Récit de la course : La Course des Têtards - 12 km Nocturne 2018, par DavidSMFC

L'auteur : DavidSMFC

La course : La Course des Têtards - 12 km Nocturne

Date : 28/4/2018

Lieu : St Cyr Sur Morin (Seine-et-Marne)

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Distance : 11.7km

Objectif : Pas d'objectif

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C'est surement une course au format particulièrement adapté à mon profil : 12 kilomètres vallonnés, de nuit et chaque année un plaisir fou.

 

Pourtant, chaque fois, j'aborde la course dans un contexte particulier avec cette année, le Trail du Tacot Briard couru le matin-même. Mais je retrouve dès le départ des ressources inespérées pour des sensations exceptionnelles dont je ne me lasse pas.

 

Je termine à la 8ème place au scratch, extrêmement ravi :)

 

Mon récit complet est disponible ici.

http://mesexperiencessportives.over-blog.com/2018/04/28/04/2018-course-des-tetards.html

 

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[28/04/2018] Course des Têtards

C'est la troisième année consécutive que je participe à la Course des Têtards dont j'ai d'excellents souvenirs des deux précédentes éditions. Cependant, je l'aborde chaque fois dans un contexte assez particulier.

En 2016, pour ma première à la Brie des Morin, j'avais fait fort pour découvrir l'organisation de la course dont les kikoureurs ne faisaient que des louanges. Je m'étais d'abord inscrit sur le Trail du Tacot Briard (30km) avant de me proposer en tant que bénévole sur les courses enfants de l'après-midi et, entre les deux, alors que le Trail m'avait bien usé, je m'étais inscrit à la course du soir, sur un coup de tête. Au final, un superbe moment de passé avec des jambes retrouvées pour un résultat très correct (21ème).

L'an dernier, la Course des Têtards était au programme d'un week-end très chargé, calée entre une course le samedi soir et un tournoi de Badminton le lundi (auquel s'est ajouté une course imprévue de 5km le lundi matin...). En revanche, sur la course de la veille, les Foulées des Thermes (22,5km), je vis un calvaire pendant les 10 derniers kilomètres où je suis très à la peine. Dimanche soir, des jambes de feu sous le déluge pour une course des têtards passée de 10 à 11,5km et une sixième place au scratch pour mon plus grand plaisir !

Cette année, je réitère l'expérience de 2016 avec une longue journée à la Brie des Morin. J'ai mieux géré le Trail du Tacot Briard qu'il y a 2 ans malgré 3 kilomètres supplémentaires mais je suis fatigué de ma journée avec des jambes lourdes. J'ai eu des crampes dans l'après-midi. L'alimentation n'est pas non plus évidente à gérer avec ce rythme particulier mais je pense m'être pas trop mal débrouillé sur ce point.

C'est à un peu moins d'une heure du départ de la course que je retourne au village départ pour récupérer mon deuxième dossard de la journée. Cette fois, ce sera le 1215. La salle se remplit progressivement des finishers des deux courses longues (Ultra Trail de la Brie des Morin 89km et Grand Trail du Sonneur 65km) qui dégustent leur repas d'arrivée. Ce sont des bénévoles croisées alors que j'étais signaleur sur les courses enfants qui me remettent mon dossard, l'occasion de se chambrer un peu.

Je finis ensuite de me préparer, ne sachant pas trop comment m'occuper. Je ne cesse de faire des aller-retours entre la tente spectateurs/coureurs, la consigne ou encore la salle où il fait bien plus chaud qu'à l'extérieur où la température baisse progressivement. Je croise une connaissance, Vincent, qui vient courir la Course des Têtards également.

Je finis par déposer mon sac à la consigne environ 30 minutes avant la course et je m'installe une dernière fois au niveau de la tente où il y a tables et bancs. J'achève ma préparation. J'ai changé de tee-shirt à manches longues mais autrement, la tenue sera de la même composition que le matin. Je me suis tâté toute la journée pour savoir si je ferais la course en mode promenade ou à fond, je me suis dit que ce serait une balade mais je sais très bien que je vais y aller à bloc et voir comment va réagir mon corps pour foncer jusqu'au bout ou non donc il ne vaut mieux pas que je parte avec trop d'épaisseurs.

J'ai changé de chaussures également, je mets mes Salomon S-Lab qui me portent plutôt bonheur sur cette course puisque je les ai portées à l'occasion des deux précédentes éditions. En revanche, c'est aussi là que le mesh s'est déchiré sur les deux chaussures en 2016... Elles sont plus adaptées au profil de la course que mes Kalenji. Je sens que je peux plus facilement "aller à fond" avec les Salomon, plus dynamiques.

Evidemment, autre modification, je n'ai plus ma casquette sur la tête mais mon bonnet qui me permet de maintenir ma lampe frontale puisque nous allons courir intégralement de nuit ! Et sur cette course, la frontale est absolument indispensable puisque l'on peut vite se retrouver esseulé dans les bois. Et il vaut mieux pouvoir voir le balisage et éviter les racines/pierres/trous !

