Communauté des sports d'endurance

 

LA ROUTE DES ROIS - JORDANIE - 140km

Vendredi 17/09 - Dimanche 26/09/2010

 

Tout commence au boulot...cela s'appelle Orange passion : une possibilité offerte aux collaborateurs de participer à une de leur passion en finançant une partie d'un projet (culturel, sportif ou musical). Etant donné mes dons musicaux, j'opte avec 3 autres collègues pour présenter un dossier sportif de participation au trek de la route des Rois en Jordanie, organisé par NED, Nature Extrême Développement.

Quelques semaines après, nous apprenons que notre dossier est retenu, et que Orange participe financièrement à hauteur de 70% sur notre projet : le bonheur !

Et voici donc EMMA (Eric, Michel, Michel et Anne) partie dans cette aventure !!

 Au programme, la Jordanie :

La Route des Rois est un raid d'un volume moyen journalier de 40 km pour les VTT, de 25 km pour la course à pied et de 15 km pour les marcheurs. Le profil des étapes correspond tout à fait au terrain de prédilection des VTT et de la course à pied. De plus, les distances proposées à chacune des catégories permettent aux participants de profiter pleinement des régions traversées. Chaque étape comportera plusieurs points de ravitaillement. Placée sous le parrainage du ministre du Tourisme jordanien, la Route des Rois comprend au total 6 étapes, pour une distance totale d'environ 270 km pour les VTT, de 140 km pour les coureurs à pied et de 85 km pour les marcheurs. Toutes les catégories évoluent sur les mêmes parcours.

Les participants

•  Eric et Djima Tran Dang : toulousains, plusieurs marathons et trails à leurs actifs, c'est leur première course à étapes.
•  Michel Murat : première course à étapes, marathonien et traileur confirmé ! (Nos plus grandes chances de podium).
•  Michel Sireau : on ne le présente plus, 2 marathon des sables à son actif...un pro !
•  Guy Lacoste : un ami des Tran Dang, traileur confirmé, première course à étapes également.
•  Et Anne Leleu : ben c'est moi...première course à étapes, mon but affiché dès le départ : finir avec le sourire !

Voilà, vous aurez compris, 4 salariés Orange et 2 pièces rapportées, Djima et Guy. Nous nous connaissons tous (quelques marathons en ensemble dans les capitales européennes, trail des burons, ...), c'est un grand plaisir de partager cette aventure avec eux, je sais d'avance que cela devrait bien se passer.

 

La préparation

Cette année fut riche en courses : Ecotrail (80km), plusieurs trails de 30 à 45km, de nombreuses sorties club, ... L'entrainement à quelques semaines du départ est donc fait de longues sorties en forêt et du fractionné le mardi soir au club, une préparation somme toute classique pour un long trail.

Bizarrement je ne crains pas trop ce trail, quelques interrogations sur la chaleur bien sûr, sur la succession des étapes qui peut être dure en cas de blessure ou ampoules par exemple. Je pars finalement confiante sur la course, et y arrive assez sereine : je ne pense qu'à profiter des paysages, et surtout le chrono est bien loin de mes préoccupations.

Voici l'état d'esprit au départ...

 

Le départ

Djima, Eric, Guy et MichelM viennent de Toulouse : je les accueille le jeudi soir à la gare pour un diner à la maison avant le départ le lendemain. MichelS nous rejoint pour l'apéro, mais ne peut rester diner, obligations familiales obligent !

Nous essayons nos tenues fournies par Orange : un beau t-shirt blanc, et une veste Salomon noire magnifique ! Une première photo tous les 4 pour mettre en ligne sur le blog intranet d'Orange, que l'on nous a mis à disposition pour que nos collègues puissent suivre nos aventures. Aussitôt dit, aussitôt fait, la photo et un premier commentaire sont en ligne.

Diner : crumble saumon/courgettes, puis tarte aux pêches et une autre au chocolat....ben ils ont préféré ca à un plat de pates, j'avais laissé le choix pourtant...

Allez il faut aller dormir, le réveil est programmé à 6h...

Vendredi 17 septembre, 6h, je pars réveiller la bande...et en 5 minutes la maison s'agite, douches, petit-déjeuner, 6h50 tout le monde est prêt à partir : c'est Philippe qui nous amène à Roissy. Bises aux enfants que je vais laisser 10jrs, et c'est parti ! A cette heure-ci cela roule bien, 7h45 nous sommes devant le terminal 1 ! Bisous à Philippe et nous partons en direction de notre rdv NED, vers le comptoir d'enregistrement.

Seulement 2 vélos sont déjà présents, il est un peu tôt pour le rdv de 9h...Michel nous rejoint peu après, et l'ensemble des participants sont là maintenant. Distribution des billets, enregistrement et nous voici en zone duty free. Nous nous retrouvons tous en zone d'attente, l'avion aura finalement 30min de retard sur l'horaire prévu.

Je suis assise à côté de Guy, je suis ravie, car je fais mieux connaissance avec lui, nous discutons pas mal. Vers 15h/15h30 nous atterrissons à Istanbul, notre première étape et avons un peu d'attente pour le prochain vol prévu à 19h pour Aman.

Nous repassons au contrôle, et là, Michel S. ne trouve plus son téléphone portable....il est dans tous ses états, ne se souvient pas l'avoir laissé dans l'avion, ne comprend pas....les recherches seront inutiles, et c'est dépité qu'il appellera Orange pour suspendre sa ligne...il nous paie un coup à boire pour ‘fêter' ca !!! Allez nous ré-embarquons pour la Jordanie cette fois, 2h30 de vol nécessaires.

21h30 : atterrissage sans encombre à Aman, passage de contrôle, récupération du visa et Serge, l'organisateur NED, nous accueille avec la bise. Première impression très positive !

Quelques informations rapides et nous sommes répartis dans 2 bus, 2 hôtels exceptionnellement pour les 2 premières nuits.

Dans le bus, Serge nous donne quelques informations pratiques sur la Jordanie, et des infos générales sur le pays et quelques détails sur la journée du lendemain : en vrac, 45°C annoncés sur la mer morte, 52° à Aqaba plus au sud.....on est mis dans l'ambiance directement ! Le départ de la première étape devrait être donné à 10h30 par le ministre de la culture, puis après la course un transfert pour déjeuner et baignade sur la mer morte. Précision : ne pas oublier la crème solaire !!

Cela s'annonce bien ma foi ! Nous avons maintenant près d'1h30 de route pour rejoindre El Kerak. La route est très bonne. A peine arrivés, nous déposons nos valises et sommes attendus pour manger...mais pas grand monde n'a faim à cette heure-ci...je prends un peu de pastèque, et cela me suffira. Répartition des chambres, je suis avec une marcheuse, bien sympa, Marie-Céleste.

L'hôtel est assez rustique mais très bien pour le temps que l'on va y passer : une chambre avec 2 lits simples, vue agréable sur les alentours, salle de douche avec quelques cafards...hum....mais bon, allez zou au lit, il est déjà une heure du matin mine de rien !

