Récit de la course : Roscoff to Roscoff 2011, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Roscoff to Roscoff

Date : 21/5/2011

Lieu : Roscoff (Finistère)

Affichage : 1413 vues

Distance : 57km

Objectif : Pas d'objectif

11 commentaires

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Retour à Roscof

Retour  à Roscoff

Oups, j’avais  promis  à François que  je reviendrai. Et quand  je promets…. Allez,  hop,  j’envoie  mon inscription en décembre pour  le  21-22 mai,  j’ai  le temps de voir venir. Après  le relais d’ARETTtoipourcourir la semaine d’avant, je ne suis  pas trop sûr de  ma forme. Mais  j’ai promis !  Je suis donc seul  à retourner  à Roscoff ce samedi  matin 21 mai. Ma  petite femme  me  laisse partir  un  peu  inquiète, quant  à  moi, j’essaie de  ne  pas  me  mettre  la  pression et voir venir  les choses ; je vais  bien voir si  j’enchaîne  les  trois courses  ou  pas !

 

 

 

Il fait beau ce  samedi de  mai,  je roule tranquille sur  l’autoroute, puis sur  la RN12. Peu de  monde. Rennes, St-Brieuc, Guingamp… sont chien sur les aires de repos,  ils  n’ont  pas envie de  pisser  les Bretons quand  ils  roulent ???  Midi,  je  m’arrête sur  le bord de  la route  pour  manger  mon sandwich  « maison ». Voilà Morlaix et  je  pique vers Roscoff.  Petit  pincement au cœur quand  je retrouve  le  paysage familier de  l’an dernier, cependant je  m’applique  à rester zen et  à  ne surtout  pas me  projeter dans  les  heures  à venir,  une  manière sans doute de  me protéger. Au terme de  440 km, j’atteins  l’entrée de Roscoff où  nos amis British sont  particulièrement sollicités  à dépenser  leurs pounds dans  des débits de  boissons. Je  me gare sur  le  parking sur  le  port puis  je  me dirige vers le village sportif de R to R. Je suis déjà en tenue car étant en autonomie,  j’ai  limité mon matériel qui devait tenir dans  mon sac  à dos : la tente,  le duvet et  le  matelas, deux tenues complètes  de rechange, deux  paires de running et  une tenue « civile »,  le ravitaillement  plus quelques broutilles au cas  où ( !), soit  même  pas  14 kg ! Voilà pour  les  mauvaises  langues qui affirment que  je  me déplace toujours avec au  minimum  50 kg de  matériel ! Faut dire que  mon  matos de campement est  ultra light question  poids, c’est celui de  ma future  rando en solo et en autonomie totale sur le HRP en  juillet  prochain.

Il est dans  les  14 h,  peu de  monde encore. Je fais  la queue pour retirer  mon dossard. Des  musiciens  font  un bœuf breton. Voilà,  j’ai  le  numéro  9 ! Hé !!  En  plus,   j’ai  une puce  à accrocher,  deux  brassards  pour  les repas, un t-shirt et de  la  pub ! Un bon petit café est  offert avec des  gâteaux bretons comme  il se doit ! J’aperçois François qui court  partout !! Je  ne vais pas  le déranger et  je retourne  à  la voiture  pour finir de  me  préparer.  Puis  je reviens en passant  par  la case WC.  Je  laisse  mon sac  à dos dans  un camion puis  je  pars en  petites foulées faire  une  petite reco. Humm  bonnes sensations  alors que  j’ai  pas  mal  gambergé en voiture durant  le trajet. Avec  mon APN,  je commence à  immortaliser le  paysage.  Avec  le soleil, c’est somptueux ! Les coureurs commencent  à arriver. Hou,  ils  me semblent tous bien affutés !  Je  m’assois  dans  un coin, sur  le quai. J’écoute distraitement les conversations. Je bois  ma bouteille de St-Yorre tranquillement. Je  ne tiens  à  reproduire  le désastre de  l’an dernier. D’ailleurs, j’ai  un camel-back,  pas question de faire  le  kéké comme l’an  passé. J’ai également pris  mon gobelet, celui de  la Gazelle ! Certains s‘interrogent sur  le fameux  itinéraire dans  le  port ! Visiblement, ce ne sera  pas tout  à fait comme l’an dernier ! L’heure approche, on  ne  partira  pas de  l’embarcadère de Batz, mais de  la digue qui protège  le  port de  pêche. Je  m’y dirige  nonchalamment  mais  j’attends  à  l’entrée  afin de voir comment  les choses vont se  passer.  Les coureurs gagnent  la  ligne de départ. Soudain, voilà François ! On tombe  littéralement dans  les bras l’un de  l’autre ! Bientôt  15h, les coureurs sont rassemblés sur  la digue, les musiciens font sonner  cornemuse et  bombarde et  battre tambour.