Je finis par retrouver deux autres connaissances sur la ligne de départ (puisque je me place évidemment en première ligne !). Il s'agit de Luca Papi et d'un coureur qui me reconnait puisque nous avons tous deux fini sur le podium de La Courtrysienne en décembre dernier. Plusieurs concurrents semblent prêts à en découdre, au taquet en attendant le signal de départ et au physique bien athlétique, ça promet.

Les conditions météorologiques sont presque idéales puisqu'il ne pleut pas et ne fait pas trop chaud (bien au contraire mais en courant, nous allons vite nous réchauffer). La lune est quasiment pleine ce soir donc il ne fait pas trop sombre. 

La course

Si je devais résumer simplement la Course des Têtards à mes yeux, c'est "un sprint vallonné de 11,7 kilomètres nocturne". Et le ton est donné dès le départ puisque ce sont des fusées qui s'élancent. Pour le coup, c'est très piégeux cette année puisque les trois jeunes qui partent à fond la caisse devant, ce ne sont certainement pas des prétendants aux premières places. Mais cela part extrêmement vite tout de même.

Je me retrouve très rapidement en cinquième position de ce que j'appellerais le "groupe des favoris". Nous rattrapons et déposons très vite deux des jeunes partis comme des fous, avant même d'attaquer la première montée de la course. Je suis de mon côté les quatre coureurs qui me précèdent mais je laisse vite quelques mètres nous séparer car ils sont tous frais et bien trop rapides pour moi. Maintenant, il faut gérer la côte. C'est la cinquième fois en trois ans que je la foule donc je commence à bien la connaître. Elle est assez traître car on l'aborde toujours avec de très bonnes jambes alors qu'elle est assez raide et se fait en deux temps.

Je continue évidemment de courir mais je baisse un peu en rythme pour ne pas me mettre complètement dans le rouge. Cependant, je sens que miraculeusement, comme tous les ans, mes jambes sont très bonnes en ce début de course. C'est la magie de la Course des Têtards. Je suis cuit avant mais je suis toujours très bien pendant ! Je me méfie cependant car les 11,7 kilomètres peuvent très vite devenir longs si je m'emballe trop.

Je rattrape et dépose le dernier des trois jeunes qui étaient partis en tête de la course et je finis par me faire doubler par deux concurrents plus efficaces que moi sur la relance dans le faux-plat montant qui suit la première partie de la montée. Inutile de les suivre, ils ne vont pas à mon allure, je risque de me mettre dans le dur. Mine de rien, tout en haut de la bosse, on en est déjà à 3 kilomètres de course ! On attaque une descente très roulante où je file à grandes enjambées. Ce n'est pas la descente la plus rapide de la course mais le rythme y est soutenu d'autant que j'essaie de garder en ligne de mire les coureurs qui me devancent. Mais il faut aussi désormais que je veille bien au balisage pour ne pas me planter de chemin. La nuit, la méfiance est de mise !

On arrive très vite en bas de la descente où l'on retrouve le bitume et un peu d'ambiance puisque quelques signaleurs sont présents pour nous permettre de traverser les routes. On fonce alors vers le point de ravitaillement de la course, là où il y a le fameux wagon et où l'ambiance est très chouette. Mais je n'ai pas tellement le temps de profiter, je sens que j'ai pris de l'avance sur mes poursuivants, cette 7ème place me plairait bien donc je compte bien la garder le plus longtemps possible.

Ici, le parcours n'est pas simple mais à force, je le connais bien. Il faut passer une petite butte relativement haute avant de monter un court faux-plat qui nous ramène le long des écuries que j'ai eu la chance de voir de jour ce matin au Tacot Briard. Cette fois, il n'y a rien à regarder donc je fonce tout en essayant de reprendre un peu d'énergie sur cette portion plate car je sais qu'il reste encore pas mal de difficultés à passer, notamment sur cette première partie de course.

Petite descente puis cela remonte bien sur la droite, toujours dans l'herbe. Il est difficile de garder une bonne vitesse ici mais il faut tenir bon pour perdre le moins de temps possible. On attaque ensuite la deuxième partie de la course, la portion la plus plane du parcours avant la fin plus difficile. Il faut garder beaucoup de rythme dans ces faux-plats, qu'ils soient montants ou descendants. 

Petit fait de course vers le sixième kilomètre, alors que je suis sur une très bonne dynamique, je suis contraint de m'arrêter au franchissement d'une route puisque le bénévole me demande de laisser passer une voiture qui "arrivait un peu vite". J'approuve à 100% au niveau de la sécurité. Par contre, la voiture ralentit au moment de passer devant moi donc je perds de précieuses secondes, c'est un peu frustrant ! Heureusement, cela descend un peu juste après donc je peux relancer sans trop de mal (alors que si cela montait, c'eût été particulièrement pénible de perdre mon élan).