Je crois que je m'endors assez facilement, mais vers 2h le cauchemar commence...ma voisine ronfle ! C'est terrible...impossible de me rendormir avant 3/4h...je siffle, je tousse, essaie de la réveiller, rien...il doit être 4h30 lorsque je tombe de fatigue...j'ai un peu peur pour le lendemain... (Ha sans oublier la prière du muezzin de 4h du matin !).

Samedi 18/09

Comme prévu le réveil sonne à 7h...la nuit a été très courte pour moi...Et là, devinez quoi, Marie me dit : « Qu'est-ce que j'ai bien dormie ! Mais qu'est-ce que j'ai bien dormie ! »...No comment...

Le petit déjeuner est ouvert jusqu'à 8h30, je rejoins le reste de l'équipe vers 8h comme convenu la veille, en attendant je prépare mon sac, et affaires pour l'après-midi : le principe sera toujours le même à priori : récupération d'un petit sac à dos en fin d'étape pour se changer si besoin, ...bien pratique ! j'y mets donc systématiquement mon appareil photo pour mitrailler dès l'arrivée. Lors de la course je prendrais peu de photos avec mon tél entre autre. Pour aujourd'hui, il ne faut pas oublier d' y mettre le maillot, serviette, et crème pour la Mer Morte !

Pour le petit déjeuner : pain arabe, confiture, beurre et boissons chaudes ainsi que charcuterie et oeufs, qui personnellement ne me tentent pas du tout...Je remonte ensuite dans la chambre pour finir de me préparer, rdv à 9h30 devant l'hôtel.

Tout le monde est prêt à l'heure dite, il fait déjà bien chaud !

Distribution des dossards qui nous servirons pour la semaine, cela sera le 15 pour moi. Nous montons ensuite dans le bus pour relier le départ, 25/30km plus loin.

La course

 

Etape 1 : KERAK/MER MORTE - 15 km - D+: 130 m - D-: 520 m

29 coureurs dont 9 femmes se présentent sur la ligne de départ...inexistante en fait ;-) .

Le ministre de la culture Jordanien, après un petit discours, nous donne le top départ : les marcheurs ouvrent la piste suivis des coureurs et enfin des VTT. C'est une longue piste caillouteuse, en montée : Serge nous signale que nous prenons plus de 150m de dénivelé en 4km.

En effet, ce sont 4,3km de montagnes russes, sans discontinuer qui nous usent un peu dés le début...Le paysage est biblique, on prend le temps de faire des photos, nous sommes là pour en profiter malgré tout, pas de stress quand au chrono, surtout pas ! Il fait très chaud, le cardio s'emballe, il me faut être raisonnable (ma dernière visite chez le cardiologue m'a un peu refroidie...). Cependant je ne m'arrête quasiment pas sur cette longue montée, trouve mon rythme malgré la pente et la chaleur.

Le km 4 annonce enfin la fin de la côte, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Je cours avec Michel S. les autres sont devant. Nous avons une superbe vue sur les salins de la Mer Morte, et derrière, la mer elle-même. La piste est sablonneuse et caillouteuse, nous allons être propres !!

Nous continuons tranquillement et un panneau RAV1 indique le ravitaillement à 1km de là. Les vélos sont proches de nous, ils passent, on les repasse, ils y vont assez cool et profitent du paysage.

Ravito, km8 : banane, eau,...je n'ai pas du tout faim, je ne fais que boire, c'est mon point sensible la boisson, alors je me force ! Allez c'est reparti. Il ne reste que 7km. Il fait vraiment très chaud, nous sommes sur un plateau, et c'est étouffant, j'ai l'impression d'exploser tellement j'ai chaud ! Il fait plus de 40°C. Je marche 1 à 2 min pour faire redescendre le cardio, indispensable...Puis la descente s'amorce, un peu d'air, cela fait du bien. Les panneaux annonçant les 5 derniers km défilent, chaud chaud chaud !

Les 2 derniers km sont une portion de bitume. Michel prépare le drapeau Orange, et nous arrivons tous les 2, drapeau entre nous : arrivée remarquée !

Nous finissons en 1h30 tout juste, bien contente de ma première ‘prestation'. Un ravitaillement près du bus, mais là encore je n'ai pas très faim...j'attrape quelques cacahuètes et surtout de l'eau. Nous attendons les derniers coureurs qui ne tardent pas à arriver, et descendons ensuite vers la Mer Morte, les vélos nous suivent en pédalant ! Nous sommes au point le plus bas du globe : -417m en dessous du niveau de la mer.

L'assistance NED a préparé un buffet sur un bout de sable, quelques arbres sont présents mais très peu permettent de trouver un peu d'ombre, car la chaleur est écrasante. Nous avalons un coca bien frais (enfin moi, les autres sont plutôt branchés bière...) en attendant que le repas soit prêt. Une immense glacière nous sera proposée à l'arrivée de chaque étape, contenant des sodas et des bières fraîches. Cela n'est pas compris dans le prix, et il nous suffit de cocher notre numéro de dossard, pour régler tout ceci en fin de séjour : bien agréable et en tout cas très appréciée par l'ensemble des participants à chaque arrivée !

Nous sommes littéralement envahis par des petites mouches...Au menu : poulet, riz, crudités et pain arabe (en fait nous ne le savons pas encore, mais cela va être notre menu pour les 8 prochains jours...) ;-).

Je n'ai pas très faim, mais me force à avaler tout ca, cela fait du bien malgré tout. Les mouches pullulent : c'est terrible, il faut à chaque bouchée regarder sa fourchette pour ne pas en avaler quelques unes...Les marcheurs nous rejoignent, Djima (qui fera moitié course à pieds/moitié marche), a trouvé le rythme très cool, demain elle fera l'étape en courant.

Nous sommes à 200/300m de la mer que nous rejoignons donc à pieds. Arrivés à quelques mètres, nous mettons notre maillot et nous apprêtons à faire les 5 derniers mètres...le cauchemar ! A peine nous avons fait 2 ou 3 pas, c'est de la boue bouillante ! Mais carrément bouillante ! Les pieds nous brulent terriblement, je suis à la limite de pleurer tellement cela fait mal, je panique, ne sais plus si je dois continuer à avancer ou faire demi-tour...finalement je fonce dans l'eau quelques mètres plus loin...le soulagement dans l'eau est de courte durée car c'est le sel qui nous « lacère » les pieds maintenant...Un vrai bonheur...cela sur au moins 50m...aie aie aie cela se mérite...

Finalement nous arrivons sur une partie de sable plus agréable, et nous pouvons enfin en profiter, l'eau est suffisamment profonde pour se baigner, sensation très étrange...les pieds et les bras remontent tout seuls, la planche est toute naturelle, on flotte !!! Bien sur qu'on savait ce qui nous attendait, on avait vu des images ou on nous avait dit tout ca, mais le vivre est vraiment incroyable !

La mer Morte est un lac d'eau salée du Proche-Orient partagé entre Israël, la Jordanie et l'Autorité palestinienne. D'une surface approximative de 810 km2, il est alimenté par le Jourdain. Alors que la salinité moyenne de l'eau de mer oscille entre 2 et 4 %, celle de la mer Morte est d'approximativement 27,5 %. Aucun poisson et aucune algue (macroscopique) ne peuvent subsister dans de telles conditions, c'est ce qui lui vaut le nom de « mer morte ». En réalité, cette mer n'est pas complètement morte puisqu'on sait aujourd'hui que des organismes microscopiques (plancton, bactéries halophile et halobacteria, etc.) y vivent.

