Stage Verdon part 6, l'apothéose...
Salutatouss...
Cette semaine nous a permis de lever bien des
doutes, ou peut être d'en avoir (glaglagla...)
Mais aujourd'hui, le Ventoux se présente à nous comme un juge de paix.
Voici le parcours tel qu'il se presente !!!
En effet nous avions prévu de partir de Riez puis
de faire quelques bossinettes avant d'attaquer le
Ventoux par son coté le plus facile. Ce n'était
pas fait exprès, mais déjà 140kms à faire nous
empéchait de faire la tour de la colline pour
attaquer par le coté le plus dur !
Un souci de logistique fait naitre une excellente
idée à la Tortue et le programme est chamboulé.
Je trace un nouveau parcours partant d'Apt et
après la bossinette "Sarraud", nous attaquerons
le Ventoux d'un coté, le descendrons par un autre
puis ferons le coté le plus dur en partant de
Bédoin avant de rentrer sur Apt par la bossinette du départ.
Plus de 150kms avec un dénivellé qui atteint presque 4000m !!!
Nous prévoyons large avec 19/20 de MY... Arf...
Nous voici à Apt, au plan d'eau, et le soleil est
avec nous ! C'est génial, s'il pouvait tenir,
nous passerons une excellente journée. Il est
prévu de la neige au dessus de 1800m dans l'après
midi, il nous faut nous dépécher de passer le col
des tempètes avant (c'est le nom du col du mont ventoux... Pourquoi ?????)
Le départ, un peu rouillé après notre belle
semaine est sympa rapidement dès les premiers
lacets au dessus de St Saturnin. Je me régale à
monter sans forcer avec une Tortue qui gère très
bien à quelques metres avec ses nouvelles roues.
J'imagine avec un grand plaisir ces belles
descentes au retour, car la route est belle la
vue magnifique et les virage facile pour garder de la vitesse.
Nous descendons sur Sault et le temps est
toujours super, vu les prévisions pessimistes de la veille.
Un "coup de cul" me rappel mes bosses champenoises, je me régale, youpi...
Nous voilà au pied du Ventoux avec 26kms de
montées à 5% MY. Je mouline tranquille sur le
39x21, cela monte à l'aise, la Tortue toujours
derrière à quelques mêtres, c'est trop facile, je vais devenir inquiet ?
Nous voici au Chalet Reynard, peu ou prou 1400m,
pause pipi et discussion avec un cycliste. Le col
est fermé, mais les cyclistes peuvent passer
d'après lui. Je pars devant et attaque les derniers kms du col des tempètes.
Rapidement j'arrive devant la barrière barrant le
col, je passe en dessous et continue de grimper.
Je croise un cycliste et en deduit
qu'effectivement, nous pourrons passer le col.
Tiens, la neige commence à recouvrir la route ?!?!?
Pas de souci il y a des rails sans neige et par
moment des marques de roues de vélo.
Je commence à trouver le temps long et les
portions de goudrons commencent sérieusement à se réduire.
Je pense à faire demi tour mais en pensant à la
Tortue j'évacue cette idée. Nous avons décidé de
basculer, nous basculerons car d'autres l'ont fait !
Je suis juste avant le dernier virage avant
l'antenne (le sommet, mais à cet instant je ne le
savais pas) et je pose pied à terre car il y a un
gros passage neigeux avant la portion de goudron.
Je me retourne, la Tortue est presque dans ma
roue. Il est irrité car il se demande comment il
va pouvoir descendre avec cette neige. Il est
vrai que s'il monte aisément ses kgs de carapce
en hauteur, c'est pour les descendre que c'est plus dur.
Il me passe devant et je ne comprends pas
pourquoi il ne remonte pas sur le vélo dans ce
dernier virage vide de neige. J'y arrive tente de
monter sur mon destrier lorsqu'une bourrasque de
vent m'envoie presque au tas !!!
Houuuula... Mais c'est que c'est dangereux ce
passage ! Le vent est terrible, je m'amuse
quelques secondes à mettre mon vélo comme une
voile, quel imbécile !!! J'ai failli m'envoler avec !!!
Je marche presque à genoux avec mon vélo au ras
de la route jusqu'au garage sous l'antenne, que
je n'apercevrais pas. Je sais que nous sommes pas
loin d'elle car des grands panneaux "TDF",
"Attention DANGER" sont placardés près des garages ou nous avons trouvé refuge.
Je tente de m'alimenter en prenant des barres. Je
fais tomber les restes de mes barres précédentes
qui s'envolent rapidement. J'ai 2" l'idée d'aller
les chercher avant de me raviser, de peur de
m'envoler avec !!! De toutes manières elles étaient irratrapables !
Nous décidames de sortir de notre tabière et de
tenter de descendre de l'autre coté. Nous
choisissons, un peu au hasard, la première route
à gauche. Ouf, nous verrons que c'était la bonne !
Nous descendons sous le vent, prenant des rafales
de neige dans la figure, nous enfonçant dans
celle ci plusieurs fois. La Tortue m'annonce des
hauteurs de 60cm, je veux bien le croire...
