Récit de la course : Le Défi du Noyer 2006, par titifb

L'auteur : titifb

La course : Le Défi du Noyer

Date : 30/7/2006

Lieu : Poligny (Hautes-Alpes)

Affichage : 763 vues

Distance : 11.5km

Objectif : Faire un temps

2 commentaires

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Pas d'autre récit pour cette course.

Le défi du Noyer

DIMANCHE 30 JUILLET 2006 (Soleil, canicule)
À Le défi du Noyer

Nous arrivons vers 8h45, le bourg de Poligny est envahi de monde ! Des cyclistes, des coureurs à pied qui s'échauffent déjà, des chiens qui aboient (mais, heureusement pas de caravanes qui passent !). Impossible de se garer près du départ de la course. Nous devons laisser la voiture dans un champ après qu'elle eut cédé la priorité aux vaches qui se baladaient d'un pré à un autre en se moquant pas mal de toute l'agitation qui règne aujourd'hui sur leur territoire !

Il s'agit d'une épreuve un peu particulière qui permet à la fois aux cyclistes et aux coureurs à pied de participer à la même course. Sauf que les deux roues partent 5 minutes avant les coureurs à pied (et pourtant, on en rattrape !). Le défi est organisé par l'ASPTT de Gap, la distance est de 11,5 km et la dénivellation cumulée d'environ 700 m.

Pendant l'échauffement nous retrouvons des têtes connues : notamment Isabelle Grenier et Evelyne Mura. Deux anciennes athlètes de haut niveau que nous connaissons bien.Pour nous, cette compétition n'est qu'un entraînement, pas une fin en soi. Il s'agit de faire du cumul de dénivelé...avec le caractère ludique d'une course (sans compter les ravitaillements bien pratiques !). Nous n'avons guère fait de jus cette semaine et les jambes vont bientôt s'en ressentir !

Le départ a lieu à 10 h devant la mairie de Poligny et l'arrivée jugée au Col du Noyer à 1664 m d'altitude. Avec cette chaleur, la course va être très dure, malgré les points de ravitaillement ! Le peloton n'est pas très fourni, mais la qualité est bien là, autant chez les garçons (présence des deux frères Burrier, qui évoluent en équipe de France de montagne…), que chez les filles. Un plateau sacrément relevé pour une course de village qui a lieu dans un coin qu'on a peine à trouver au GPS ! Le parcours est uniquement sur route bitumée, qui serpente au milieu des champs.

Ca y est c'est parti après le rituel décompte...Les premiers kilomètres sont effacés rapidement avec des alternances de plat, et de descente. Quand je pense à ce qu'on va devoir remonter !!! Ce profil favorise forcément une course rapide et un écrémage régulier; les patrons ont déjà pris les commandes. Je pars derrière Chantal Baillon à vive allure (sur du plat !); au deuxième kilomètre ma montre GPS affiche une moyenne de 15, 5 km/h. Ca va pas durer ! Avant le départ, un gars nous a prévenues : la course ne commence qu'au 6e km, avant, c'est de la balade. Pourtant, moi, dès les premières pentes, je ne me balade déjà plus ! Isabelle Grenier me passe en m'encourageant, je la trouve affûtée comme une lame de rasoir...Je la vois qui rejoint Chantal. Pour qui la victoire ? Puis, c'est au tour d'Evelyne Mura de me montrer son dos. Elle me dit :"Vas-y, accroche-toi !". A vélo, c'est possible, pas en course à pied. Aucun phénomène d'aspiration ne peut m'entraîner à aller plus vite que mon niveau ne me le permet...Pas de drafting ! Je lui réponds dans un souffle d'asthmatique : "J'suis déjà à fond !" Pas de pitié pour les Zéros ! Je la vois se joindre au trio de tête ! Sans moi !!! La pente s'accentue maintenant, la chaleur me terrasse, j'ai l'impression d'avoir des jambes de plomb. Je n'arrive plus à avaler ma salive. Et allez, encore une qui me passe. C'est pas bientôt fini, oui ? Celle-là, c'est une italienne, Alessandra Bianco. Je la regarde trotter avec facilité, là où je suis tentée de marcher !