Nous resterons un bon moment à profiter de cette flottaison naturelle...moment très agréable et mémorable.

Ha juste une chose, toutes les ‘coupures' ou ‘éraflures' que vous avez à ce moment là se rappellent à vous ;-), aucune égratignure ne vous échappe !!

La sortie est de nouveau douloureuse : nous essayons la méthode à 4 pattes et trouvons une alternative au premier chemin, car il me paraissait impossible d'y repasser. Laborieux mais tellement formidable comme expérience.

Retour ensuite au bus puis à l'hôtel. Ce dernier est situé contre le château d'El Kerak, et du coup une visite nous est proposée, cela sera juste après une bonne douche bien méritée.

Situé à 118km au sud d'Aman, c'est un château fort croisé, situé à 1000m d'altitude, Il fut construit en 1142 sur une montagne rocheuse et comportait des douves allant jusqu'à 20 m de haut. Il avait pour but de contrôler les voies commerciales et l'exploitation des terres agricoles par les Francs.

Petite ballade pour nous décrasser qui ne nous fait pas de mal, avant d'aller prendre une bière (ou coca), au bistrot du coin. C'est ensuite le diner ‘officiel' avec le ministre de la culture qui nous a donné le départ ce matin, au menu...poulet, riz, crudités...très bon ! Marie-Céleste a l'honneur d'être choisie pour partager la table du ministre, elle a l'air ravie !!

Je retourne dans ma chambre avec des boules quiés que m'a donné Michel M., et la nuit n'en sera que meilleure...

 

Etape 2 : AL RASHIDYE/SHOUBAK - 21 km - D+: 525 m - D-: 565 m

Rdv 8h30 devant l'hôtel pour le départ, avec les valises, nous changeons de lieu ce soir. Nous avons 1h30/2h de route pour rejoindre le départ aujourd'hui...nous risquons de partir sous une forte chaleur !

D'autant plus que le bus ramenant les personnes du premier hôtel est en retard (ce qui ne plait pas beaucoup à Serge...), et pour ne rien arranger le passage en ville est très délicat : les rues sont petites, le bus a du mal à se faufiler dans les rues étroites...nous prenons donc beaucoup de retard. Ce matin je suis montée dans un 4x4 plutôt que dans le bus où tout le monde ne peut tenir, avec Gérard, un membre du staff, comme conducteur, et ceci est très sympa !! Nous faisons plus ample connaissance avec lui, c'est un ancien participant, qui aide maintenant Serge sur plusieurs treks. Il nous raconte plusieurs anecdotes, voyage très sympa !

Nous ‘lâchons' les vélos 10km avant nous. C'est enfin vers 11h50 que nous prenons le départ au milieu de nulle part...sous une chaleur écrasante ! Nous allons payer ce retard de plus d'1h très chaudement...

Les marcheurs montent dans une bétaillère, et se feront déposer au ravitaillement du 8ième kilomètre pour prendre leur départ (cela sera le cas sur la plupart des étapes, dépôt des marcheurs au premier, voir 2ième ravitaillement, pour finir notre parcours).

Chemin caillouteux comme hier, et très vite nous enchainons les montées/descentes avec quelques tentes bédouines aux alentours. Les garçons sont devant, Djima derrière, je ferai la course seule.

Les 8 premiers kilomètres se passent plutôt bien malgré la chaleur, j‘y vais mollo, sans forcer lorsque cela monte.

Contente de voir le premier ravito pour s'arroser enfin copieusement ! Ensuite je vais avoir une période très difficile : du 10ième au 15ième cela ne cesse de monter, il doit faire près de 45°C, j'ai vraiment du mal et marche beaucoup. J'attends le 15ième km où se trouve le 2ième ravito avec impatience ! J'ai l'impression que les 5 derniers km n'était qu'une pente très raide...Nous passons à côté de maisons en pierre, puis quelques tentes bédouines : ces gens doivent nous prendre pour des fous...

J'attrape au ravito un bout de banane, un tuc, et reremplis mon camel back aussi. Je bois vraiment beaucoup, mais le problème est que l'eau est tiède, au niveau du ventre ce n'est pas top, mais il faut se forcer, ne pas risquer la déshydratation surtout, ma grosse peur !

Tania et Alessandro, 2 participants forts sympathiques, sont juste derrière moi, puis devant, puis derrière, nous nous suivons de très peu. Je finirai finalement quelques minutes devant eux aujourd'hui.

Allez le terrain est moins pentu, je reprends la course, mais très vite de nouveaux des successions de montées/descentes, j'ai vraiment très chaud, m'arrose copieusement, le cardio s'accélère, j'y vais mollo, pas la peine de forcer.

Le panneau ‘arrivée 5km' se présente, les paysages sont superbes : je pense à ma chance d'être là, cela me rebooste, je pense à la famille, aux amis, il faut que je leur raconte tout cela, c'est trop beau ! Je cours, je marche, une grande descente au 17ième km, cela fait du bien...suivie d'une belle côte, le long d'un château tout en pierre.

2km et c'est l'arrivée, ca y est au détour d'un tournant j'aperçois le campement et les tentes de notre bivouac, c'est le soulagement ! Yess ! Dernier effort et je franchis la ligne en 2h40...étape dure, j'ai beaucoup souffert de la chaleur. Vraiment très contente d'arriver !

Le campement est composé de petites tentes blanches pour les couples, et de 2 grandes tentes bédouines pour les autres. Nous sommes une douzaine sous chaque tente, chacun son petit matelas.

Je récupère mes affaires dans le bus, et vais direct à la douche : située en bas du campement, 3 douches pour les filles, 3 autres pour les garçons, ce sont des sanitaires en dur. L'eau est vraiment fraîche, mais finalement ca fait du bien ! Nous prenons ensuite notre repas, un peu tard, je prends juste du pain et yaourt car de nouveau je n'ai pas très faim après cette étape.

Un bon Pepsi frais la dessus, et le tour est joué. Ensuite c'est repos sous les tentes tranquillos.

Serge nous propose vers 17h30 une conférence sur les relations Jordanie/Palestine/Israël...très intéressant...mais compliqué ! Une vraie poudrière en résumé ce coin du globe...Il connait très bien son sujet, et captive l'ensemble des participants manifestement.

Ensuite briefing sur l'étape du lendemain : « pas de plat, que des radadas ! » Ca monte, ca descend,...23,5km, 800m de dénivelé positif, nous sommes prévenus...j'appréhende un peu... De plus, après l'arrivée nous aurons un ‘bonus' d'1h30 de marche pour rejoindre le bus vers ‘Little Pétra'. Dure journée en perspective, mais le soir nous aurons le plaisir de trouver un hôtel avec piscine à Pétra, la récompense du jour en quelques sorte...

Nous dinons vers 20h, poulet/riz, lever prévu vers 6h. Je mets mes boule quiès (je ne vais pas les quitter jusqu'à la fin du séjour pour dormir, à plusieurs il y a toujours des bruits dans une tente...).

