Récit de la course : Trail des Trois Châteaux - 30 km 2018, par cyrille71

L'auteur : cyrille71

La course : Trail des Trois Châteaux - 30 km

Date : 4/3/2018

Lieu : Le Creusot (Saône-et-Loire)

Affichage : 1518 vues

Distance : 32.7km

Matos : Inov8 X-Talon 2012
Hoka Evo Race
Forerunner 920XT
Kalenji

Objectif : Se dépenser

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Trail des trois châteaux, 30km et 900m d+

1, 2, 3, 4, 5...Ce sont les chiffres de mon dernier week-end !

1ère pour moi avec une 2ème place au Trail des 3 châteaux, 4ème place au scratch et ce pour ma 5ème participation à cet évènement. Et pourtant c’était loin d’être écrit !

J’avais commencé ma saison au trail du vieux Semur le 13 janvier, course sur laquelle je m’étais bien planté avec une erreur de parcours, une mauvaise gestion et un manque d’entraînement en trail. Et bien deux mois plus tard....j’ai toujours un sérieux manque d’entraînement en trail. L’objectif de début de saison est le Marathon des Vins de la Côte Chalonnaise le 31 mars, mon tout premier marathon. Depuis le trail du vieux Semur je n’ai donc fait que de la route, de la piste et des séances de travail d’allure, je n’ai pas remis les pieds dans un chemin. Autant dire que face au bulletin d’inscription au trail des trois châteaux j’avais surtout en tête de faire l’impasse cette année pour aller faire une bonne sortie longue sur route à allure marathon !

Petit retour en arrière, le coup de grâce à toute mes velléités de participation à ce trail arrive en fait à la fin du mois de janvier avec une invitation à fêter les 40 ans d’une copine le samedi soir du week-end du T3C (Trail des trois châteaux pour les intimes). Une invitation à une fête ça ne se refuse pas, pour changer de dizaine encore moins ! Conclusion, participation à la nocturne du samedi soir impossible, participation à l’une des courses du lendemain envisageable avec la gueule de bois...Non mais une sortie longue sur route c’est très bien, je la place le samedi aprem et on n’en parle plus. En plus j’avais en tête de prendre moins de dossard en 2018.
Décision prise et je ne fais donc que de la route, de la piste et des séances de travail d’allure, je ne remets pas les pieds dans un chemin. CQFD. Et histoire de bien sceller cette décision ferme, nette et sans bavure, on ajoute une soirée raclette chez des copains le vendredi soir du même week-end. Voilà voilà…

Le temps passe, je me fais une semaine de gastro au milieu du mois de février, c’est pratique ça fait perdre du poids sans effort. Et puis comme ça je vais bien pouvoir abuser pendant les deux soirées de ce premier week-end de mars ! Et tout aurait dû en rester là ! Sans la petite voix… La petite voix qui me dit doucement oh, une course pas très loin de la maison, avec des potos qui la font en plus... La petite voix qui me rappelle combien j’aime l’ambiance des courses...La petite voix qui me fait saliver quand elle me parle du repas d’arrivée inclus dans l’inscription au T3C… J’ai beau lui dire de se taire, que j’ai de la volonté, elle sait bien que je me mens à moi-même, la petite voix !
Alors j’entre en résistance, c’est la lutte finale. Je détourne le regard quand je vois une nouvelle publication des organisateurs indiquant que finalement la course n’est pas complète car des dossards supplémentaires ont été ajoutés. Je remercie le ciel de me conforter dans mes choix en nous gratifiant de 15cm de neige puis d’un redoux et de pluie mettant les chemins dans un bien triste état. Je bénie météo France de nous promettre un week-end pluvieux… Et puis quatre jours avant la course, c’est le coup de grâce ! Nouvelle publication, nouveau décompte des dossards restants, il n’en reste plus qu’un sur le 30km. La petite voix n’en attendait pas tant, elle me susurre à l’oreille, ce dossard c’est le tien ! Elle est forte, elle me connaît, elle sait comment me faire craquer, comment me faire cliquer… Et j’ai cliqué.

Et voilà comment on se retrouve inscrit à un challenge course - bouffaille. Vendredi soir, première épreuve du week-end, raclette. Départ trop rapide sur l’apéro, j’attaque un peu fort. Magrets de canard fumés, blancs de poulet fumés, gougères, bières blanches et brunes, à la fin de cette première partie je n’ai déjà plus faim, je manque clairement de rythme digestif. j’essaie de calmer l’allure au moment d’attaquer la partie raclette de la course, enfin de la soirée. Peine perdue, morbier, raclette et charcuteries diverses me mettent immédiatement en difficulté. Je sens que ça revient derrière alors je tente le tout pour le tout en mélangeant vin blanc et vin rouge au ravito. Le dessert arrive, j’alterne Tiramisu et moelleux au chocolat pour essayer de rallier l’arrivée dans les meilleures conditions. Un dernier rhum arrangé à descendre et je termine cette première étape vers 1h du matin, place maintenant à la récup.