 

 

François grimpe sur  le parapet et  impose  le silence aux coureurs dissipés. Il donne  les dernières consignes. Un  jeune  m’interroge, inquiet sur  le dénivelé de  l’épreuve ! Bigre, c’est  plat ! Je  me  place en fond de  peloton qui est  moins  imposant que  l’an  passé. Voilà, c’est  parti  pour  18 km sur  l’estran.

 

 

 

Tout d’abord, c’est  la visite complète du  port où la  mer s’est retirée. je suis encore sur  le  môle que les  premiers  pataugent déjà dans  la vase du  port en contrebas. J’ai  mon appareil à la  main et je commence  à  prendre des  photos. Mon  parti est pris, ce sera mode rando-course ! A  mon tour d’être dans  le  port, finalement,  le terrain est assez ferme avec encore quelques  belles flaques d’eau. Visiblement, tout  le  monde apprécie de  patauger dans  la vase. Je  m’applique  à effectuer quelques  beaux clichés des foulées des coureurs. Certains s’étonnent  de me voir courir, m’accroupir pour  les  photos et repartir de  plus belle ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous regagnons  la  jetée Est par  un bon escalier. Les  premiers sont déjà sur  le retour ! Un  petit tour sur  la  plage, remontée par  une cale  puis c’est le tour de  la chapelle qui se situe sur  un petit  promontoire rocheux.  Je quitte  la  piste balisée pour  prendre en  photo les concurrents qui redescendent de  l’autre côté sous  le regard soupçonneux d’un commissaire qui craint que  je ne  veuille couper. Mais  non,  je  reprends bien  le  parcours...

 

 

 

 

 

Euh  pour quelques  mètres car  je  me  place sur  un rocher  pour à nouveau  photographier  les coureurs sur fond de  port ! Mais  il faut repartir !  Retour  par  le chemin de  l’aller : jetée Est  où de braves  petits vieux regardent  passer  les coureurs l’œil rigolard  puis traversée du bassin. Là encore,  j’essaie de faire des clichés fun en demandant aux coureurs de  faire de belles gerbes d’eau en courant dans les flaques. Peine  perdue, ils courent !! Bouu  même  pas d’humour !  Je  m’arrête au  pied de  l’escalier qui remonte sur  le quai, clic-clac pour  une belle contre plongée ( zut ce n’est  plus clic-clac  mais plutôt ziiiiii) et hop sur  le quai  puis on  part faire  un  petit tour en ville.

 

 

 

 

 

 

On contourne  l’église,  photo en demandant  à  l’automobiliste qui  me suit de  ne  pas  m’écraser, photo des  bénévoles dont  un enfant qui s’en étonne. Je  le retrouverai  le  lendemain  à servir  le café !  Je  passe  une  porte et voilà l’aventure qui commence : l’estran ! Ce terrain est grisant, d’abord  un  peu de sable sec,  un  petit  peu de rocher,  encore  un bout de quai,  on contourne  un bassin et voilà  la  plage.

 

 

La  baie est  immense mais  à sec !  La  mer s’est retirée ! Cependant,  des gens s’adonnent aux  joies de  la plage. La file s’étire devant  moi.  Il va  falloir contourner toute  la baie… Non ! On coupe ! En voilà une bonne  idée ! Certes,  le terrain est assez  inégal et  mouillé  mais cela évite  une  partie ennuyeuse. Pas de rubalise ! Il s’agit d’aller de signaleur en signaleur ! Et voilà à nouveau  un changement de cap  pour rejoindre  la  pointe de Perharidy.