Il reste encore 5 km. Les plus durs. Les gobelets d'eau offerts aux ravitaillements sont les bienvenus dans mon gosier desséché et sur ma tête en ébullition ! Julia Combe, une petite jeunette de 21 ans me dépasse à son tour. Plus de respect pour les aînées ! Je tente bien de résister et me colle à sa foulée, mais sans y parvenir....Elle titube par moment, pourtant...je ne peux tenir son rythme... Elle me collera 44 secondes à l'arrivée. Je fais route, maintenant avec un partenaire venu courir en voisin, il habite à Saint Bonnet, et porte le prénom original de Donald ! Je cours derrière, devant, à côté de ce garçon pendant au moins 4 km; dès que l'un entre nous deux perd du terrain l'autre se retourne et l'encourage ! Je suis obligée de l'abandonner à 500 m de l'arrivée. La pente dont l'inclinaison diabolique est inscrite sur le goudron fumant indique 14%. Cela a dû avoir raison de son courage. Je l'aperçois dans le dernier virage avant l'arrivée. Le pôvre, il est en contre bas, le buste parallèle à la côte, le souffle court. Je me penche par dessus le parapet et lui crie de s'accrocher, qu'on est arrivé. Il me fait signe de sa tête dodelinante. Nous nous reverrons à l'arrivée pour nous étreindre en nous remerciant mutuellement... Sympa la solidarité entre coureurs ! Mon chrono affiche : 1 h02. Chantal vient vers moi. Je lui demande entre deux halètements si elle a gagné. Elle me répond par la négative...Isabelle était supérieure aujourd'hui. Sans doute, plus fraîche.Bien que m'y attendant un peu, je suis quand même déçue pour elle. Et pour son coach (moi !). On s'habitue à la victoire. Après Brive, Cauterets, Luchon, on ne peut pas être en forme tout le temps !

La table de ravitaillement à l'arrivée est prise d'assaut par les athlètes épuisés, affamés et surtout assoiffés ! Je bois coup sur coup trois verres d'eau, m'en verse autant sur la tête, histoire de me rafraîchir...les méninges ! Quelques photos plus tard, nous prenons une navette qui nous ramène à notre point de départ. A noter que dans les premiers lacets, nous croisons des coureurs, pédestres et cyclistes qui n'ont pas terminé leur épreuve...Ils en bavent au propre comme au figuré. Je les regarde aller jusqu'au bout de leur effort. La voiture balai ferme la marche juste derrière les talons du dernier qui marche dans cette partie la plus pentue du parcours...Nous, nous sommes déjà en train de redescendre…

12h : Les organisateurs ont bien fait les choses et nous sommes invitées ainsi que nos congénères à prendre un plateau-repas fort copieux comprenant salade, lasagnes, flan pâtissier, pomme et Sangria (pas pour nous !).

A 14 h30 retour à Poligny. Remise des prix : Chantal 1ère V1 (2e de la course), moi, 3e V1. Je me satisfais de ma place dans ma catégorie !
A noter que cette course fait partie d'un challenge (Le Challenge des Alpes), qui regroupe, outre le défi du Noyer, mais aussi le Défi du Granon qui a lieu la semaine prochaine à Serre Chevalier.


2 commentaires

Commentaire de christianboronad posté le 21-08-2006 à 16:24:00

Beau récit et belle course... félicitations pour tes performances. J'y ai moi-même participé en catégorie vélo en 2004 et course à pied en 2005 et j'en ai bien bavé dans les dernières pentes à 15%. A l'an prochain peut-etre ?
Christian.

Commentaire de christianboronad posté le 21-08-2006 à 16:25:00

Beau récit et belle course... félicitations pour tes performances. J'y ai moi-même participé en catégorie vélo en 2004 et course à pied en 2005 et j'en ai bien bavé dans les dernières pentes à 15%. A l'an prochain peut-etre ?
Christian.

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