enfin le village, la joie est de courte durée, la montée du calvaire qui porte bien son nom. Quelques zig-zag que je monterais habituellement en petite foulée mais qui me demande ici un effort surhumain, je fais 2-3 pauses sous les encouragements de quelques bénévoles, je ne suis pas fier. Arrivé au sommet, un petit pré à traverser et c’est la descente dans les rues par lesquelles je suis monté 4 heures plus tôt. Je vois l’arche d’arrivée au loin, on me dépasse encore et ouf : 4h30 !

 

Je cherche un endroit où me coucher

Vite un coca, il me faut du sucre mais pas trop, j’ai presque la gerbe. Mince, au ravito c’est eau claire ou thé light, pfff, nul. Même pas un sirop et puis en solide rien de folichon, de toute façon je ne peux rien manger. Je cherche un endroit où me coucher mais c’est trop loin, je me trouve 2 chaises dans la salle où les premiers du 16km se font déjà honorer. Je laisse passer un peu de temps puis me paie un soda bien frais, je reprends vie tout doucement.

Après une douche glacée et une 2ème boisson, ça commence à aller mieux. Il ne me reste plus qu’à attendre le bus pour rentrer chez moi. Dure journée. Ma totale défaillance je l’impute à la chaleur bien sûr mais aussi à un rythme trop rapide peut-être la première heure, le manque d’eau évidemment mais peut-être aussi à un défaut d’alimentation. En y réfléchissant, sur les plus de 4 heures je n’ai eu en apport glucidique qu’un litre de boisson, 2 abricots séchés, un morceau de banane et un bout de barre. Décidément, vais-je comprendre un jour ?

1 commentaire

Commentaire de Shoto posté le 03-07-2018 à 14:11:36

Hallucinant ce manque d eau aux ravitos ... bravo à toi pour ta gestion de course ... mais pas bravo à l organisation qui met en péril la santé des coureurs ....

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