 

 
 

 

Oups, il faut grimper un  petit escarpement sableux. Je fais  un  peu le yoyo entre  les coureurs car si  je  prends trop  mon temps  je  n’ai  plus avoir de coureur à photographier en  pleine action ! L’extrémité de  la  pointe est  occupée  par  une belle petite  plage,  une  bref  passage dans  les rochers  puis  nous voilà de  l’autre côté,  sur  une  plage  barrée par des récifs rocheux. Je  me  fis tirer  le  portrait!

 

 

On contourne  une  propriété  privée  par  l’intérieur des terres et à nouveau une superbe  plage s’offre à nous, celle du Pouldu. C’est sublime ! Une  lumière d’été  illumine la  mer et  le sable blond. Une  légère brise  nous apporte  une fraîcheur  bien agréable. Je bois une gorgée d’eau toutes  les  5 mn ! Ahh,  pour  m’hydrater,  je  m’hydrate ! Je cours au  plus  près de  l’eau afin de trouver de bons appuis. Mais le terrain est capricieux pour cela ! Je continue à repérer  les signaleurs avec leur gilet orange  fluo et  leur  petit drapeau de  la  même couleur. Bientôt  le  10e  km, et voilà  le ravito ! C’est simple, eau  ou  jus d’orange ! J’aurais  préféré du coca  plus approprié  pour  les  intestins et des raisins secs. Le temps de boire  un verre, de dire quelques amabilités et  je repars. C’est  loin d’être  le rythme de  l’an dernier  mais je prends  plaisir à courir à ce rythme.  Je  me régale  les  yeux avec  le  paysage  marin. Et ces silhouettes dérisoires sur  le sable ! C’est vraiment beau. Encore  une  pointe  à traverser ! Le ciel se voile  un instant, est-ce  pour annoncer  les récifs  menaçants qui barrent  l’accès  à la  mer ? Mais  nos sentinelles  orange savent  nous guider ! A  nouveau,  je foule le sable d’une plage, celle de Santec ? Fouler le sable,  là on donne  plutôt dans  la salade !! De  la salade  bien défraichie ! Celle des algues vertes ! Quel  poison ! Oh,  les bretons,  votre  lisier de cochons, au  lieu de  le  balancer dans  la flotte, feriez-mieux de  la garder dans des cuves  à fermenter afin d’obtenir du gaz de  biomasse, non ?  Et comme  ça, chauffage gratis  à  la ferme ! Y en encore des  mentalités  à changer !  Le terrain change et s’enroche. Un  petit  passage sur  la terre ferme et retour dans  les rochers. J’attendais ce  moment avec  plaisir, car, comme l’an dernier,  on  passe entre  les rochers avec de  l’eau entre chevilles et genoux  sur quelques dizaines de  mètres ! Va  pour patauger, derrière  moi, des coureuses abordent ce passage délicat avec quelques cris !! Mais  non,  personne  ne va tomber dans  l’eau ! Quoiqu’il en soit,  j’ai  l’appareil photo prêt, on ne sait  jamais !!! Ben  non,  personne de tombe  mais beaucoup de fou-rire !

 

 

Enfin, je débouche sur  l’immense  plage qui fait face au Dossen ! L’impression est  forte. Comme annoncé cette année,  nous  partons sur  l’île de Siec ! Je croise ceux qui ont fait déjà  le tour, c’est  un fil coloré sur cette  plage sans  limite. Sur  l’île, c’est  un  paysage de  lande, de rochers. L’arméria  maritime égaie l’herbe des ses  inflorescences  mauves,    où se  mêlent des  ombellifères blanches.

 

 

La  lumière  est revenue et  amplifie  les couleurs : le bleu du ciel,  le vert de  l’herbe,  la blondeur du sable,  la blancheur des façades des  maisons au  loin et surtout les couleurs  insensées des tenues des coureurs ! Je discute  un  moment avec  un d’entre eux. Après le tour de  l’île,  je reprends  pied sur  la  plage. Le spectacle est saisissant. Des chars  à voile filent  à toute allure sur  le sable. L’instant est  à déguster !