 

Etape 3 : SHOUBAK/PETRA - 23,5 km - D+: 895 m - D-: 420 m

Tout le monde est réveillé vers 6h avec le jour. La vue sur les alentours au lever du soleil est magnifique : le château en pierre juste sur le coté, quelques enfants avec des chèvres sur le flanc de montagne à côté, c'est superbe. La nuit n'a pas été très bonne : matelas peu épais, quelques ronflements par ci par là, couchette un peu en pente....mais bon, bref, petit déjeuner avec pain arabe/confiture agrémenté, pour mon plus grand plaisir de yaourt (je suis une grande mangeuse de yaourt !), et je ne me prive pas.

Le temps de rassembler toutes les affaires, nous partons vers 8h. Il y a juste une dizaine de km à effectuer pour rejoindre le départ. Quelques uns ne feront pas la course ce matin, la turista commence à faire des ravages...ce n'est pas grave, ils se reposent, se font transporter à l'arrivée et repartiront le lendemain s'ils peuvent, pas d'élimination ici, et c'est tant mieux ! (le principe est un peu à la carte : si un coureur ou marcheur ne souhaite pas faire la totalité de l'étape il peut se faire déposer à un ravitaillement : cela permet à tous de profiter des étapes et c'est vraiment chouette comme principe je trouve).

Nous rejoignons donc le départ, très beaux paysages, un peu de vent ce matin. Les marcheurs montent dans leur ‘carrosse' pour rejoindre le km8. Nous prenons avec les vélos le même départ, ils prolongeront après notre arrivée. Il fait moins chaud qu'hier pour le départ, mais quand même. Les organismes commencent aussi à fatiguer.

Le départ est donné en pleine côte...j'y vais doucement, Serge nous a prévenu que le parcours n'était pas facile aujourd'hui, il faut garder des forces. En plus beaucoup de vent contre nous, cela a l'avantage qu'il fait moins chaud, mais les efforts sont plus importants pour maintenir une vitesse ‘correcte'. Je décide assez vite de ne plus courir dans les montées : je suis fatiguée, et le cardio s'emballe vite aujourd'hui, je me sens oppressée...c'est dur, du coup aujourd'hui, systématiquement montée = marche ! Je profiterai plus du paysage.

J'arrive au premier ravito en 1h (8,2km), cela fait du bien de s'asperger un peu, car malgré le vent on ressent la forte chaleur. Je m'arrose d'ailleurs assez souvent, surtout à l'approche des ravitos quand je sais que je vais pouvoir reremplir mon camel back. Ce qui est terrible c'est que l'eau est très vite chaude, et à force j'ai vraiment mal au ventre, je me force à boire, mais l'envie n'est pas toujours là !

Je repars tranquillement, et rattrape Liliane, très sympa, visiblement elle n'est pas au mieux aujourd'hui, et finira malheureusement en 4x4 cette étape (mais repartira dès le lendemain ;-) et terminera la semaine 2ième féminine, bravo à toi Liliane). Derrière, on ne me double plus, je ne suis pas la seule à marcher dans les côtes visiblement, cela me rassure...Ravito du 16ième de nouveau en haut d'une belle côte ! A partir de là, je vais avoir vraiment du mal, de nouveau je me sens très oppressée, j'enlève alors mon cardio car cela me serre (impression en tout cas...), et me mets à marcher beaucoup.

Je rattrape petit à petit Djima, qui est en mode marche aujourd'hui, et qui du coup m'alimente en pâte d'amande ! Ca ne me disait trop rien, mais j'étais tellement mal qu'elle m'a poussé à la prendre, et je crois qu'elle a bien fait. Je fais près de 2km avec elle en marchant, et puis au bénéfice d'une descente, reprends un peu la course. Il reste alors 2km, je tiens le bon bout.

Très vite une nouvelle montée qui me fera marcher quasi jusqu'à la ligne d'arrivée située en haut d'une belle côte à nouveau ! Michel est là, il me photographie gentiment (privilège de ne pas arriver en tête ;-)). Les participants se reposent dessous quelques arbres qui donnent de l'ombre...je suis HS, beaucoup souffert aujourd'hui, vraiment, surtout les derniers kilomètres, terrible !

Très contente d'arriver, j'attrape un coca dans la glacière, un luxe, cela fait du bien où ca passe ! Repos sur un caillou sous un arbre en attendant les derniers arrivants pour déjeuner.

Poulet/riz....Il est environ 13h30 lorsque les vélos repartent, ils rejoignent l'hôtel directement, nous avons pour notre part 10km de marche pour rejoindre le bus et 10km de bus pour rejoindre Pétra. Nous partons 10min après eux, il fait toujours très chaud, les jambes sont lourdes, cette ‘ballade' va surement peser lourd sur les organismes...le chemin est superbe, et heureusement assez descendant. Paysage extra également mais c'est dur, le soleil est écrasant.

Il nous faudra finalement 1h45 pour arriver au bus (7km effectués finalement). Le bus est vraiment le bienvenu, la fatigue se lit sur de nombreux visages, heureusement que les paysages sont superbes !

Je suis vraiment HS à ce moment là, et ma foi, bien contente de ne pas courir le lendemain ! Un tour en bus, nous apercevons Little Pétra, de bonne augure pour le site de Pétra, cela me fait un peu penser au parc Bryce Canyon aux USA. Même style de roches, bien que moins colorées. Mais je n'en profite pas des masses, trop crevée ce soir...

On nous dépose à l'hôtel et je retrouve ma colocataire, je fonce sous la douche épuisée...La douche fait un bien fou, celle-ci était amplement méritée ! Je vais ensuite changer quelques sous et m'achète à boire, car je suis littéralement desséchée...une bouteille entière de coca y passera en un rien de temps !

Plongeon ensuite dans la piscine, bière et re-coca dans le bistrot d'à coté avec l'équipe, puis briefing avec Serge au bord de la piscine. Le programme pour demain : visite de Pétra !

Diner buffet, puis dodo....j'étais super crevée, mais impossible à nouveau de dormir cette nuit ... je suis le lendemain matin dans un état de fatigue assez prononcé !

Jour de repos...Pétra : 16,5 km - 7h de marche

Au lever, je croise Serge qui me demande justement si j'ai bien dormi...je ne voulais pas que cela se sache, mais je lui signale mon problème, il fera tout ce qu'il peut pour me changer de chambre ce soir, on en reparlera plus tard... (Sinon je vois mal comment je vais retrouver des forces pour l'étape de 33Km du lendemain).

Nous pouvons dormir un peu plus ce matin, le rdv est à 9h30. Mais finalement je suis de nouveau réveillée tôt...nous allons à pieds sur le site, car nous en sommes tout proche : quelques 500m à parcourir, ce n'est pas cela qui va nous arrêter !!!

Les touristes sont déjà nombreux à se masser devant les portes du site, il risque d'y avoir du monde. J'avais vu dans des guides une moyenne de 2000 touristes par jour au mois de septembre, il faut donc bien les caser !

Nous avons un guide attitré, cela ne va pas être facile de le suivre à près de 50 personnes.

Distribution des billets, et nous voilà partis.