La descente est bien lente et nous sommes
inquiets. Le vent est extrèmement dangereux et
risque de nous emporter à chaque virage. La
Tortue tombera 2 fois, apparemment sans trop de dommage.
Nous ferons comme cela plus de 5kms (jusqu'à la
station du Mont Serein) rattrappant des marcheurs
encore ébahis de nous avoir croisés.
Heureusement, le vent ne nous atteint plus sur la
fin. Nous courrons même à 6/8 kms/h par moment.
Nous sommes en train de prendre un retard "monstre"...
Arrivé au Monts Serein nous entamons la descente.
Loin d'être sereine, nous prenons, par moment, de
grosses rafales de vent et cela nous
déséquilibre. La Tortue teste son vélo car celui
ci godille. Je pense, pour avoir eu la même chose
plus tard, que c'est parce qu'il tremblait de froid sans s'en apercevoir.
Nous voici enfin à Malaucène !!!
Nous filons direction Bédoin et après discussion,
la Tortue estime que vu le chemin parcouru, il
serait bête de ne pas faire ce coté difficile vers le Chalet Reynard !
Nous ne couperons pas par le col de notre dames des abeilles...
Coté ravitos nous sommes au 85èmekm de la balade
et l'essai d'Hydra de DK est concluant.
Malheureusement, les bidons deviennent vides. Je
n'ai pas un souci de calorie puisque j'ai
utilisée 200ml à 1,6Kcal/ml pour me sustenter,
mais plutôt un souci d'hydratation.
J'ai 6 couches sur le dos et cela sue abondamment
malgré une température ressentie négative en hauteur.
Je cherche un point d'eau, la Tortue m'indique
une fontaine et continue sa route.
Je tourne, vire, prend 200m de retard et ne
trouve rien d'autre que la fontaine tarie.
J'ai la Tortue loin devant en point de mire, je repars.
Cela va bien encore, mais j'ai la pépie. Si je ne
trouve pas, cela va être dur, très dur car la
pente va bientôt avoisiner les 10% de MY par km !!!
Je remonte la Tortue, mais je n'ai plus les
cannes. Il n'a presque plus d'eau non plus... Et
la, le premier calvaire commence... Je monte à
6kms/h complètement à l'Ouest. J'ai beau prendre
de l'énergie, cela ne m'apporte rien sans eau. Je
n'en vois plus le bout, les minutes passent et la pente ne s'adoucie pas !!!
Je me retourne, la Tortue à disparue. Cela me met
un coup de barre monumental, je m'arrète et tente
de le guetter. Je ne me vois pas redescendre le chercher !!!
Passe quelques minutes et je le vois monter. Que
c'est il passé ? Je ne le sais pas, par contre, je me suis refroidi !
Je repars, mais très difficilement, je regarde
une borne altimétrique et... Même pas 800m !!!
Il est vrai que nous sommes partis de 300m vers
Bédoin et que la ilreste 6kms pour plus de 600m à
se taper. J'ai la tête qui tourne mais puise dans mes dernières ressources.
La Tortue me remonte, me passe une dernière gorgée d'eau et passe devant.
J'ai du mal, la tête dans le brouillard et...
Et la pluie qui depuis Bédoin tombe dru, avec une
température qui se refroidit au fur et à mesure de l'ascension !
Tout à l'heure j'ai ressenti et apprécié cette
atmosphère de sports d'Hiver, sous la neige, mais
là, je n'ai plus la force d'y gouter car plus le même jus.
Ce fut long, très très long, et j'arrèterais les
commentaires... Juste pour signaler que je
mettrais une fois pieds à terre pour écouter mon
coeur battre très très très fort avec l'altitude.
Le Chalet Reynard apparait pour la seconde fois
de la journée, mais avec une température, un vent
et une visibilité qui n'avait rien à voir avec le premier passage.
La Tortue ramène de l'eau, j'avale un bon demi
litre... Il reste, quand même, une bonne cinquantaine de kms à se farcir !
La descente est frigorifiante. Non pas pour le
haut, avec mes 6 couches, cela va, mais pour les
extrémités. J'ai les doigts bien durs, douloureux
et j'espère un réchauffement rapide en descente...
Nous avons beau nous trouver en bas vers 750m
d'altitude, je ne me réchauffe pas.
C'est pourquoi, dans le "coup de cul" de Sault,
je mets une attaque qui me réchauffe.
Malheureusement, la Tortue crève et je tente de
nous trouver un abri (il pleut toujours avec un vent terrible !)
J'avoue une grande admiration pour le carapacé,
car même si on ne se connait jamais dans ces cas
là, j'aurais peut être craqué à sa place. Au
contraire, il refuse l'aide en voiture de ma
femme, que j'ai au téléphone, répare transi d'eau
et de froid, pendant que je "cours" sur place pour tenter de me réchauffer !
Je lui redépose le téléphone à l'endroit ou il l'avait mis... Arf...
Nous voilà reparti, je suis ragaillardi et je prends les devants.