 

 

Les appuis sont bons ! Une vraie griserie. Ah,  un  petit coup de cul  dans  le sable  mou pour gagner  le chemin qui  mène au camping, terme de cette première étape. Voilà  l’arche d’arrivée ! Bien sûr, je  m’arrête avant  pour  immortaliser ce  moment ! Et ce  plaisir  immense  et sans doute égoïste de franchir  l’arrivée ! Humm, 1h52 pour ces 18 bornes et  150e sur  210 ! Honorable ! Et  l’après-course, ce  moment étrange  où il faut redescendre ! Moment à  la fois délicieux mais  où le corps se sent  un peu empoté d’être  là, arrêté. Le buffet d’arrivée est somptueux ! Je sacrifie au  houblon fermenté français ! François est toujours très affairé. Pas de souci,  pour  l’instant, ça se  passe bien !

 Je pars récupérer  mon sac. J’ai vite fait de  monter  la tente,  pas forcément au bon endroit, coincé entre deux camping-cars  mais je voulais ne pas être trop  loin des sanitaires.  J’observe  mal  la configuration du terrain et  place  ma tente  parallèlement à la  plage. Cette  nuit,  le vent venant du large me fera regretter cette disposition. Vite  le  matelas Therm-a-rest et  un chaud duvet Vallandré. Direction  la douche – chaude- et ensuite détente ! En fait,  je  me colle sous  la tente  pour sommeiller ! Un  petit coup de fil  à  ma tendre  pour  lui dire que  ça va  bien ! Elle  me donne  les dernières  infos concernant  le semi de  la voie Verte  où beaucoup de copains  ont couru. Hummm ! Des enfants  jouent dehors, leur  maman coureuse participe à  leurs ébats.

 

 

Il est  bientôt 7 heures. J’enfile  le sweat  noir de  mon club et  quitte  le camping  pour aller en « ville ». Notre repas est servi dans  la cour de  l’école du Dossen !  Oh,  là, c’est du costaud : gratin dauphinois et  pâtes ! Des tranches de  porc, un fromage et  une tartelette aux  pommes. Voilà du consistant qui va  nous  permettre d’affronter  les épreuves  à venir ! Je  pars  m’installer  sous  les tables à l’abri d’une bâche. Je retrouve  les féminines qui craignaient  l’eau. Je  fais connaissance avec  mes voisins. On échange  nos  impressions,  nos expériences. Un coureur a  lu  mon récit de  l’an dernier, cela  lui a donné envie de venir, ouahou !

 

 

 

Je retourne au camp. François  a  prévu  une animation pour  les coureurs  mais aussi  pour les accompagnants : un spectacle de cirque sous un vrai chapiteau !! Quelle classe ! Cependant  je  préfère  me réfugier sous  la tente pour somnoler en attendant  la tombée de  la  nuit. La fraîcheur est tombée. Zut,  mal regardé  la  météo,  j’ai rien  prévu vraiment de chaud. Je  vais faire  avec ce qu’il  ya. Sous  mon  maillot Kikourou,  je  mets  un débardeur que j’avais pris en cas de grosse chaleur et  j’enfile  mes  manchettes  noir et  blanc offertes   au LUT. Le buff  autour du coup, ma deuxième  paire de running, c’est  bon !! C’est qu’il  ya des coureurs qui  n’ont  pas  prévu de chaussures de  rechange !!! Voilà,  il est  prêt de  11 heures. François rameute ses troupes avec son  porte-voix. Je fais connaissance avec Eric27,  un solide gaillard, coach d’une équipe féminine et au  palmarès  impressionnant. Mais  là,  il est en délicatesse avec  un tendon. Donc,  il est sur la position plutôt off ! Les coureurs se  pressent derrière  l’arche.  Les cœurs  bretonnants donnent de  la voix ! La  jument de Michao est  mise  à contribution. C’est chaleureux en diable ! Voilà,  presque  onze heures,  la  meute s’élance !