Un peu d'histoire avant de partir :

Pétra (de πέτρα petra, « rocher » en grec ancien ; ال ب تراء Al-Butrā en arabe), de son nom sémitique Reqem ou Raqmu (« la Bariolée »), est une ancienne cité troglodytique située dans l'actuelle Jordanie, au coeur d'un bassin bordé par les montagnes qui forment le flanc oriental de l'Arabah (Wadi Araba), grande vallée prolongeant le grand rift vers le nord et qui s'étend de la mer Morte au golfe d'Aqaba.

Créée dans l'Antiquité vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C. par les Édomites, elle est ensuite occupée vers le VIe siècle av. J.-C. par les Nabatéens qui la font prospérer grâce à sa position sur la route des caravanes transportant l'encens, les épices et d'autres produits de luxe entre l'Égypte, la Syrie, l'Arabie du Sud et la Méditerranée. Vers le VIIIe siècle, la modification des routes commerciales et les séismes entraînent l'abandon progressif de la ville par ses habitants. Pétra a abrité à son apogée jusqu'à vingt-cinq mille habitants. Tombé dans l'oubli à l'époque moderne, le site est redécouvert par le monde occidental grâce à l'explorateur suisse Jean Louis Burckhardt en 1812.

Les nombreux bâtiments, dont les façades monumentales sont directement taillées dans la roche, en font un ensemble monumental unique qui, depuis le 6 décembre 1985, est inscrit sur

la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. La zone autour du site est également, depuis 1993, un parc national archéologique.

Avant d'arriver au Siq, le chemin passe devant les tombeaux de Gaïa, la nécropole nabatéenne de l'actuel village de Wadi Moussa (ou Wadi Musa). Il s'agit de trois tombeaux monolithiques, suivis de deux tombeaux superposés et datés du I° siècle après J.C. On atteint ensuite l'entrée du Siq. Le Siq est la voie d'accès principale à Petra, c'est, sur un kilomètre et demi, un spectaculaire défilé entouré de falaises colorées de près de 100 mètres de haut. Tout le long du défilé on peut apercevoir les canalisations creusées dans la roche par les nabatéens et chargées d'acheminer l'eau de pluie.

Le Siq débouche ensuite sur le plus célèbre temple de Petra : le « Trésor » (ou Khazneh, en arabe). Le temple apparaît éblouissant à la sortie du défilé.

Le Trésor présente diverses influences architecturales, la plus importante étant helléniste, rappelant l'apport des cités du nord comme Gerasa (Jerash) ou Philadelphia (Amman). Mais on trouve aussi des éléments égyptiens telle la statue d'Isis dans le temple semi circulaire supérieur et des éléments mésopotamiens telles les tours crénelées. Daté du I° siècle après J.C, le trésor était probablement un monument funéraire ou un mausolée royal comme semble le prouver la statue d'Isis, le disque solaire du fronton ou les bas reliefs des deux Dioscures (fils de Zeus) Castor et Pollux.

Mais les bédouins penchaient plutôt pour le trésor du pharaon (d'où son nom), qui serait enfermé dans l'urne. C'est pour le mettre à jour qu'ils ont tiré sur cette pauvre urne qui porte encore les impacts de balles. L'intérieur du Khazneh est une salle vide sans grand intérêt.

Ensuite au lieu de prendre le chemin ‘touristique', Serge nous amène sur les hauteurs du site, et nous faisons une grande ballade pour admirer plusieurs temples aux murs colorés, c'est vraiment magnifique.

Il est maintenant plus de 12h30, et nous allons nous restaurer dans un genre de self. La nourriture est agréable, nous faisons une pause bien méritée, car la chaleur est de nouveau présente aujourd'hui. Cette journée de repos est en fait une bonne journée de marche, nous venons déjà de faire plus de 9km ce matin. Certains vont arrêter la visite ici, ceux qui le souhaitent continue avec Gérard pour monter vers le monastère. Même si je suis déjà bien fatiguée je continue, il serait dommage de passer à côté de cette ballade...je me reposerai demain en courant ;-) ;-) !

Le Monastère ou Deir : l'unique sentier pour y accéder est l'ancienne voie de procession qui présente de superbes points de vue sur des paysages grandioses et sur la ville basse. Pour les moins courageux, il est possible de louer les services d'un âne ou d'un mulet.

Après 45 minutes de grimpette et moult escaliers, la récompense est au bout du chemin : sur une grande esplanade apparaît le colossal temple (45 m de haut), sculpté majestueusement dans une montagne de grés jaune et dont le style rappelle le Khazneh (le Trésor). Sauf que le Deir n'est pas un tombeau mais un lieu de culte. Son nom de « Monastère » vient de la présence de moines sur le site, à l‘époque chrétienne.

Du monastère, un chemin conduit à un admirable point de vue sur la vallée du Wadi Araba. Le retour se fait obligatoirement par le même chemin. Heureusement quelques stands de boisson jalonnent le chemin, et je n'arrête pas de boire, il fait vraiment très chaud !! La marche et les grimpettes depuis ce matin commencent à m'épuiser (avec le cumul de la mauvaise nuit), je commence à être vraiment très fatiguée.

Nous reviendrons par la rue des façades, rue 'touristique' que la plupart des visiteurs prennent. Là, je paie vraiment la fatigue accumulée, je me traine en queue de ‘peloton', et Gérard me soutient, et me propose même de prendre mon sac, c'est super sympa (bon je le garde quand même). De fil en aiguille, et de discussion en discussion, je tiens jusqu'au retour à l'hôtel, Gérard y est pour beaucoup !

Cette visite a été magnifique, vraiment un beau et grand moment de cette semaine en Jordanie qui restera en mémoire !

Une bonne douche bien méritée, et je me délasse un peu dans la piscine avant de sortir boire un coup, retrouver le briefing de Serge et diner.

Serge me signale que je peux ‘déménager' mon matelas, je décide donc de passer dans la chambre des Michel (avec leur accord bien sur !).

Infos du briefing : 33km annoncés, ca y est nous y sommes, c'est la plus longue étape de la semaine, celle que j'appréhende vu la fatigue accumulée depuis 2 jours...d'après ses dires, c'est l'étape qui passe habituellement le mieux pour tout le monde, étrange, il y a quand même 800m de dénivelé à avaler, je me méfie...Des ravitos, des radadas, un tout petit peu de goudron pour finir, voilà en résumé ce qui nous attend...

Allez, on part manger, et se coucher, je ne mettrai pas longtemps à m'endormir ce soir là...

Etape 4 : TAYBEH/ABASSIE - 33 km - Dénivelé positif: 800 m - Dénivelé négatif: 900 m

La nuit a été bien meilleure que la précédente, mes colocataires du jour ayant été très discrets ;-)

Aujourd'hui c'est l'étape la plus longue, 33Km, et après la journée d'hier, je vous l'ai dis, j'appréhende celle-ci !!

Lever 6h30, nous devons être prêts à 8h30 pour le départ du bus. Chose incroyable ce matin, beaucoup de nuages et même quelques gouttes de pluie !!! Je ne pensais pas avoir de la pluie ici, apparemment c'est assez rare. Mais finalement ce n'est pas pour me déplaire ce matin, cela va peut être atténuer un peu la chaleur. Cependant le ciel bleu n'a pas l'air très loin, alors à suivre...