Je suis toujours extrêmement surpris par le rythme que la tête de course tient sur ce trail nocturne et en même temps, je me sens très à l'aise sur ce parcours. Il y a de nombreuses portions un peu techniques où il faut avoir l'oeil pour ne pas rater le balisage et prendre la bonne direction mais nous ne commettons aucune erreur. Nous franchissons à vive allure des endroits que je suis certain que je passerais plus difficilement de jour. Je suis complètement esseulé pendant toute cette partie assez longue. Là, je ne calcule rien, je fonce et c'est tout. J'adore, tout simplement !

En revanche, la difficulté qui suit passe beaucoup moins aisément. Il s'agit de LA grosse côte du parcours, celle qui casse bien les jambes. La pente est raide, la montée est longue et il faut naviguer entre les flaques d'eau, les pierres, les racines et les trous. Et un élément s'ajoute, la présence des marcheurs de la Rando des Têtards que nous devons dépasser, en plus de concurrents des deux longues courses parties ce matin que nous rattrapons sur la fin de course. Mais c'est la même chose pour tous les coureurs et cela fait entièrement partie de la course. On reçoit de leur part beaucoup d'encouragements que je ne manque pas de retourner dès que possible.

Je cours longtemps dans cette montée mais je finis par craquer un peu et je marche sur la fin. J'entends qu'un coureur revient sur moi. Il ne me dépasse en revanche pas une fois qu'il m'a rattrapé donc je relance du mieux possible au sommet de la côte où l'ambiance est comme d'habitude géniale (avec beaucoup de lumières, des bénévoles et de la musique). Nous ne prenons pas le temps de nous y attarder et sortons des bois. Je connais bien le final, je sais parfaitement ce qui nous attend.

Nous fonçons dans la première partie de la descente, plutôt en faux-plat puis j'accélère davantage dans la deuxième partie très très roulante. Nous allons vraiment très vite à cet endroit à mes yeux, les sensations sont assez exceptionnelles. Nous dépassons à très grandes enjambées des marcheurs ou ultra-traileurs, en coup de vent pour filer vers la dernière partie de la course.

Nous arrivons tout en bas de la descente et attaquons le petit faux-plat montant qui rejoint la piste cyclable. J'en profite pour engager la conversation avec mon poursuivant car je sens qu'il va me déposer avant la fin de la course. Je lui indique qu'il ne reste plus qu'une difficulté. Il me demande s'il y a quelqu'un devant à aller chercher et je lui réponds que jusqu'à mon arrêt par le bénévole pour laisser passer la voiture, j'en avais en ligne de mire mais depuis, plus personne en vue.

Nous avalons la petite descente en bord de route qui nous mène vers les signaleurs ici présents, tournons deux fois à droite pour attaquer l'ultime montée. Je reste un moment dans la foulée de mon compagnon de course mais je finis par me faire déposer car les jambes sont lourdes mine de rien. C'est la troisième fois que je grimpe cette bosse aujourd'hui, je sais que je ne peux pas tenir le rythme jusqu'en haut, je le laisse filer. Je ne m'arrête pas de courir mais j'avance à une allure très modérée.

Je jette un coup d'oeil derrière moi, personne à l'horizon, ça me fait plaisir. Je dépasse deux nouveaux marcheurs avant d'attaquer la dernière descente de la course que je dévale avec à nouveau de super sensations que je n'aurais jamais imaginé avoir à ce moment de la course. Les quelques lignes droites plates finales sont usantes mais je les passe sans problème, avec encore de l'énergie et surtout un plaisir fou. Je me régale. Je franchis la passerelle puis je double un dernier concurrent d'une des courses longues juste avant l'arche d'arrivée.

Je termine bel et bien en huitième position de cette Course des Têtards, heureux comme un gosse ! Je tape dans la main de celui avec qui j'ai partagé un petit bout de cette course, de l'avant-dernière montée à la dernière où il m'a mis une mine. Nous discutons un moment et j'apprends que c'est un triathlète qui est en reprise de la course après un hiver passé à la montagne. Je retrouve ensuite un peu plus tard Vincent qui finit 10ème avec une grosse fin de course après un départ tranquille aux côtés d'un Luca Papi quand même un peu fatigué, ouf.

Je suis extrêmement satisfait de mes sensations sur cette course avec un chrono et un classement plus que corrects à mes yeux. J'ai trouvé des ressources que je n'imaginais pas avoir ce soir, comme lors des précédentes éditions. Je finis en 58 minutes et 4 secondes ces 11,7 kilomètres et pas moins de 290 mètres de dénivelé positif, soit un peu plus de 12 km/h de moyenne et pas moins de 2 minutes et 36 secondes d'avance sur le neuvième, le trou était fait.

C'est ainsi que s'achève une superbe journée passée à la Brie des Morin où je reviendrai, à n'en pas douter ! Maintenant, c'est repos... même si ce sera de bien courte durée.

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