 

 

 

Là, ça ne commence  pas  par du  gâteau, c’est  1 km dans du sable  mou,  les chevilles crient ! Apparemment, ce sera  le  même  parcours que l’an dernier.  Quel supplice, enfin du sable  plus ferme et  on remonte une petite ria qu’on va franchir sur  une  passerelle de béton. Déjà, les frontales forment  un fil  lumineux  le  long  de  la côté. J’allume  la  mienne. J’ai de  bonnes sensations. Je suis  très content d’être  là. Personne  pour  me  mettre  la  pression ! Juste  une  petite  incursion dans  le village de Kerbrat  puis retour sur la  plage. Peu de  paroles sont échangées entre coureurs. Le sable étouffe  le  bruit des  pas. Alors, seul  le ressac de  la  marée  descendante se fait entendre dans  la  nuit. C’est  un bruit qui  me  porte ! Sur  la  plage,  je double Eric27,  un  petit salut. La course est  malaisée sur  le sable  humide. J’aperçois  le  petit fanal  lumineux du signaleur sur  la rive. Je  le rejoins  pour grimper sur  le chemin côtier. De  l’autre côté,  le flux lumineux  signale le retour des premiers ! Le chemin que  nous empruntons est assez tourmenté tant  par son profil que  par ses  ornières  inégales. Je suis bien content d’avoir  une  lampe  puissante afin d’en éviter  les  pièges. Tiens,  un coureur  lumière éteinte,  file  vers  la gauche  pour rejoindre le flux qui retourne ! Ben voyons ! Bof, je continue  mon chemin et  profite de  l’ambiance  nocturne et marine. Quelques spectateurs  nous encouragent ! Certains sont  impressionnés  par  mon éclairage et le comparent au  phare d’Ar Men ! C’est certain,  ma Lupine envoie du gros ! Alors  que  j’ai vu des coureurs  sans  frontale ! On  remonte une seconde ria puis  on reprend  le chemin de  l’aller. Finalement, je  n’ai  pas froid. J’ai  une allure correcte,  mais  pas celle de  l’an dernier, tant  pis ! Après  la  passerelle de béton,  on tourne  à droite. Hum,  il reste  3 km dans  les  pinèdes. Le terrain est  bon.  Voilà  on tourne  à gauche  pour  une  longue  ligne droite.  Je tiens  à garder ma position parmi le peloton ! Virage encore  à gauche.  En  principe,  on rejoint le camping  par  une sente  ondulante. Tiens, on tourne encore  à gauche  pour une longue ligne droite. Je suis désorienté  mais  pas  pour  longtemps ! On est revenu sur  la ria ! Et  on va revenir  par  la  plage et  1 km de sable mou ! Oh François !  Enfin, j’atteins  le sentier puis je file vers  le campement et sa ligne d’arrivée ! Voilà, j’en termine en 1h06 pour  11 km ! Un bol de soupe chaude, humm,  j’en reprends  un autre, ça fait du bien ! J’envoie  un sms à ma tendre  pour  lui signifier  mon arrivée,  une toilette rapide et  zou dans  le duvet. La  nuit sera  un peu agitée avec  la toile de tente qui bat avec  le vent.

Le  petit déjeuner est  à 8 heures, toujours  à  l’école. Là, c’est  grand  luxe,  on est servi à table : café, confitures, brioches. On  lit  le compte-rendu de  l'épreuve de  la veille dans  le  journal. L'atmosphère est feutrée. Je retrouve  mon  jeune signaleur de  la veille qui  me reconnaît également !

 

Retour au camp où il s’agit de  plier  bagage ! Je range consciencieusement mes affaires, pas  une  mince affaire de faire rentrer  le gros duvet dans  le sac de compression ! Une  bonne douche. Enfin, voilà, le sac  à dos est rempli ! Je  le  porte au camion. Je  n’ai  plus qu’à attendre  11 heures. Je  m’allonge à  l’abri d’un buisson car  le vent souffle du  large et  il est frisquet ! Je tel à mon épouse qui  peine  à répondre car finalement,  la veille, elle était de sortie… jusqu’à plus tard ! M’enfin ! Je  lui annonce que finalement,  j’ai  pris  la décision de  m’aligner sur la  3e épreuve, celle de  28 km. Je  me sens confiant. Je regarde  les coureurs s’agiter sur  l’aire du bivouac. Je retrouve Eric27 pour causer  un  peu. L’heure arrive. Même cérémonial. Je  me  place en queue de  peloton. Et c’est  parti !