Nous avons 30min de bus, et au détour d'un virage en bas d'une petite ville, le départ est donné pour les vélos et coureurs. Les marcheurs, comme à leur habitude montent dans la bétaillère !

Il fait moins chaud que les autres jours, cela me va bien : je pars cependant très tranquillement, la route risque d'être longue aujourd'hui (dans ma tête, je suis prête pour 5h de course environ, il faut se préparer mentalement. Tania et Alessandro ont le même chiffre en tête apparemment ;-)).

Après cette première côte, une succession de montées/descentes, mais que je trouve assez soft finalement. Je suis en forme ce matin malgré les 2 jours précédents, sans aucun doute les quelques degrés de moins qui me font le plus grand bien. J'enchaine donc bien cette première partie, étonnée d'être aussi en forme finalement ! Le premier ravito arrive très vite, 10ième km, je suis en forme et tellement heureuse de ne pas être trop marquée par les premiers jours !

J'enchaîne, nous traversons un village, et j'avoue que cette traversée seule ne me rassure pas spécialement : de nombreuses personnes nous observent, les autres coureurs sont assez loin derrière ou devant, je ne me sens pas au mieux, mais bon, confiante, les Jordaniens sont très sympas.

Puis retour sur les ‘radadas', et le 2ième ravito est déjà là, au milieu de nulle part, sur un plateau désertique : le soleil a refait son apparition, mais le moral est au beau fixe : je m'asperge d'eau chaude, je bois de l'eau chaude, tout va bien ;-)) !

Je me sens bien, j'en profite, prochain ravito annoncé au 25ième km. D'autant plus qu'une bonne succession de descentes s'enchainent, je me dis que finalement je ne vais pas passer 5h sur la course aujourd'hui, cela fait plaisir. Je continue de m'arroser régulièrement car la température a bien monté maintenant, je bois beaucoup également. Je passe devant quelques tentes bédouines, sinon c'est le désert, rien devant, rien derrière, je ne vois d'ailleurs pas de coureurs non plus : juste 2 silhouettes assez loin devant. Je reste donc vigilante sur le marquage, ce n'est pas qu'il y ait plusieurs routes possibles, mais quelques bifurcations mine de rien, il faut se méfier et rester concentrée. Une petite montée sur une route goudronnée, et le ravito est là, Christelle nous attend pour nous restaurer. Je double à ce moment là la 2ième au général, Fabienne, qui a un petit coup de mou, sans doute partie trop vite me dit-elle. Christelle elle m'annonce 4km+4km, 4km jusqu'à une prochaine dépose d'eau (seule, sans personne), puis 4km pour relier l'arrivée. C'est nickel !

Cependant je vais avoir un petit coup de mou à mon tour : quelques belles montées, grosse chaleur, le rythme se fait moins rapide. Puis de nouveau des descentes où je reprends la course un peu plus rapide. Je profite des bouteilles d'eau en haut d'une côte pour m'arroser copieusement, et repart pour les 4 derniers km. Je m'encourage à haute voix, pas grand monde aux alentours...

Je suis trop contente d'être ‘déjà' proche de l'arrivée, les panneaux annonçant les derniers kilomètres me le confirment. Ca y est le dernier kilo est derrière un tournant, je la vois, la tente bédouine, les premiers coureurs qui encouragent les suivants. Les garçons m'encouragent pour les derniers mètres, je suis juste heureuse de mon étape, et arrive avec un grand sourire !!

Le must : un thé chaud nous attend sous la tente bédouine, cela fait un bien fou ! On profite de s'allonger un peu pour s'étirer, pause bien agréable en attendant les derniers coureurs.

Un moment de détente nécessaire après cette étape de 33km, moment bien agréable passée sous la tente... Nous reprenons ensuite le bus pour une petite heure de trajet. Arrêt dans une épicerie locale, je me laisse tenter par un coca bien frais et un Mars !!! Celui là je le mérite, non mais ! ;-) (Merci Michel !)

Nous arrivons enfin au camp : une grande tente bédouine en ‘U', avec un grand tapis pour manger au milieu. Chacun un petit matelas pour poser ses affaires, c'est très ‘local', à vivre, génial !

Nous nous installons tranquillement, 1 douche et 1 toilette pour 60, autrement vous dire que la toilette fut brève...surtout que le mini-filet (voir micro) qui sortait de la douche, suffisait juste à se laver la figure...je complète avec des lingettes que j'avais prises au Vieux campeur, cela rafraichit malgré tout. C'est histoire de se dépoussiérer et de sentir un peu bon !

J'avale ensuite un peu de riz et légumes, super bon, je me passe des crudités on ne sait jamais, ca serait bête d'être malade pour les dernières étapes. Ensuite un petit repos sous la tente, puis nous partons marcher aux alentours avec quelques membres du staff : y'a rien...désertique, mais cela fait du bien, séance de décrassage finalement. Du sable, une dune, un site historique islamique au bord de la route, et le coucher de soleil derrière les rochers, voilà le programme ma foi sympathique et tranquille de cette fin d'après-midi. Nous attendons le coucher de soleil sur une petite dune.

Retour au bivouac, petit repos et briefing de Serge : étape demain de 23,5km, 150D+ et arrivée grandiose sur un site...mais chut...on ne doit pas en savoir plus ! Les 8 derniers km se feront dans le sable. Départ prévu à 8h, nous partons cette fois directement du bivouac et arrivons au prochain bivouac, le bonheur, pas de transfert, tout à pieds.

Diner : poulet/riz...mais cette fois le poulet est grillé sur le feu de camp, un délice, je vais même, pour la première fois, me resservir ! Le médecin nous conseille de nouveau d'éviter les crudités, car il les a vues préparées, no comment...

Nous mangeons sur le grand tapis au milieu du camp, ambiance très sympa !

Je finis aujourd'hui 3ième fille de l'étape et suis 4ième au classement général féminin, je pense que cela devrait rester comme cela jusqu'au bout, cela me va bien, même si la 3ième n'a pas l'air très loin, mais mon but est vraiment d'en profiter et surtout pas de me mettre dans le rouge pour gagner une place...qui finalement ne m'apportera pas grand-chose...

Dodo...

 

Etape 5 : ABASSIE/BRIDGE ROC - 23,5 km - D+: 150 m - D-: 150 m

Nous sommes levés vers 6h, la nuit a été assez bonne, sans plus. Je vois même le coucher de lune au dessus du camp en me levant, sympa. Certains sont allés dormir en dehors de la tente, un peu plus loin sur le sable avec leur matelas...me connaissant, avec la peur des petites bêtes...j'ai préféré restée sous la tente en compagnie d'autres, même si il y a plus de bruit.

Petit déjeuner avalé, et départ prévu vers 8h ce matin directement du camp donc.