Nous descendons Sault et au début de la remontée
vers St Saturnon, la Tortue m'interpelle pour son
téléphone... Téléphone ??? Clés voiture ???
Mon sang ne fait qu'un tour !!! J'ai posé le
téléphone sans prévenir la Tortue que je le
remettais au même endroit. Une fois réparé, il
n'a pensé, et c'est normal, qu'à repartir.
Heureusement qu'il m'interpelle sur le sujet.
Je retrouve mes jambes du matin et refait le
"coup cul" rapidement ! Ouf, le téléphone et les
clés n'ont pas bougé de leur Ziplock. J'ai fait,
du coup, plus de 3kms en plus, je pars en chasse derrière le carapacé...
Et c'est là que le second calvaire va commencer.
Notre ami m'avait proposé de tirer par la grande
route, plus longue mais à priori plus facile pour
rentrer... Il me souvenait avoir vu un chevron
pour une bosse, alors je lui déconseillais en
expliquant qu'après le court sommet de Sarraud,
la descente serait un plaisir... Un plaisir ???
J'ai beau grimpé relativement vite, pas de Tortue
à l'horizon. J'arrive à l'embranchement de
Sarraud et j'ai, 2" encore, la tentation de
continuer droit... Je me ravise car si notre
carapacé à des soucis, il sera heureux de me voir arrivé.
Virage à gauche, grimpette à (/7% facile, sauf
que... J'ai le vent en pleine face !!! La pluie
qui me lacère le visage, j'ai les "glandes" mais
je continue à grimper correctement. Mes doigts
gelés m'empèche de saisir à manger, mais je peux boire ma gourde d'eau.
J'arrive à Sarraud, toujours pas de Tortue et je
craque... Marre de ce temps pourri, j'imagine la
Tortue en haut du col avec la grèle qui tombe,
souffrant milles morts. Je vois une cabine
téléphonique, elle sera mon havre de paix.
Je peux terminer mon second pot de calorie à
fortes doses et avale 2 barre supplémentaires.
J'arrive à me réchauffer, mais ne peut m'empécher
de rager de déception devant ce temps affreux. Ce
matin je me régalais au même endroit, terrible
désapointement cet après midi !!!
Après 10' je sors pour mettre mes poubelles à
leur place. Le vent en emporte une, et je cours
après, sentant bien que j'ai des douleurs un peu de partout !
Ereinté, je remonte sur mon vélo et fini la
bosse. J'espère pouvoir descendre sereinement,
que nenni, une dernière surprise m'attendait. La
ou ce matin, il y avait soleil et calme, je me
prends le vent en pleine face, avec des
bourrasque qui me couche et tente de m'envoyer
dans le ravin. La grêle profite de mon passage au
sommet (998m) pour redoubler et m'indiquer que je
ne suis pas à ma place. Mon vélo godille, est ce
sa chute au sommet du Ventoux qui la déréglé ? Je
met 3 bons kms à me rendre compte que c'est moi qui tremble !
Je suis dans un brouillard complet, j'ai mal de
partout, j'ai froid, le vent me fait descendre
royalement à 40kms/h en vitesse de pointe, 27 en
vitesse de croisière, alors que j'espérais taper le 70 !!! J'en ai ma claque...
Je rentre dans St Saturnin, mais pas de
réchauffement du au village, j'ai froid de chez
glacé "viens on va se faire une noire en
monoski"... Je m'arrète à la poste, non pas pour
appeler au secours, mais pour profiter du auvent
qui m'abrite du vent et de la pluie.
Je reste encore 10' ici avant de décider de
redescendre, il reste 7 kms. Je sors de
StSaturnin, mais j'ai encore froid jusqu'à ce que
j'aperçois ma voiture avec ma tribu venu à ma
rencontre. Il m'apprenne que la Tortue est déjà arrivée, ouf...
J'aperçois le plan d'eau, c'est la fin du
périple, la Tortue récupère ses clés et se
réchauffe. Elle m'apprend qu'elle a loupé
l'embranchement Sarraud. Tant mieux pour elle car
si elle s'est rajoutée plus de 5kms, elle a fait
150D+ en moins, n'a plus dépassé 800m d'altitude
et a pu éviter d'autres désagrément. Elle a donc eu raison de se tromper !
Je n'ai pas le kilométrage exacte ni le temps,
mais tout est explosé, avec la CAP nous avons tourné à 17/18 de MY !!!
Vous savez qu'après cela nous avons eu une soirée
dégustation repas champagne puis nous sommes
remonté en Champagne pour y arriver à 8h le
samedi matin... Vouiméééé le WE a vu un Papy bien
flappi, le repos est obligatoire pour finir un
marathon dans un bon état dimanche prochain !!!
Voilà... Mes conclusions pour une autre fois...
Merci Ma Tortue pour cette semaine qui sans toi
aurait surement foirée ! J'ai un déficit
natation, mais, ma foi, les reste fut bien rempli !!!
A bientôt tutti !
L'Papy_kihafaim