 

 

 

 

 

 

Juste en  partant,  un  petit cliché de François  juché sur  la  moto ! Cette troisième étape reprend dans  les grandes  lignes  les deux  précédentes à la différence qu’on va  pousser  plus  loin le  long de  la ria  et remonter sur Kersauson  puis sur le port de Moguériec. En attendant, c’est sable sec, grrrrrrrrrr ! Cette fois, je suis bon dernier ! Mais  ça vaut  le coup ! Quelle vue: les coureurs chamarrés,  le sable blanc,  les vagues écumantes,  les voiles des sky surfeurs. Encore  une  image forte  à  mettre  à l’actif de R to R !

 

 

 

 

 

 Ensuite c’est une  longue  progression, tantôt sur  le sable, tantôt sur  les rochers. Le sentier côtier de  la  nuit puis  on remonte  la ria par  la  plage  puis  par  un chemin,  puis  par  les  herbus que  je redoutais. La  progression est  très  malaisée dans cette sorte de  marécage. Enfin, voilà le cours d’eau côtier  à traverser ! Une bonne occasion de  laver ses chaussures ! Ensuite,  la  progression va  être  plus champêtre. On quitte – un peu- le bord de  mer  pour  longer des champs. Des champs de quoi ?? Ignares,  on est en Bretagne : champs d’artichauts et de choux-fleurs !

 

 

Puis  on redescend sur  la  plage  marbrée de vert  par  les algues envahisseuses. Puis c’est  un chemin côtier qui donne des  beaux aperçus sur Moguériec. Oups,  plus de  batterie  pour  l’appareil  photo ! Zut ! Je vais devoir économiser !  Ca  y est, j’ai atteint  le  point  le  plus extrême du  parcours ;  il s’agit  maintenant de revenir ! On rente  par  l’intérieur des terres.  Parfois, le tracé offre de bons coups de cul avec des  marches ! Mais dans  l’ensemble,  le tracé est  plaisant. Voilà,  on retrouve  le tracer de  l’aller ! De temps en temps,  je  prends  un cachet de sporténine pour  me donner  un bon coup de fouet !

 

La rivière à  traverser  à nouveau, les  herbus…. et  puis  l’immense  plage du Dossen, ah ce sable !!! Je n’en peux  plus si bien que  je  marche ! Le chemin  à rebours !! L’impression est  étrange. Sur  les  plages, la  mer se retire.  A  la  limite, c’est  intéressant d’être dans les derniers. Comme ceux avec qui je suis, je  cours au plus près de  l’eau. La  mer s’étant retirée entre  le  passage des  premiers et  moi,  je gagne quelques  mètres !  Quoi, ce n’est  pas sportif ? Voilà  le  premier ravito au  18e  km. Un  peu tardif ?? J’en profite  pour refaire  le  plein de  mon camel-back car  je veille  à boire toujours autant. Quelques  mots aimables aux  bénévoles et  je repars  à travers champs. Puis ce sont de  nouveaux  les  belles  plages. Les  km défilent dans  la  plénitude. J’arrive encore  à faire quelques  photos avec l’appareil qui  n’en peut  mais.

 

 