Le go est donné et je me retrouve en tête, j'adopte un rythme tranquille, mais personne ne souhaite me doubler...c'est rigolo, et cela va durer 1km ! Oui oui, en tête de la course pendant 1km, plus jamais cela ne devrait m'arriver, j'en profite un peu donc fièrement ;-)

Ensuite les places se reprennent logiquement, on retrouve en gros le classement général qui se dessine. C'est 8km de bitume qui nous attendent (partie la moins agréable de cette route des rois), jusqu'à une traversée d'autoroute où de nombreux camions circulent. Les organisateurs sont là pour nous aider à traverser. Ces 8km sont à peu près plat mais il fait déjà chaud, le ravitaillement est situé juste avant la traversée de la route.

Après cette traversée, ca y est nous attaquons réellement le désert. Le sable commence, les appuis sont de plus en plus fuyants. Du désert et des cailloux à perte de vue, je suis heureuse...je pense à tous ceux qui ne sont pas avec moi, famille/amis, et aimerais tant partager ces moments avec eux ! Ouvre grands les yeux Anne, profite !!!

Vers le km 10/11 je vois 2 groupes de 2 coureurs qui partent vers la gauche, alors que le fléchage est à droite... je crie avec un autre pour les ramener sur la bonne route, les 2 premiers comprennent rapidement leur erreur et reviennent vers nous, les 2 autres sont plus loin, et à 4 ou 5 nous crions de toute notre force, mais avec le vent rien à faire ils n'entendent pas...Michel arrive et crie plus fort, ca y est ils comprennent, ouf ! Ils reviennent, auront fait quelques centaines de mètre supplémentaires...il aurait été bien plus malin à ce moment là de penser au sifflet que j'avais sur mon sac...grrrr....

Le sable est de plus en plus présent, les appuis sont difficiles. Le prochain ravito est annoncé à 16km, je suis au 15,5 et aie aie aie je n'ai plus d'eau !! J'ai beau regarder devant, je ne vois aucune trace de ravito, oups ! Je vais alors avoir une période difficile....il fait très chaud, je ne peux plus m'arroser ni surtout boire, je panique un peu, croise un 4*4 de l'organisation qui n'a malheureusement plus d'eau...j'hésite à attendre le coureur suivant, mais ne sais pas s'il a de l'eau, et il est assez loin finalement, je n'arrive pas à accélérer pour rattraper celui devant non plus....finalement le panneau RAV1 apparait, ouf...puis un 4x4 passe, je récupère de l'eau, je suis ‘sauvée' ;-)

Je bois vraiment beaucoup au ravito, m'asperge également, je revis !

L'arrivée n'est donc plus qu'à 4,5km, moralement ca fait du bien. Je vais cependant payer un peu cette ‘déshydratation' passagère, car les 3 derniers km je vais beaucoup marcher, je suis épuisée : sable, vent, chaleur, fatigue, je suis un peu à bout...

Allez je vois au fond le camp qui se dessine, un paysage somptueux, je finis avec Martine, une marcheuse qui m'accompagne et qui court avec moi pour m'encourager, merci à elle. Je finis finalement en 2h49, bien contente, crevée et déshydratée !

Petit repos à l'ombre, le temps de reprendre quelques forces, de voir arriver des coureurs, dont Djima et Eric quelques minutes après moi. Repos ensuite sous la tente.

Les bédouins ‘organisent' alors une douche à partir de leur camion citerne, l'eau coule à flots dans un énorme tuyau : ni une ni 2, je me mets sous le jet d'eau en short, cela fait un bien fou !! Un grand moment de bonheur, vous ne pouvez pas savoir...même s'il manque un peu de savon...mais bon c'est déjà super !

Nous attendons ensuite le repas (ce soir avec le riz nous aurons thon et sardines, ca change du poulet, c'est sympa). Ensuite repos sous la tente où il fait un peu chaud, pas vraiment d'air dessous...

Nous partons ensuite faire une ballade sur les 2 arches qui entourent le camp : le paysage est superbe : sable à perte de vue, arches, pierre, génial, vraiment très dépaysant.

Un peu d'escalade pour arriver en haut de l'arche, et avoir une belle vue sur les alentours. Nous faisons une série de photos sympas, redescendons boire un petit coup avant d'aborder la 2ième arche ;-)

Nous nous mettons à l'ombre, et restons observer le paysage un moment, on est juste bien. Un petit vent frais, juste le bonheur... Diner, briefing pour la dernière étape : 18,5km pour rejoindre la ligne d'arrivée finale, traversée du Wadi Rum et passage de dunes, puis traversée d'un lac salé, voilà le beau programme de demain. Nuit tranquille sous la tente, nombreux sont ceux qui sont de nouveau allés dormir un peu isolés autour du campement ce soir.

Etape 6 : TRAVERSÉE DU DÉSERT DU WADI RUM - 18,5 km - D+: 50 m - D-: 50 m

Levés de nouveau vers 6h, la nuit a été bonne pour moi. La dernière étape est en vue, et ma foi je suis assez contente de boucler cette aventure tout à l'heure. Pas de pépins, juste quelques ampoules mais très peu, je savoure mes chaussures Asics Trabuco, et vais vite m'en racheter une 2ième paire en prévision de l'hiver d'ailleurs !!

Petit déjeuner, et nous préparons nos valises, car ce soir c'est l'hôtel...Le campement s'agite, les marcheurs effectuent la même étape que nous aujourd'hui en partant 30min plus tôt, à 7h30.

8h, le départ pour les vélos et coureurs est donné. De nouveau le groupe part tranquillement, et puis aujourd'hui j'ai vraiment envie d'en profiter, je suis bien, je sais maintenant que je vais aller au bout, j'en prends plein les yeux pour ce dernier jour dans le désert.

Les ravitos sont annoncés au 6ième et 12ième, du coup l'étape risque de passer très vite !

MichelS décide d'effectuer l'étape avec moi, comme il a fait déjà la première, cela me va bien, mais je lui signale que je risque de le ralentir...merci à toi Michel, c'est très agréable de finir à 2.

Nous courons dans le sable, parfois un peu dur, parfois plus présent et donc les appuis sont difficiles, les prises un peu fuyantes, mais moralement c'est le top. Les paysages sont superbes : de grands rocs, entourés de sable : le sable est parfois jaune, parfois rose, c'est juste superbe ! A perte de vue, les vélos souffrent un peu dans ce terrain, et ne vont pas toujours à la vitesse voulue...

Déjà le 6ième km et le premier ravitaillement qui s'annonce : je prends garde de bien remplir ma gourde, je ne souhaite pas avoir la même mésaventure que la veille...je m'arrose copieusement également. Nous repartons, il reste 12km seulement, l'aventure se termine...

Le terrain est toujours sablonneux, mais les appuis ne se font pas trop mal. Arrive la dune de sable, vers le 10ième kilomètre, effectivement impossible de courir dedans...le chemin la contourne légèrement, les vélos sont sur les dos des cyclistes forcément !

Belle dune de sable entre 2 parois rocheuses, vraiment sympa. Le parcours est assez plat dans l'ensemble, il fait juste chaud, très chaud.

Voilà le 2ième ravitaillement, les 6 derniers km sont maintenant devant nous. Et très vite d'ailleurs le panneau « Arrivée 5km » se montre ! Puis 4, 3, puis un grand lac salé annonce la fin : un immense lac

asséché, tout craquelé annonce la dernière ligne droite : l'arrivée est au fond, nous apercevons quelques bâtiments, le désert se termine, triste, pas triste je ne sais pas, je crois plutôt que je suis contente en fait, je suis fatiguée, je marche un peu, Michel est obligé de m'attendre, j'ai chaud et la fatigue est vraiment présente.