Samedi soir, deuxième épreuve, anniversaire. J’ai l’expérience de l’étape de la veille alors je ne me laisse pas impressionner par l’imposant jambon cru qui nous attend dès l’entrée franchie. Il n’aura pas ma peau le cochon, et pour bien lui faire comprendre j’irais même couper des tranches moi-même, ne pas fuir mais accepter la difficulté. Directement du producteur au consommateur, le trail est un sport de nature, un sport sain ! Ce premier obstacle effacé il ne me reste plus qu’à bien gérer le buffet et le vin, je déroule. Seule entorse au régime de course, je m’impose de boire régulièrement un grand verre d’eau pour ne pas reproduire les erreurs de la raclette et garder de l’appétit jusqu’au bout. Et ça marche ! Je double quelques concurrents au moment de l’assiette de fromage et aborde sereinement le dessert. Dernière difficulté, un idéal mâconnais en terre chalonnaise, la crème au beurre et le sucre glace rendent le terrain très glissant mais je m’en sort après une ultime attaque au moment de la troisième part. Un cognac vient sceller le classement de cette deuxième étape, 4h du matin, je suis sur le podium !

Dimanche matin, il paraît qu’il reste une troisième épreuve, une sombre histoire de petite voix qui m’aurait murmuré de cliquer là où il faut pas, bref obligé de me lever à 8h30 pour aller régler cette affaire au Creusot. J’arrive sur place, on me dit que c’est un trail de 33km, je répond qu’on m’avait dit 30 et que c’est pas trop ma spécialité en ce moment. La petit voix me rappelle qu’il y a un repas à l’arrivée, bon finalement c’est dans mes cordes. Je retrouve les copains de Courir Moroges, ceux du club de triathlon de Montceau Triathlon, une copine de la veille, organisatrice de l’épreuve raclette, qui participe également au challenge course - bouffaille, un peu de papotage et c’est déjà le départ.
Premier kilo rapide, attention pour cette ultime épreuve je parle de distance et pas de poids, je suis placé pour attaquer la première montée. Il le faut car nous sommes nombreux, le 10km, le 20km et le 30km partent en même temps et sont communs sur tout le début de course. Passage en mode petite foulée pour cette bosse, je sens que je n’ai pas des jambes de folies. Le plan de course devient clair, je rentre tout de suite en mode gestion avec pour objectif moins de 3h et une intensité de course proche de mon intensité marathon, FC autour de 175bpm.
Petit miracle du jour, il fait beau et le soleil nous fait l’honneur de sa présence. La température est agréable et les chemins sont finalement tout à fait praticables. On alterne entre passages secs, humides, boueux ou enneigés, cela donne de la variété et je ne vois pas le temps passé. Au grés des montées et des descentes je rattrappe pas mal de monde, le rythme est bons et les relances sur le plat efficaces, à allure marathon, RAS. Petit point noir sur ce trail, avec les départs communs et les classements séparés entre ceux qui font le 30km sec et ceux qui participent au combiné avec la nocturne de la veille, il est très difficile de savoir où l’on se situe par rapport aux autres. En plus tous les dossards sont les mêmes. Un copain de mon team Squadrunner me donne ma position avant la séparation avec le 20km, je me dit que je dois pas être trop mal quand même.
Je continue de bien avancer, de bien relancer, arrêts rapides aux ravito, j’ai pas eu très faim sur ce trail. Derniers kilomètres, je papote un peu avec les gars que je rattrappe, personne ne m'aura doublé sur le 30km. Dernière montée, je connais la fin de course avec la descente sur le Creusot, la dernière relance avenue de l’Europe avant de gravir les marches jusqu’au château de la Verrerie. Je me sens bien, j’ai le sentiment que c’est une course aboutie et effectivement en franchissant la ligne je vois sur l’écran du chronométrage que je suis 4ème sur 90 sur le 30km sec et 11ème sur 200 en ajoutant les coureurs du combiné !

J’ai donc évité l’indigestion de kilomètres, grosse satisfaction mêlée d’une pointe de déception d’avoir raté le podium au scratch pour moins de 3min, par contre je termine 2ème sénior ! L’intensité cible a bien été respectée avec une FC moyenne de 173bpm associée à une courbe très plate, je frôle les 3h avec un chrono final de 3h03min02s. La bonne nouvelle est que le manque d’entraînement en trail ne s’est pas fait sentir, cette course a même répondue inconsciemment à un certain manque, la petite voix venait peut-être de là dans le fond...Bon c’est pas tout ça mais le repas d’arrivée m’attend, je ne me suis pas entraîné pendant deux jours pour rien non plus ! 1, 2, 3, 4, 5, difficile de savoir à quel niveau mettre le curseur entre l’ingestion et la dépense calorique, finalement c’est ça qui est bon et qui fait qu’entre plaisirs de la table et plaisirs sportifs, à tout prendre je préfère ne pas choisir.
J'apprendrais le lendemain qu’en raison de la règle de non cumul je reçois le prix donné au premier de ma catégorie, celui-ci étant déjà récompensé pour sa première place au scratch. Et hop, un panier garni, en voilà une idée pour clôturer ce challenge course - bouffaille ! Bon appétit !


1 commentaire

Commentaire de torchure posté le 09-03-2018 à 11:28:00

Génial !! On se régale de ce récit. Merci

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