Voilà,  la dernière  baie  à traverser et  je remonte vers Roscoff. Pas de crampe,  bon souffle, certes  de  la fatigue  mais globalement  je  ne suis pas dans  le rouge. J’ai veillé à cela. Les signaleurs  m’encouragent et  m’indiquent  la distance qui me reste  à parcourir ! Comme d ‘hab,  pas un  n’est d’accord  mais je  ne vais pas chipoter  pour quelques dizaines de  mètres. Je quitte  la  plage  par  une cale  et  me voilà en ville. Quel  plaisir. Les derniers  mètres dans  une  large avenue,  virage  à gauche  puis  à droite  pour déboucher sur  le  port. Je soigne  ma foulée  pour  passer sous l’arche en 3h04 !  Pas de souci,  je  me sens bien.  François est  là pour  m’accueillir. Encore  une  longue embrassade. Quelle émotion. J’ai  la gorge  nouée.  Il  va  me chercher des cadeaux !!! Bravo François,  ce R to R  2011 est  une totale réussite sur tous  les  points !  Je vais  boire  une  bière au stand  puis je  pars  à  la voiture me changer. Je  me  lave avec  une bouteille d’eau puis reviens sur  la zone de course  pour  prendre  mon repas d’après-course. Je croise  à nouveau Eric qui en a terminé tranquillement. Je crois que, comme  moi,  le simple fait de terminer  le comble ! Le repas  proposé est simple  mais suffisant. C’est encore  un bon  moment convivial  pour échanger avec  d’autres coureurs. Il fait beau, c’est  bon de  prendre son temps.

Je crois que je vais revenir  à Roscof,  n’est-ce  pas  les traileurs d’Ecouves ???

 

 

toutes  les  photos du week-end  ici

11 commentaires

Commentaire de L'Dingo posté le 09-06-2011 à 08:43:00

Eh bien voila comment commencer une bonne journée:
une bonne lecture paysagère et touristique , et l'affaire est faite.

D'autant que le week-end dernier, on a eu un environnement des "plus bretons" ( vent violent, grosses pluies: une vraie tempete roskovienne !!)

Heureusement ce matin , par ma fenetre j'ai retrouvé un immense carré bleu azur du plus bel effet :-))))

Merci Mustang

Commentaire de Françoise 84 posté le 09-06-2011 à 12:49:00

Ton récit donne vraiment envie d'y aller!!! Autant, on se le programme pour l'an prochain... Bravo pour cette belle gestion de course! Bisous!

Commentaire de la panthère posté le 09-06-2011 à 13:00:00

super récit, mercI
la HRP, joli programme, tu nous raconteras, hein......

Commentaire de RogerRunner13 posté le 09-06-2011 à 18:44:00

Tes récits sont toujours aussi passionnants, merci de nous avoir fait profité de cette belle épreuve avec de si belles images.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 10-06-2011 à 08:02:00

Je ne savais pas que tu dormais dans un préservatif...


Sinon : "L’arméria maritime égaie l’herbe des ses inflorescences mauves, où se mêlent des ombellifères blanches." Ça, c'est du Mustang !

OK pour revenir mais en grosse délégation !

Commentaire de eric41 posté le 10-06-2011 à 15:35:00

Bravo Philippe pour l'enchainement.
Superbe région.Merci.
Eric

Commentaire de JLW posté le 10-06-2011 à 23:05:00

Sacrée épreuve que je découvre, enchainer ces 3 courses tout en photographiant à tout va, ce n'est pas rien. Bravo le Mustang, et je ne te dis pas merci de me donner envie d'y participer, ca commence à faire un peu loingggg de chez moi !!!

Commentaire de breizhman14 posté le 11-06-2011 à 14:06:00

Les bretons sont comme les cherbourgeois: des spécialistes du vent permanent!
N'empêche, merci! Ton récit donne envie d'y retourner en bretagne, et une prochaine escapade à roscoff n'est peut-être pas à exclure finalement...

Commentaire de blob posté le 11-06-2011 à 14:56:00

fais gaffe, tu vires lutin, tu prends des fesses de fille en photo ...

Commentaire de Land Kikour posté le 13-06-2011 à 22:43:00

Superbe cr Philippe, merci.
Je comprends mieux c'est longs moments sur la plage :)
Content de t'avoir revu ce we à Lans.
A bientôt,

Commentaire de robin posté le 14-06-2011 à 17:16:00

Ayé j'ai enfin trouvé le temps de lire ton récit. Super comme d'hab ! C'est vrai que cela ferait une belle sortie club !
Francois tu as trouvé un bel ambassadeur !
Au passage, joli projet pour juillet ! Hum cela sent bon le C.R. fleuve avec les zolies photos qui vont avec !

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