J'entends la voix de Serge, puis Guy et Michel qui nous encouragent pour les derniers mètres, voilà, il est 10h09 en Jordanie, je viens de terminer ma première course à étapes. Je fais la bise à Serge, Michel, Michel et Guy, un vrai moment de bonheur, je l'ai fait, tout simplement...

Je m'adosse à un mur, à l'ombre pour me reposer, j'envois un SMS à Philippe « Finish...2h09 ! Suis HS »....en le relisant, ca résume bien le moment présent !

Djima et Eric arrivent à leur tour, puis les derniers coureurs et les marcheurs au fur et à mesure.

C'est fini, place au repos...

Nous sommes dans un hôtel en plein milieu du désert, quelques cabanes, un bistrot où tous nous asseyons et profitons d'un moment de repos autour de sodas et bières bien frais et bien mérité !!

L'aventure est terminée, tout le monde à l'air content, l'ambiance a été top tout au long de la semaine, vraiment. Le déjeuner est prévu vers midi, nous avons donc bien le temps de profiter de cette longue pause.

Le repas se fait autour d'un buffet : cette fois je me ‘lâche' sur les crudités, cela me fait trop envie. Puis du poulet et légumes, le riz lui ne me tente plus...arghh...Certains se laissent tentés par une glace pour le dessert, mais bizarrement je ne suis même pas tentée, étrange.

Il est ensuite temps de rejoindre Aqaba et notre hôtel où la vision de la douche me fait particulièrement envie !! Je monte dans un 4x4 avec toute l'équipe, c'est plutôt agréable. Il faudra 1h30 environ pour arriver à l'hôtel. Nous longeons le désert, puis ensuite c'est une grande route goudronnée où le paysage change petit à petit, les habitations se font plus présentes, la circulation aussi. Je partage cette fois-ci la chambre d'Elisabeth, une canadienne très sympa. Et le moment tant attendu, la douche...un vrai bonheur !!

Pas le temps de trainer, nous avons décidé d'aller faire un tour dans les souks de la ville pour ramener quelques souvenirs à nos familles. Une ballade bien agréable parmi les petits magasins, beaucoup de marchands d'épices, de cacahuètes, noix de cajou et autres choses bien appétissantes. Je vais ramener des pâtisseries orientales, du pain et quelques babioles.

Ha nous prenons aussi sur une terrasse, (au beau milieu d'un carrefour !), un somptueux jus de fruits ! Un bon souvenir que ce verre !

Le diner se déroule au restaurant ‘Ali-Baba', au menu : assortiment de spécialités Jordaniennes en entrée : taboulé, salade, houmous, ...suivi d'un poisson/frites et d'une glace, très sympa !

Retour à l'hôtel pour une bonne nuit. Nous avons rdv demain à 9h30 pour un départ vers le bord de mer, pour une vraie journée de vacances et de repos !

 

Jour 9 - 25/09 - Annonce des résultats et remise des récompenses. Mer Rouge (piscine, mer...)

La nuit a été très bonne. Le petit déjeuner se fait dans une salle un peu petite, mais j'y retrouve du yaourt, tout va bien !

Nous prenons le bus à 9h30 comme prévu, et après 20min de trajet, nous arrivons dans un centre de plongée en bord de mer : possibilité de faire un baptême de plongée pour ceux qui le souhaitent (interdit pour ma pomme), ballade en bateau à fond de verre (j'opterai pour cela), ou tout simplement lézarder au bord de la piscine et de la mer en observant la barrière de corail.

J'ai prévu les lunettes et les chaussures (mauvais souvenir pour les pieds à la mer morte, cette fois je ne me fais pas avoir !!), je suis équipée. Aussitôt arrivée, je fonce dans la mer, et c'est effectivement très agréable : à peine à 2/3m du bord, beaucoup de coraux et de poissons, très chouette. Je prends quelques photos et films avec mon appareil waterproof, super sympa !

Vers midi, remise des récompenses : les hommes se voient attribuer un instrument de musique typique de la région, pour les femmes ce sont des sels de bain, boue et produits de la Mer Morte (pour le clin d'oeil, Serge a oublié les cadeaux pour les femmes à l'hôtel, nous aurons donc notre récompense le soir au diner...). Les 3 premiers de chaque catégorie reçoivent également une déduction sur un prochain voyage avec NED. Nous passons un par un pour recevoir les félicitations, moment bien agréable.

Déjeuner buffet suivi d'une super ballade en bateau d'1h30 environ, avec 7/8 autre participants : super souvenir que cette petite ballade le long des coraux, avec plongée du bateau, très sympa !

Nous retournons à l'hôtel vers 16h, petit tour dans les souks de nouveau, baignade et parlotte au bord de la piscine avant de retourner manger chez Ali-Baba (entrées/calamars/glace).

Ensuite il est temps de faire sa valise, le départ est à 23h30 de l'hôtel, 4h de route pour rejoindre Aman au nord de la Jordanie...et prendre un avion prévu à 6h30, la nuit va être courte !

 

Le retour

Le retour s'est bien passé, impossible de dormir dans le bus, mais dans l'avion plus facilement... le retour est rude...40°C à Aman, 10°C à Paris le jour de l'atterrissage...

La déconnexion a été totale : température, paysage, nourriture,... le retour à la réalité est difficile, il faut pourtant bien s'y remettre. Beaucoup de très bons souvenirs dans cette semaine passée à courir : des rencontres superbes, des paysages exceptionnels, un dépassement pour aller au bout de certaines étapes : notamment le soir de la 3ième, j'étais vidée et me demandais comment j'allais repartir le lendemain...hé bien, après une bonne nuit (enfin presque) la ‘machine' repart, incroyable. Il faut juste y croire, et en avoir envie (en dehors de tout pépin physique bien sur).

De fortes images qui vont me rester en mémoire, une grosse satisfaction d'être allée au bout de chaque étape, et ce souvent malgré une très forte chaleur.

Une équipe formidable et soudée avec laquelle j'ai partagé de très bons moments : les 2 arrivées d'étape main dans la main avec MichelS, le soutien de Djima sur la 3ième étape pour m'alimenter, les encouragements de tous lors de mes arrivées, la baignade dans la mer morte, les petits poissons de la mer rouge, ...ha et le jus de citron/menthe sur la terrasse d'Aqaba...mémorable ! Merci à Eric, MichelM, MichelS, Guy et Djima d'avoir contribué à faire de cette semaine un excellent moment sportif !

Et merci à toutes les personnes que j'ai rencontré là-bas, le staff et les participants, je ne peux pas tous les citer, mais merci aux personnes suivantes avec qui j'ai pu partager des moments agréables (désolée pour ceux que j'oublie) : Renée-Pierre, Liliane, Martine, Tania, Alessandro, Elisabeth,..., Gilbert, Eric, Michel, Christelle, ... et Serge bien sur !

Pour ceux qui seraient tentés par l'expérience, je vous recommande le site de Serge et Cathy Morel : http://www.natureextremedeveloppement.com/